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Perte d'intérêt ?

par Abdelkrim Zerzouri

Malgré son importance et l'approche du rendez-vous, le 16e sommet des BRICS, annoncé du 22 au 24 octobre à Kazan (Russie), n'est pas classé en haut des titres qui relatent les événements internationaux. En tout cas, pas autant de bruit dans les coulisses que ce qui a été vécu lors du précédent sommet de Johannesburg (août 2023), en Afrique du Sud, qui a fait la une de l'actualité pendant plusieurs semaines avant la rencontre. Comment expliquer ce changement perceptible entre deux sommets ? S'agit-il d'une perte d'intérêt médiatique et à quoi est-elle due ? Un battage médiatique énorme a précédemment focalisé sur l'élargissement des BRICS à de nouveaux membres a accompagné le précédent sommet à Johannesburg, mais plus maintenant.

Aujourd'hui, même si on parle d'un élargissement du groupe à de nouveaux membres, cela n'a pas le même effet que le dernier élargissement à de nouveaux membres du groupe, resté trop longtemps enfermé sur-lui-même depuis sa fondation en 2009 par quatre pays (Brésil, Russie, Inde et Chine) avant que l'Afrique du Sud n'y adhère en 2010, suivie par les cinq derniers membres, dont l'adhésion a été annoncée en août 2023, alors que l'Argentine s'est retirée immédiatement après l'annonce de son adhésion au groupe. L'effet surprise, et la curiosité à propos des pays qui se verront accorder le quitus pour rejoindre le groupe, n'est plus d'actualité. On parle quand même d'une manière « non officielle » de nouveaux candidats, comme la Malaisie, la Thaïlande, qui devraient être acceptés au sein des BRICS lors du sommet de Kazan, ainsi que le Vietnam et une bonne vingtaine d'autres pays qui frappent à la porte des BRICS, dont le Mexique, le Bangladesh et le Nigéria, sans confirmation officielle de la part des pays concernés, jusque-là.

Hormis l'Algérie, qui a officiellement tourné la page de l'adhésion au groupe des BRICS d'une manière définitive, aucun autre n'a cru bon de confirmer ou d'infirmer sa candidature pour rejoindre le groupe. Parmi tous ces pays, qui étaient dans les rangs des candidats lors du dernier sommet à Johannesburg, il faut également noter que seule l'Algérie a officiellement rejoint la banque des BRICS, sans visée aucune de rejoindre ce groupe. Sinon, la rencontre fait remonter à la surface, avec autant de force que lors du dernier sommet, la volonté des membres du groupe de confirmer le droit volontaire des membres de la coalition BRICS à dédollariser les échanges commerciaux et financiers entre eux. Enfin, il y a lieu de relever que les tensions géopolitiques, la guerre à Ghaza et au Liban, avec les risques de propagation du conflit dans toute la région du Moyen-Orient, qui dominent l'actualité mondiale, ont relégué cet événement aux seconds plans.