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![]() ![]() ![]() Belkhadem pointé du doigt : Les comités de soutien créent la crise au FLN
par A. Zerzouri La fronde née dans les rangs du FLN aux lendemains de l'installation des directions de campagne électorale du candidat Bouteflika à travers les wilayas du pays, installation qui a largement profité aux partisans du RND, qui s'est taillé une part de lion en s'accaparant le contrôle de ces directions dans les grandes agglomérations notamment, est sortie au grand jour malgré toutes les tentatives de l'étouffer dans l'oeuf, en feignant de l'ignorer. Officiellement donc, la direction du FLN reconnaît qu'un profond mécontentement a secoué toute la base à la suite de la désignation des directeurs locaux qui doivent chapeauter la campagne électorale des présidentielles du 9 avril prochain. «La préoccupation des militants, qui trouvent anormal que les plus importantes directions ne soient pas légitimement confiées aux cadres du parti, a été posée avec acuité, et nous la traitons comme il se doit, en tant que première force politique », a lancé, jeudi à Constantine, M. Bourzame, membre de la commission exécutive du parti, lors d'une rencontre qui a regroupé les Mouhafadhas de six wilayas (Batna, Khenchela, Oum El-Bouaghi, Skikda, Jijel et Constantine), et dont l'ordre du jour reposait sur la mise en place de commissions chargées de la formation politique. Enfin, il s'agissait aussi d'inculquer à ces commissions, « contexte politique national oblige, la stratégie adoptée par le parti pour les présidentielles de 2009, et les techniques de la campagne électorale », comme le soulignera le conférencier. Cependant, « la préoccupation majeure de l'heure » tiendra une place de choix dans son discours. Consciente du risque d'une probable démobilisation des troupes à la veille de cet important rendez-vous électoral, la direction a chargé son émissaire de bien faire comprendre aux militants que les dirigeants du parti ont soumis au directeur de la campagne électoral du candidat Bouteflika, M. Sellal en l'occurrence, et à qui de droit, tout le degré de la grogne qui a gagné les rangs du parti, vexés au plus haut degré par la marginalisation de ses cadres lors de cette distribution des rôles au sein des directions de campagne électorale dans les localités du pays. « Et tous les concernés ont reconnu le bien-fondé de la revendication en question », devait-il indiquer dans ce sillage. Haussant le ton, il apportera un message de la direction, qu'on lui a spécialement confié pour le livrer à l'assistance : « certaines parties veulent se placer en substitution au FLN, et nous ne manquerons pas de mettre le point là où il faut, quitte à faire éclater l'alliance ». Toutefois, dira-t-il, « il faut outrepasser cet écueil à l'heure actuelle, et continuer à travailler main dans la main pour inciter les électeurs à participer massivement au scrutin du 9 avril prochain, et faire élire le candidat du parti avec un pourcentage de voix élevé ». Voilà le challenge de l'enjeu politique actuel, toute autre bataille doit être reportée pour un « autre virage », comme le précisera M. Bourzama. L'alliance présidentielle mettra, ainsi, en sourdine ses différends pour sauvegarder l'essentiel : faire de ces prochaines élections présidentielles une « fête nationale », conviendra ce dernier. « Nous avons souffert de nos divisions en 1999, et en 2004, en laissant ouverte une large brèche devant les Sanafirs, qui ont su profiter de notre crise pour se frayer un chemin et prendre un profil dominant, mais en 2009, nous formons un bloc uni », rappellera-t-il pour gonfler le moral de la base militante. Mais, une autre réalité s'impose, loin du discours et de l'argumentaire développé par le conférencier sur le plan « des causes à effets » qui ont permis à d'autres acteurs politiques de jouer les premiers rôles au sein des directions de campagne électorale. Selon des confidences recueillies auprès de cadres du FLN présents au séminaire de ce jeudi, qui affichent au-delà de leur déception une mobilisation totale pour mener campagne en faveur du candidat Bouteflika, « le S.G. du parti, Abdelaziz Belkhadem, est pointé de l'index pour n'avoir pas su négocier face à ses interlocuteurs de l'alliance présidentielle pour placer ses hommes». Toute la responsabilité de cette déconvenue lui est endossée par ses militants, qui estiment que « le mal n'est pas à chercher à l'extérieur du parti». L'après-élection promet de chaudes empoignades. |
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