|
![]() ![]() ![]() ![]() Ni la
France et ni encore moins l'Algérie n'avaient besoin de la nouvelle triture
judiciaire française pour contrarier l'apaisement naissant des relations entre
les deux pays. L'arrestation d'un agent consulaire algérien à Paris arrive en
coup d'arrêt au retour de la sagesse et à la pondération prodiguée par les
chefs d'Etat des deux pays. Le préfet de Paris, Laurent Nunez,
ancien secrétaire d'Etat à l'intérieur de surcroît, ayant pleinement eu à sa
charge l'intimité de tels faits, aura beau déclarer que la justice française
est autonome, il ne fera que bafouiller une explication qui ne tient pas la
route.
Dotée d'instruments liés et coordonnés puissants, la France n'est pas une république bananière où la justice et les services de sécurité ont la latitude de prendre des initiatives qui relèvent des affaires d'Etat. Dès lors, de deux choses l'une. Ou l'Etat français est sérieusement affaibli et repose aujourd'hui sur un terrain mouvant, ou cette nouvelle affaire autour de l'agent consulaire serait le tissage prémédité d'une manœuvre et d'un appui à caser dans le dossier des négociations en cours entre les deux pays. Ou alors les fougueux extrémistes politiques, à la main lourde et intervenante, largement infiltrés dans les hautes institutions françaises n'auraient pas manqué de monter en épingle une historiette sans consistance. Dès lors on ne pourrait dissiper l'ombre de Bruno Retailleau, le premier policier français dans cette malsaine articulation contraire aux vrais intérêts des deux Etats. En tant que ministre de l'Intérieur, il avait la totale latitude de stopper les ardeurs des acteurs maléfiques enclins à élargir le fossé entre les deux pays. Ce qui est regrettable dans cette histoire est que ce soit un simple bornage téléphonique qui risque de remettre en péril l'amorce d'un retour à la sagesse et la maturité entre la France et l'Algérie. Il est d'autant plus navrant lorsque l'on suppose du côté français que les autorités algériennes puissent s'impliquer dans une désolante saga à dormir debout. |
|