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2023 / 2024 : du 7 octobre au 7 octobre

par El Yazid Dib

Une année de sang. De cadavres, de bombardements et d'inhumanité. Et ça continue. Pire, ça s'étend, ça se globalise. L'Iran est attaqué et attaque, lui aussi, violemment.

Le ton monte à ses plus hauts degrés et chacun s'assure le droit de riposte. Une année s'est écoulée et rien n'a échappé aux tentacules monstrueuses d'une entité décidée à finir avec tous ceux qui contredisent son bellicisme outrancier et sa voracité hégémonique. Après Ghaza la martyre, le Sud-Liban, Beyrouth et sa banlieue, les tueries à distance par les bipeurs et les talkies-walkies, le mal criminel s'est propagé encore vers l'Iran.

Une année et le monde, un certain du moins ne fait que regarder, dénoncer, parfois. Un autre plus certain, tire les ficelles et arme, sans rougir les obus. Ni l'ONU et ses résolutions, ni la voix de tous les peuples, ni les autres puissances n'ont pu arrêter la folie d'un homme pétri de haine et d'arrogance. Mais, rien ne lui est acquis. Que de semblables en tyrannie ont pu périr dans les abysses de l'histoire. L'on ne peut vaincre un peuple déterminé à défendre sa terre, malgré l'emploi des pires atrocités. Rien ne pourra arrêter sa marche vers l'idéal qu'il s'est tracé. Haneya, le chef du Hamas a été assassiné à Téhéran. Hassen Nasrallah du Hezbollah l'a été au sud de Beyrouth. Toute la chaîne de son commandement a été décimée. Et ce, sans pour autant que l'objectif de leur assassinat ne soit atteint. Bien au contraire, leur mort est devenue un facteur fort stimulant et un carburant énergétique pour plus de cran, d'ardeur et de volonté. C'est dire que la disparition d'un porteur d'idée n'emporte pas avec elle la substance vitale de l'idée. Voilà, qu'une année pleinement révolue, la guerre s'envenime davantage et sur tous les fronts. Le suspens à cette date reste cette attente d'une offensive « significative » d'Israël contre l'Iran, suite aux missiles lancés, au courant de la semaine. L'escalade du « tires, je tire» ne semble pas aboutir à un cessez-le-feu. Par principe élémentaire, dans une guerre le triomphe est censé revenir à la force de l'arsenal militaire. En l'état, l'équation Israël / Iran n'est pas équilibrée. Sans aviation, sans batteries antiaériennes performantes, ni défense antibalistique, l'enjeu est douteux. Seulement ce ne sera pas au dôme de fer, à la fronde de David ou au système Arrow que l'Etat hébreux pourra s'épargner les frappes de son pire ennemi. Chacun devait se dire qu'il n'est pas bon de s'arrêter en si «bon chemin». Chacun a une crédibilité à défendre. Cette guerre aurait, en fait, dépassé les limites de ses raisons annoncées en clair. Éliminer le Hamas et libérer les otages. Le résultat est là, sans commentaires. Mais ce qui n'est pas annoncé par cette guerre, c'est que sous la houlette de Netanyahu, l'envie de changer «le paysage géographique du Proche-Orient», ne cessera de cultiver l'annexion ou la mise sous « protectorat » de la Jordanie, de la Syrie, de l'Égypte, voire du Liban. Elle se veut cette envie, la création d'une grosse ceinture périphérique de sécurité.

Pendant ce temps, la population de Ghaza est toujours sous le joug de la famine, quand la mort quotidienne, pour des survivants n'est pas au rendez-vous. Pendant ce temps là, on observe.