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La folie de l'Occident, la vilenie des Arabes et la lâcheté du monde

par El Yazid Dib

Ghaza se termine. Sa population se finit. Rien, comme vie n'est possible. Pas d'eau, pas de nourriture, pas d'énergie, pas même un bout d'espoir. L'on y bombarde des ruines, l'on y tue des ombres cadavériques et des enfants à naître.

L'on voudrait faire de cette zone un terrain nu, un lot marginal dans la grande surface d'un projet diabolique. Sa population doit, ou s'évaporer nulle part ou disparaître carrément.

Ce qui se passe aujourd'hui vient de dépasser toutes les définitions des pires actes criminels collectifs commis à travers le temps. Il n'est plus question de génocide ou de démantèlement d'une souche populaire. C'est quelque chose d'inqualifiable. D'horrible. Sans être dans le secret géo-stratégique d'Israël, le jeu est très clair. Éliminer toute résistance venant à entraver le dessein hégémonique sioniste au nom de la sécurité.

Éliminer le Hamas, le Hizbollah, l'Iran, les Houthis et toute autre ultime substance d'un éventuel obstacle. Quant à la population palestinienne, elle ne doit plus exister sous une quelconque souveraineté. Un peuple que l'histoire devra oublier, prétend le grand criminel. Ou elle cède sa terre, abandonne ses idéaux, renie son combat ou elle meurt.

Devant cette désolation inédite, une apocalypse avant terme, ni les religions, ni la diplomatie, ni les bons offices n'ont eu à pouvoir arrêter l'enfer. L'Occident excité allume le feu, les Arabes effrayés regardent, les musulmans fatalistes prient les mains croisées, les autres bénéficiaires guettent et attendent. En finalité c'est tout le monde qui s'est déshumanisé. Il est devenu insensible à ses propres malheurs. Les meilleurs slogans de droits de l'Homme, la démocratie, l'autodétermination des peuples, les principes de la paix, les fondements de la liberté n'ont plus de résonance en cette partie territoriale maudite, malgré ses sacrées annales.

Les chrétiens dont la foi incite à aimer l'autre, le musulman qui compte pour le musulman comme une seule structure renforcée, n'ont pu apporter le moindre morceau de pain à ces enfants que l'on tue en pleine famine.

La situation est tragique. Tous les postes de passage sont fermés. Aucun approvisionnement.

Le Caire observe et ne fait rien sur son propre poste. La Jordanie condamne et se case, d'ailleurs comme tous ces royaumes avachis.

Personne n'aurait entendu de bonne oreille la fetwa lancée par le Congrès international des musulmans appelant au djihad immédiat.

Personne d'entre arabes, musulmans, chrétiens, chinois, russes, iraniens, japonais, indonésiens n'a bougé le ptit soldat. Seul Trump, maître des mondes, gère l'orchestre funèbre et régule la cadence.

Néanmoins pour les Ghazaouis, espérer c'est refuser de se soumettre à toute fatalité, c'est rester debout au moment où ses frères de sang, de religion s'aplatissent et se couchent comme des veuves joyeuses.