Pourquoi
tant de dirigeants de puissances étrangères, et avec eux de nombreux
politiciens, se sont-ils hâtés de réclamer la paix à Ghaza,
ici et maintenant, après la disparition tragique du chef du Hamas, tombé en
martyr, lors d'un accrochage à Rafah, mercredi 16 octobre, avec des éléments de
l'armée israélienne ? «La paix est maintenant plus facile», selon certains,
comme l'a soutenu le candidat à la présidentielle américaine, Donald Trump, alors que des dirigeants américain, français,
allemand et anglais (Joe Biden, Emmanuel Macron, Olaf
Scholz et Keir Starmer) ont appelé à une fin de la guerre à Ghaza lors d'une réunion tenue en Allemagne le vendredi 18
octobre. Un communiqué commun révèle que les différents chefs d'États ont
discuté des «implications» de la mort du chef du Hamas, avec «la nécessité
immédiate de ramener» les détenus israéliens dans leurs familles, de cesser la
guerre à Ghaza et de garantir que l'aide humanitaire
atteigne les civils. Comme si la paix ne tenait qu'au sacrifice de la vie d'un
seul homme, ou qu'un homme pouvait à lui seul constituer un obstacle à la paix,
les dirigeants en question semblent convaincus que la paix est désormais à
portée de main, ou que le temps d'un cessez-le-feu est venu, comme l'a laissé
entendre le président français Emmanuel Macron. Alors que la cheffe du
gouvernement italien Giorgia Meloni
a soutenu, dans ce contexte, que la mort du chef du Hamas ouvre «une nouvelle
phase» au Proche Orient. Toutes ces réactions à chaud, assez enthousiastes,
enterrent le Hamas et la résistance palestinienne. Mais, de telles déductions
révèlent l'incompréhension des dirigeants en question de la Cause palestinienne
et ignorent l'histoire de sa marche résolue vers l'indépendance. Combien de
dirigeants palestiniens ont été assassinés par Israël ? La liste est assez
longue, et la résistance palestinienne s'en est toujours sortie plus forte et
plus déterminée pour atteindre son principal objectif, la libération de la
Palestine de l'occupant sioniste. Peut être que leurs
appels au cessez-le-feu, en ce moment précis, sont une forme de pression sur
Netanyahu, surtout, pour le confondre avec l'opinion publique israélienne, en
montrant que l'un de ses objectifs principaux a été réalisé à travers cette
opération militaire qui a conduit à l'élimination du chef du Hamas. Mais, la
rue israélienne exige la libération des détenus israéliens par le Hamas. C'est
la question qu'on devrait poser, est-ce possible après la disparition du chef
du Hamas ? Le Hamas, par la voix de l'un de ses responsables maintient les
mêmes termes, le même langage, en conditionnant la libération des détenus
israéliens par le cessez-le-feu, le retrait complet de l'armée sioniste et la
libération de prisonniers palestiniens détenus dans les geôles israéliennes.
Sans remplir ces conditions, on se rendra bientôt compte que rien n'a changé
sur le terrain.