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![]() ![]() ![]() 1.145 morts et 5.160 blessés à Ghaza: Israël bombarde l'ONU et un hôpital
par D. Belaïfa Et Agences ![]() L'armée d'occupation israélienne a intensifié ses agressions contre la
bande de Ghaza où près d'une quarantaine de raids aériens ont été menés durant
la nuit de jeudi à vendredi, ciblant des édifices civils, a indiqué hier l'APS.
Selon cette source, l'aviation israélienne a attaqué durant la nuit une mosquée
dans le nord de la bande de Ghaza. Jeudi Israël a intensifié ses bombardements
en ciblant plusieurs édifices humanitaires dont un complexe des Nations unies
et un hôpital où un incendie s'est déclaré à la suite de cette attaque, a-t-on
encore précisé. Un bâtiment de presse a été, également, attaqué par l'armée
israélienne. Des sources hospitalières palestiniennes ont indiqué qu'au moins
50 Palestiniens ont été tués, la veille, dans les raids et les tirs de l'armée
d'occupation.
Une mère de famille et ses 3 enfants ont été également tués dans le nord de la bande de Ghaza. Hier, les chars israéliens se sont retirés des quartiers de Ghaza dévastés la veille par des bombardements intenses et où 23 corps ont été récupérés des décombres, au moment où Israël et Hamas s'employaient à obtenir un cessez-le-feu, chacun à ses conditions. Alors que le bilan du génocide, déclenché il y a 3 semaines s'élève à au moins 1.145 morts palestiniens, les chars se sont redéployés, à l'aube, à la périphérie de Ghaza, laissant derrière eux d'énormes destructions, selon l'AFP qui cite des témoins. Des secouristes entrés dans le quartier de Tal Al-Hawa dévasté par les combats acharnés de la veille, ont récupéré 23 corps sous les décombres, ont-ils précisé. Les destructions ont touché outre les habitations, l'infrastructure ainsi que les réseaux de téléphone, d'eau et d'électricité. En matinée, les chars ont bombardé sporadiquement des cibles dans le territoire palestinien contrôlé par le Hamas. L'aviation a mené des raids contre la ville de Rafah, ont indiqué des habitants. Deux roquettes tirées de la bande de Ghaza sont tombées dans le sud d'Israël sans faire de victime, a indiqué à l'agence française l'armée israélienne. La journée de jeudi a été marquée par les bombardements les plus intenses depuis le début de l'offensive israélienne, le 27 décembre. Les attaques ont touché le complexe de l'Unrwa, l'agence d'aide de l'ONU aux réfugiés palestiniens, un hôpital et un immeuble abritant des médias internationaux. Ces attaques ont été condamnées par la France, la Grande-Bretagne, l'Union européenne et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Un dirigeant de premier plan du Hamas, Saïd Siam, a été tué dans l'une de ses attaques avec son fils et son frère. Jeudi soir, les flammes ravageaient l'hôpital «Al-Qods», à Gaza, touché plus tôt par un obus israélien, d'où des centaines de personnes tentaient de fuir dans la confusion la plus totale, selon un correspondant de l'AFP. Dans des scènes de panique, des parents évacuaient des malades et des blessés couchés sur des lits, et 3 bébés prématurés dans des couveuses vers la rue pour fuir le brasier. Des tirs israéliens résonnant dans le secteur ajoutaient à la confusion. Des fumées épaisses se dégageaient du bâtiment en feu. Le docteur Régis Garrigue, un urgentiste français et président de l'ONG «Help Doctors», dont une mission se trouve à Ghaza, a affirmé à l'AFP qu'au moins 200 personnes, des malades mais aussi des Palestiniens qui s'étaient réfugiés dans l'hôpital pour fuir les combats, avaient pu sortir dans la rue. Selon lui, 3 des malades évacués dans la hâte étaient en réanimation. Des responsables de l'établissement hospitalier ont affirmé que l'incendie avait été provoqué par des obus au phosphore. L'incendie dans l'aile abritant les malades avait pu être circonscris dans un premier temps mais pas celui dans le bâtiment administratif. Le docteur Garrigue avait affirmé, dans la journée, que des personnes étaient restées «prisonnières» dans l'hôpital après le bombardement de l'armée israélienne. D'autre part, 3 employés de l'Unrwa, la principale agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été blessés par des obus de chars qui ont endommagé son complexe, selon un porte-parole de l'agence qui a suspendu ses opérations dans l'enceinte après la destruction de plusieurs entrepôts dans un incendie. M. Ban ki-Moon s'est dit «scandalisé» par ce bombardement. En fait l'attaque de l'armée israélienne visait les dizaines de tonnes d'aides humanitaires qui ont été détruites. Le directeur de l'agence onusienne, John Ging, a affirmé que l'incendie avait été provoqué par des bombes au phosphore tirées par l'armée israélienne. Le Premier ministre britannique Gordon Brown a condamné ce bombardement «indéfendable» et «inacceptable» alors que le commissaire européen à l'aide humanitaire Louis Michel s'est dit «choqué» et «consterné». Les attaques israéliennes ont aussi touché un immeuble abritant les bureaux de plusieurs médias arabes et internationaux. Deux cameramens palestiniens de la télévision arabe d'Abou-Dhabi ont été blessés. Quelques heures plus tôt, les chars, appuyés par l'aviation, avaient avancé sur plusieurs centaines de mètres dans Tal Al-Hawa, un quartier périphérique de Ghaza-ville. Ils y ont affronté des combattants palestiniens tirant au mortier et à la roquette antichars. Une colonne de blindés a pris position dans un parc public du centre du quartier, forçant des centaines de familles palestiniennes à fuir les lieux. Entre-temps, les tirs de roquettes à partir de Ghaza ont continué. Selon l'armée israélienne, 25 engins sont tombés sur le sud d'Israël, faisant 5 blessés à Beersheva, à 40 km de Ghaza, dont un grièvement atteint. Sur le plan diplomatique, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a signé, dans l'après-midi d'hier, avec la ministre des Affaires étrangères israélienne Tzipi Livni un accord bilatéral destiné à empêcher «la contrebande d'armes» vers la bande de Ghaza. Depuis le début de l'agression israélienne, 1.145 Palestiniens ont été tués, dont 355 enfants et 100 femmes, et plus de 5.160 blessés, selon un dernier bilan des services d'urgence à Ghaza. Durant cette période, 10 militaires et 3 civils israéliens ont péri. Comme chaque vendredi depuis le début du conflit, le Hamas a appelé les Palestiniens à une nouvelle journée de la colère avec des manifestations anti-israéliennes. Le Fatah a aussi appelé à des manifestations et l'armée israélienne a bouclé la Cisjordanie par précaution. |
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