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![]() ![]() ![]() ![]() Le Premier
ministre hongrois, Viktor Orbán, a-t-il
mesuré toute l'étendue et les conséquences de sa parade diplomatique en
recevant jeudi 3 avril, à Budapest, le Premier ministre israélien Netanyahu,
faisant fi du mandat d'arrêt émis contre son hôte par la Cour pénale
internationale (CPI) ? Pour mémoire, la CPI a émis, le 21 novembre 2024, des
mandats d'arrêt contre deux responsables israéliens, Benjamin Netanyahu, le
Premier ministre, et Yoav Gallant, l'ancien ministre
de la Défense, et ce à la suite d'une enquête pour crimes de guerre et crimes
contre l'humanité, dont les résultats ont confirmé leur responsabilité dans le
crime de guerre de famine comme méthode de guerre et les crimes contre
l'humanité de meurtre, de persécution et d'autres actes inhumains. D'ailleurs,
il n'a jamais caché son rejet de cette décision rendue le 21 novembre dernier,
déclarant qu'il ne mettrait pas en œuvre les mandats d'arrêt en question,
accusant la décision de la CPI d'avoir été émise «à des fins politiques». Il a
également invité Netanyahu à visiter la Hongrie au lendemain même de la
délivrance du mandat d'arrêt par la CPI. De ce point de vue, donc, rien
d'étonnant à propos de cet accueil de Netanyahu en Hongrie, qui a annoncé son
retrait de la CPI quelques minutes avant que Netanyahu ne soit reçu par Orbán jeudi matin. Mais le fait de passer de la parole à
l'acte devrait, inéluctablement, avoir des retombées sur les relations
diplomatiques de la Hongrie avec d'autres pays. «C'est un triste jour pour le
droit pénal international», a résumé ce chapitre la ministre allemande des
Affaires étrangères, Mme Baerbock lors d'une réunion
des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à Bruxelles. Alors que le
prochain chancelier allemand, Friedrich Merz, a déclaré qu'il prévoyait
d'inviter Netanyahu à se rendre en Allemagne malgré le mandat d'arrêt. Pour
entendre un peu les craquements des fissures qui disloquent les relations
internationales dans un monde entraîné vers la nature humaine la plus abjecte.
Enfin, il se peut que la réaction de ceux qui soutiennent encore la légalité
internationale ne soit pas trop apparente, ou bruyante, mais il est certain que
la Hongrie, qui a montré qui sont ses véritables amis,
perdra de son estime au sein de l'opinion dans le monde arabe. La CPI qui a,
pour sa part, indiqué qu'elle regrettait le retrait de la Hongrie du traité de
la CPI, a estimé que tout départ nuisait à la «quête commune de justice». Dans
cet esprit, un communiqué de la présidence de l'Assemblée des Etats parties a
signifié que «lorsqu'un État membre se retire du statut de Rome (qui a institué
la CPI), cela porte ombrage à notre quête commune de justice et affaiblit notre
détermination à lutter contre l'impunité». Tout est dit.
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