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Les femmes
rurales algériennes étaient venues en force mardi à Alger pour fêter leur
journée internationale. Une représentation aux antipodes des statuts que
veulent leur coller des misogynes car le faux portrait qu'on leur attribue avec
un dédain calculé est loin de la réalité.
Les amalgames préconçus ont la peau dure et la persistance de leurs étalages a une odeur désagréable quand elle est le fait d'hommes dont la gloriole a été bâtie par la femme. Ceux-là rendent une mauvaise grâce à celles qui les ont enfantés oublieux qu'elles leur ont donné la vie se permettant aujourd'hui la disgrâce des mots. Il est vrai que la matérialité fourche toujours les vocabulaires. Dépeinte faible, embrigadée, soumise et inférieure, elle a, avec une patience inouïe et un sens entier des responsabilités, réussi les douces transgressions et inversions des épithètes pour en faire sa force et devenir reine. Elle n'a rien des amazones et des sirènes des mers. Elle le prouve dans les amphis universitaires après sa conquête spectaculaire des lycées et des écoles. Son pouvoir ne se limite plus dans les âtres cachés ni dans l'évier de la cuisine et il s'est étendu en nombre époustouflant dans l'entier périmètre de la vie active, avec la volonté et le courage mais aussi avec un brin d'ironie pour laisser planer la conviction que le sexe faible serait plutôt l'homme. Alors fadaise et niaiserie se dégagent des langues légères qui prétendent que l'Algérienne est la représentation de l'insécurité et foutaise que de la comparer avec l'emmitonnée de Kaboul. L'Algérienne rurale comme l'urbaine ne porte plus depuis longtemps de fagots sur son dos n'en déplaise à ceux qui par opportunisme s'exercent à ravaler leurs façades selon leurs intérêts. L'une et l'autre démontrent aujourd'hui qu'elles ont épousé le temps. Elles étalent d'importantes vertus que de nombreux hommes ont perdues. |
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