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Macron et la vérité travestie

par Abdou BENABBOU

Le président français Emmanuel Macron a-t-il perdu totalement la boussole si tant est qu'il en avait une ? Après des propos inamicaux contre l'Algérie, il s'en est allé en plus guerroyer contre le Sénégal et le Tchad avec un langage le déconsidérant non seulement auprès des chefs d'Etat africains mais aussi de sa classe politique. Rarement un chef d'Etat de la dimension française n'avait fait preuve d'autant de mauvaise foi confirmant qu'il a définitivement perdu pied.

Pour prétendre défendre un écrivain égaré, il avait taxé le gouvernement algérien de déshonorant, arguant dans la précipitation et la légèreté du langage que le plumitif se voyait refuser des soins médicaux alors que tout le monde sait qu'il était entouré des meilleurs médecins d'Alger. Le tort aurait été probablement d'avoir manifesté une attention poussée sur un flibustier qui a dénié son «algérianité».

Non satisfait du poids de sa mauvaise foi évidente, le président Macron s'est attaqué au Tchad et au Sénégal en travestissant la vérité en affirmant que le départ définitif des militaires français de ces deux pays obéissait à une initiative française alors qu'ils en étaient réellement chassés. Il termine ses emphases par un emportement indigne d'un chef d'Etat en lançant une menace non déguisée s'appuyant presque sur un référent guerrier avec le temps, il ne perd rien pour attendre. Dès lors, il se met en porte-à-faux quand il affirme que la France est victime de sa politesse.

Les Algériens, comme les Africains, en l'occurrence les Tchadiens et les Sénégalais, connaissent la nature de cette politesse et savent ce qu'elle leur a coûté en morts et en biens, au travers d'une histoire coloniale et néocoloniale de plusieurs siècles.

Une telle sortie déplacée n'est finalement que la confirmation de la décrépitude de la situation désastreuse dans laquelle il se trouve à cause de laquelle la majorité du peuple français réclame sa démission.