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Lutte contre le SIDA: L'Algérie propose son «expertise» aux pays arabes

par M. Aziza

Plusieurs pays africains se sont inspirés de l'expérience algérienne en matière de lutte contre le VIH Sida. Et l'Algérie veut faire bénéficier les pays arabes de cette expérience. C'est ce qu'a affirmé le ministre de la santé, Abdelhak Saïhi, en précisant que l'Algérie peut devenir un centre de référence pour les pays arabes dans la lutte contre le Sida.

Il s'agit d'une des recommandations sur les 22 retenues à l'issue de la tenue le 13 et le 14 mars dernier, de la 58éme session du Conseil des ministres arabes de la Santé, qui a eu lieu en Algérie, sous le slogan «Renforcer la sécurité sanitaire pour améliorer la santé de la population et se préparer aux prochaines pandémies».

M.Saihi, a affirmé, lors de son passage à l'ENTV, dans l'émission «la santé en une semaine» (Esseha Fi Oussboue) avec ses homologues égyptien et palestinien, que ce centre de référence qui donnera de l'appui technique et scientifique aux pays arabes, sera installé à l'Institut Pasteur, à travers lequel, il y aura un échanges d'expériences pour lutter ensemble contre le Sida».

Et d'affirmer que l'Algérie a enregistré des «avancées appréciables» comme elle a acquis une «expérience» en matière de lutte contre le VIH/sida. En soulignant «nous avons les capacités techniques pour répondre aux besoins algériens, mais aussi pour soutenir techniquement d'autres pays, notamment africains et arabes».

Le ministre de la santé dira que «nous avons de jeunes compétences qui sont en train aujourd'hui, d'étudier les protocoles de prise en charge du VIH afin d'arriver aux meilleurs traitements contre cette infection. Et des compétences qui œuvrent parallèlement pour développer les mécanismes de lutte mais aussi de prévention».

Son homologue égyptien, Khaled Abdel Ghaffar, a affirmé en réponse à la journaliste de l'ENTV, que ce centre apportera à coup sûr une valeur ajoutée, alertant que la région arabe est de plus en plus touchée par le SIDA : «on est pratiquement à la troisième place dans le monde en matière d'infection», dit-il.

Le ministre égyptien avance un chiffre estimé à 180 000 cas, dit-il, en soulignant que 80 000 d'entre eux seulement sont diagnostiqués et traités. Le facteur dominant derrière l'explosion du nombre de cas, ne serait-ce dit-il, pour le cas de l'Egypte, est dû au partage du matériel d'injection de drogues par seringue.

Contacté par nos soins, le président de l'Association Aids Algérie, Othmane Bourouba, a affirmé pour sa part que l'Algérie a l'expertise et l'expérience dans la lutte contre le sida. En affirmant que l'expérience algérienne dans ce domaine date de 30 ans. «Nous sommes parmi les premiers pays dans la région MENA ayant introduit le traitement antirétroviral», indique-t-il affirmant que «on est passé par l'installation du Comité national de lutte contre le Sida, à la création d'un réseau sanitaire. La création, entre autres, de centres de dépistage, l'extension des centres de traitement, l'élaboration de guides spécifiques et beaucoup de documents stratégiques et légaux». Il précise que le monde associatif a été lui aussi reconnu par les pouvoirs publics comme acteur principal dans la lutte contre le Sida.

Le président de l'association a affirmé que «selon nos estimations le nombre de cas en Algérie avoisine les 20.000 cas», précisant que la toxicomanie (la drogue par injection) serait derrière l'explosion de nombre de cas, ajoutant que le nombre des cas a explosé, il y a de cela trois ans, avec la période du Covid.

Le président de l'association s'est réjouit de la recommandation retenue et validée relative au partage d'expériences et d'échanges qui sera encadré par le centre de référence de l'Institut Pasteur, au profit des pays arabes. En insistant sur le fait que l'Algérie a de l'expertise et qu'elle est capable de contribuer techniquement auprès des pays arabes dans leur lutte contre le Sida.