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Il est
devenu presque banal, dans le paysage numérique actuel, de voir se multiplier
des individus qui ont fait de la haine de l'Algérie un métier, de la
diffamation un spectacle, et du mensonge un moyen de subsistance.
Ce phénomène, qui se nourrit des failles de l'espace virtuel et du désordre informationnel, a pris racine dans les réseaux sociaux où l'anonymat et la rapidité de diffusion ont transformé la rumeur en vérité, et la manipulation en argument. Ces personnes, souvent installées à l'étranger, ont trouvé dans le dénigrement systématique de l'Algérie, une source de visibilité et de profit. Elles s'érigent en faux opposants, se présentent comme des voix libres, mais leurs discours sont dictés par l'appât du gain et par la volonté d'exister dans le tumulte médiatique. Leur objectif n'est pas de réformer, ni même de convaincre ; il est d'entretenir un climat de suspicion, de désunion et de haine. En prétendant défendre la liberté d'expression, ils la dénaturent. En se présentant comme des « lanceurs d'alerte », ils se transforment en semeurs de discorde. Leurs publications, souvent invérifiables, mêlent attaques personnelles, calomnies, montages et interprétations malveillantes. Les cibles sont toujours les mêmes : les institutions, les responsables de l'État, les familles de ceux qui servent la nation, et parfois même le peuple lui-même, réduit à un objet de dérision ou à une masse manipulée. Cette dérive n'est pas le fruit du hasard : elle répond à une logique bien précise, celle du profit et du calcul. Plus l'accusation est grave, plus la rumeur est choquante, plus la diffusion est rapide, et plus le rendement numérique est élevé. Ces soi-disant opposants sont devenus des entrepreneurs de la haine, monnayant leur indignation au prix du clic, et confondant la notoriété avec la légitimité. Mais ce qui rend leur attitude encore plus pernicieuse, c'est la confusion volontaire qu'ils entretiennent dans leur discours. Ils ne distinguent jamais la République des personnes, l'État des gouvernants, le peuple du régime. Cette confusion, entretenue avec soin, leur permet de frapper sans nuance et sans retenue. Ils critiquent un dirigeant et insultent toute une nation, ils reprochent des erreurs politiques et s'attaquent à la dignité d'un peuple. Ils confondent la liberté avec la licence, l'opinion avec la diffamation, la critique avec la haine. Dans leur bouche, le mot « Algérie » devient une cible, non un repère. Et plus ils dénigrent, plus ils sont écoutés, non pour ce qu'ils disent, mais pour le plaisir malsain de voir un pays affaibli. Ce qui ajoute à la gravité de ce phénomène, c'est l'attitude complaisante, parfois même bienveillante, de la France à leur égard. Car s'ils exprimaient un amour sincère pour leur patrie, s'ils portaient une parole fière, souveraine et indépendante, s'ils rappelaient simplement le droit de l'Algérie à être respectée, ils seraient vite rappelés à l'ordre, voire expulsés. Mais leur ligne anti-algérienne, aussi outrancière et caricaturale soit-elle, leur sert paradoxalement de bouclier. Ces individus, qui n'auraient sans doute aucune audience sans ce discours hostile, bénéficient d'une protection tacite, parfois même d'un traitement de faveur. Certains sont invités sur des plateaux de télévision, présentés comme des experts ou des militants des droits humains, honorés pour leurs insultes, applaudis pour leurs outrages, récompensés pour leurs mensonges. La France, qui n'a jamais vraiment soldé sa relation avec l'Algérie, semble trouver dans ces figures d'exilés amers une utilité symbolique : celle d'entretenir la défiance, de nourrir le soupçon et d'affaiblir la cohésion d'un peuple qu'elle n'a jamais complètement compris. Ce mécanisme est d'autant plus cynique qu'il se présente sous les apparences les plus nobles : la défense de la liberté, de la démocratie, du droit à la parole. Mais derrière ces principes proclamés, il y a une réalité politique : on protège, on encourage et parfois on décore ceux qui blessent l'Algérie. Ce n'est pas de l'accueil, c'est de l'instrumentalisation. Ces personnes deviennent les vecteurs d'une influence douce, d'une guerre d'image, d'une guerre de mémoire. À travers elles, ce n'est pas seulement un discours qu'on exporte, c'est une vision de l'Algérie, celle d'un pays incapable de se gouverner, divisé, sans avenir. Cette image ne correspond en rien à la vérité. L'Algérie n'est pas parfaite, mais elle est debout. Elle a connu des blessures profondes, mais elle les a surmontées. Elle a traversé des crises, mais elle a toujours su se relever. Ce peuple, qu'on tente aujourd'hui de tromper et de démoraliser, sait reconnaître les siens. Il sait faire la différence entre la critique sincère, qui construit, et la haine déguisée, qui détruit. La véritable opposition se fait dans le respect, pas dans l'injure. La liberté s'exerce avec conscience, pas avec mépris. Ceux qui confondent la République avec un nom, l'État avec un groupe, ou le peuple avec un pouvoir, ne servent pas la vérité : ils la déforment. Et ceux qui, de l'extérieur, les encouragent et les protègent, partagent la responsabilité du poison qu'ils diffusent. En Algérie, il existe une force silencieuse : celle de la lucidité, de la dignité et de la mémoire. Ce pays n'a pas besoin de faux défenseurs autoproclamés ; il a besoin de ses enfants sincères, de ses bâtisseurs, de ceux qui critiquent pour faire avancer, pas pour détruire. L'amour de la patrie n'est pas un slogan qu'on crie devant une caméra étrangère, c'est une fidélité qu'on porte dans le cœur. Et à ceux qui croient pouvoir exister en insultant l'Algérie, l'histoire finira par rappeler une vérité simple : les nations ne meurent pas des mensonges de leurs ennemis, mais elles se renforcent du courage de leurs enfants. |
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