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L'Algérienne
est, peut-être, l'être humain le plus impatient du monde voulant, généralement,
tout, tout de suite...et à ses conditions si possible (à partir du moment où il
a -ou croit avoir- les moyens de s'imposer et d'imposer ses vues).
Une sorte d'impatience assez compréhensible, ayant été amputé (e) de sa liberté d'être et d'exister durant des siècles, d'abord par de multiples occupations étrangères, puis par une continuelle gestion de la société obéissant aux canons politiques (pas seulement) de l'«unité de pensée et d'action». Les animateurs et les héritiers de la décennie rouge rejoints par les affairistes de la démocratie de surface, permissive, bouteflikienne, ont fermé une marche que même l'immense «hirak» populaire n'a pu totalement ébranler. Ce qui rend, objectivement, encore plus difficile la gouvernance du pays et de ses habitants, qu'elle soit démocratique, participative ou autoritariste. En plus de l' «esprit de critique», tous azimuts, esprit retrouvé à tous les niveaux, il y a cette fâcheuse tendance à vouloir ou à demander, dès une difficulté ou une erreur rencontrée, même la plus involontaire, même au niveau de responsabilité la moins élevée, l'élimination de l'institution ou de l'homme supposé coupable. Aucune présomption d'innocence ou même de reconnaissance de la faute n'est acceptée. Il faut «enquêter», «limoger», «éliminer», «supprimer», «dissoudre», «effacer», «poursuivre en justice»... sans attendre des explications. Tout en oubliant les services rendus auparavant et les investissements humains, matériels et financiers consentis. Tout en ne tenant pas compte de l' «accidentel» et de l'imprévisible... et du «coup fourré» des malfaisants. Tout en évitant d'étaler au grand jour les failles existantes et les erreurs commises par les uns et par les autres. Encore heureux qu'il n'y ait pas de passage devant un peloton d'exécution! C'est ce qui est proposé, tout dernièrement, par certaines parties, à propos de l'Institution (constitutionnalisée en 2020 et précisée par la loi électorale de 2021) chargée de veiller sur l'indépendance des élections. Et ce, suite, nous dit-on, en raison d' «anomalies» lors de l'annonce des résultats provisoires (dont le taux de participation) des dernières élections présidentielles. On efface tout...et on recommence! Le nettoyage par le vide (qui n'a rien à voir avec les bonnes lessives, absolument nécessaires périodiquement et en cas de défaillances avérées et objectives). Décidément, l'Algérie passe (rait) son temps à «renaître». Pour emprunter à un adage populaire de chez nous, et avec tout le respect dû aux tantines, «Koul n'har khalti oueldet». Ce qui entraîne un immense gaspillage de temps, d'énergie, d'argent et de compétences. Ce qui satisfait pleinement les éternels insatisfaits... toujours impatients...ou, tout simplement voulant, quelque part, «régler», on ne sait quels comptes. Note: Le virus du «nettoyage par le vide» a pris naissance et essaimé, me semble-t-il, avec la gestion, de tout temps quasi-totalement «privée», du football, qui voit depuis des décennies, des valses continuelles d'entraîneurs, de joueurs et parfois de dirigeants. Premiers contaminés par la suite, avec le multipartisme, les présidents (élus) des APC... |
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