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Le Canada
rejoint-il les pays européens et les Etats-Unis en matière de contrôle de
l'émigration et des inquiétudes suscitées par ce dossier au sein des
populations, qui influent fortement sur les politiques liées à sa gestion,
voire façonnent depuis quelques années les décisions gouvernementales ?
Il ne constitue pas encore une préoccupation majeure au sein de l'opinion canadienne, mais pour le gouvernement, il est temps de réduire les quotas d'immigration. «L'immigration est au cœur de l'histoire du Canada. Notre décision de réduire temporairement le nombre d'immigrants est une décision pragmatique qui répond aux besoins de notre économie à l'heure actuelle», a indiqué, le 24 octobre dernier, le Premier ministre Justin Trudeau sur son compte X. Soulignant que cette réduction se traduira par une pause dans la croissance de la population au Canada durant les deux prochaines années, M. Trudeau n'a pas manqué de relever que «l'immigration est essentielle pour l'avenir du Canada, mais elle doit être contrôlée et durable». Terre d'accueil pour des centaines de milliers d'immigrants, le Canada engage une révision de sa politique migratoire. Un tour de vis qui assombrit l'horizon pour ceux qui rêvaient d'emprunter cette route pour échapper au verrouillage des entrées en Europe. Bien que la mise en œuvre du durcissement des conditions d'accès à l'émigration au Canada fût perceptible, ces dernières années, aujourd'hui les responsables politiques en parlent ouvertement, en étalant les causes qui exigent cette pause en matière d'accueil des migrants, dont les objectifs économiques du pays qui restent la cause principale derrière ce tour de vis. Le Canada cherche ainsi à stabiliser la démographie, synonyme de stabilisation des emplois, de disponibilité de logements, un meilleur accès aux services publics et une meilleure planification de l'avenir d'une manière globale. Dans ce cas, il ne s'agit pas de problèmes liés à l'émigration clandestine ou au racisme, mais de vision d'un futur où le Canada pourra toujours offrir une vie décente à ses citoyens et aux résidents étrangers, qui vont encore affluer dans les prochaines années même si leur nombre sera moins important. Dans ce cadre, un communiqué de presse du gouvernement du Canada fait état d'une réduction du nombre de résidents permanents de 500.000 à 395.000 en 2025, suivie d'une seconde réduction de ce nombre de 500.000 à 380.000 en 2026 et l'établissement d'une cible de 365.000 résidents permanents en 2027. Dans ce sillage, on introduit le critère sélectif des candidats à l'émigration, avec en perspective des admissions de résidents permanents dans la catégorie économique qui atteindront 61,7% du total des admissions d'ici 2027. Désormais, ce n'est plus le nombre qui compte mais la qualité des migrants. Faut-il s'attendre, dans ce contexte, à une augmentation du flux migratoire vers l'Europe ? C'est probable. Selon les observateurs, ceux qui planifient leur émigration vers le Canada vont voir leur espoir s'envoler suite à cette réduction des quotas par le gouvernement du Canada, et nombreux parmi eux vont se tourner vers d'autres horizons. |