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Hydrogène: L'Algérie veut fournir à l'Europe 10% de ses besoins

par A. Z.

L'importance de l'hydrogène en tant qu'élément chimique qui renferme trois fois plus d'énergie que l'essence lui a valu la qualification de «carburant du futur». Pas étonnant, donc, que le développement de cette filière soit placé parmi les priorités du gouvernement, comme l'a rappelé le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, jeudi dernier, à l'ouverture d'un atelier de présentation et de promotion de la stratégie nationale de développement de l'hydrogène. Etaient présents à cet atelier la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, du Commissaire aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique, ainsi que des cadres du secteur et de nombre de diplomates.

«Une bonne préparation a été effectuée pour mettre en œuvre la feuille de route de développement de l'hydrogène et réunir toutes les conditions nécessaires à la création d'un environnement écologique et économique attractif», a précisé le ministre de l'Energie. Soulignant que «l'Algérie possédait des potentialités considérables en matière d'hydrogène vert, de même qu'elle possède tous les atouts pour jouer un rôle de premier plan sur le marché mondial de l'hydrogène vert».

Rappelant les orientations du président de la République lors du Conseil des ministres, tenu en décembre 2022, et les résultats de la réunion du gouvernement, M. Arkab a cité notamment l'établissement d'une feuille de route pour la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de l'hydrogène, à travers la préparation d'un écosystème propice au développement de cette filière, considérant que la première étape consistait à «promouvoir cette stratégie conformément au plan d'action adopté».

Un intérêt qui traduit «la forte volonté et la vision future des hautes autorités du pays en ce qui concerne la production et le développement de l'hydrogène propre, pour en tirer profit à moyen et long termes dans tous les volets économiques et environnementaux», a relevé le ministre, estimant que cette stratégie servira de référence pour les acteurs nationaux et internationaux, car elle leur donne une image précise et prospective sur les procédures et les mesures qui seront prises par les pouvoirs publics pour développer le secteur de l'hydrogène en Algérie.

En adoptant la feuille de route inspirée de la stratégie nationale de développement de l'hydrogène, nous «pourrons traduire dans la réalité cette vision qui nous permettra de garantir un meilleur avenir pour notre pays et les générations futures», a-t-il soutenu.

Les partenariats stratégiques à long terme parmi les solutions possibles

Ajoutant que l'établissement de partenariats stratégiques à long terme avec les partenaires intéressés par le positionnement sur le marché mondial de cette filière figure parmi les solutions possibles, a-t-il indiqué, non sans relever le défi du financement et en réunissant les conditions favorables au succès de tout projet.

Dans ce sillage, le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique a mis en avant les différents atouts de l'Algérie notamment l'énergie solaire, outre les avantages octroyés par la loi sur l'investissement pour faciliter l'acte d'investissement et établir des partenariats et des projets de coopération avec les partenaires étrangers.

Quant à la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fazia Dahleb, elle a soutenu que «l'hydrogène vert constitue une opportunité pour contribuer au développement et s'orienter vers une économie verte», soulignant que l'Algérie ambitionne d'accélérer sa transition énergétique, notamment dans un contexte de défi énergétique mondial lié aux changements climatiques.

Le Commissaire aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique (CEREFE), Noureddine Yassaa, a souligné, dans ce même cadre, que «la stratégie nationale de développement de la filière de l'hydrogène s'inscrit dans le cadre d'une vision inclusive jetant les fondements d'un système énergétique flexible et durable à même de réaliser une sécurité énergétique sur le long terme en Algérie et lui permettre de renforcer sa place et son rôle pivot en la matière».

Par ailleurs, selon les données communiquées lors de cet atelier «l'Algérie entend tirer profit de ses capacités techniques et de ses avantages concurrentiels pour produire et exporter entre 30 et 40 milliards kilowatts d'hydrogène gazeux, liquéfié et dérivés, et à approvisionner le marché européen à près de 10% de ses besoins d'ici 2040 à des prix de vente très concurrentiels». Chose qui permettrait à l'Algérie de réaliser des revenus annuels estimés à près de 10 milliards de dollars.

Selon la feuille de route, le développement du secteur de l'hydrogène en Algérie passe par trois (3) phases principales à commencer par le démarrage et la formation (2023-2030), puis l'expansion et la création du marché (2030-2040) et enfin l'industrialisation et l'exportation (2040-2050). Alors que pour ce qui est des types d'hydrogène sur lesquels l'Algérie se focalise, la feuille de route nationale de développement de l'hydrogène renouvelable et propre prend en compte deux types: l'hydrogène bleu (produit par la conversion du méthane) et l'hydrogène vert (à travers l'électrolyse de l'eau à l'aide d'énergies renouvelables).