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Algérie-Italie: Début de la commercialisation des voitures Fiat

par Ghania Oukazi

L'opération de commercialisation de la voiture Fiat en Algérie a été lancée hier, en prévision de sa vente à compter de ce mardi, 21 mars, et en attendant sa construction sur le site de Tafraoui à Oran d'ici à décembre prochain. Un site dont l'état d'avancement sera apprécié aujourd'hui, lundi, par le ministre de l'industrie et des industries pharmaceutiques.

Organisée par Stellantis El Djazaïr, la cérémonie de cette opération s'est déroulée hier à l'hôtel Sheraton-Club des pins d'Alger en présence du ministre de l'Industrie et des industries pharmaceutique et celui du Commerce et la promotion des exportations, de l'ambassadeur d'Italie en Algérie et l'ambassadeur d'Algérie en Italie, du wali d'Oran, du chargé du dossier automobile au niveau du ministère de l'Industrie, du directeur exécutif de Fiat, du directeur général du groupe Stellantis région Mena, du DG exécutif Stellantis Algérie ainsi que des représentants du patronat.

C'est le DG exécutif de Stellantis Algérie, Hakim Boutehba, qui a dévoilé le dispositif de commercialisation de 6 modèles de véhicules Fiat sur le marché algérien. C'est donc à partir de ce 21 mars que les Algériens pourront prétendre acquérir un véhicule neuf de marque Fiat «qui leur sera délivré 45 jours après qu'ils aient introduit leur demande par voie électronique sur le site www. Fiat.dz-com ou appelé le 0770 165 165, auprès de 50 opérateurs ». A propos des prix TTC (toutes taxes comprises) des modèles qui seront vendus en Algérie, l'on a «la Fiat 500 hybride à 2 635 000 DA, la Tipo City à 2 995 000 DA, et la Tipo Life à 3 325 000DA, la 500 x à 3 590 000 DA, les véhicules utilitaires de type Doblo à 3 259 000 DA, Scudo à 3 970 000 DA et Ducato à 4 120 000 DA ». La vente est lancée à travers «28 wilayas, au niveau de 30 points de vente où activent 360 vendeurs et 1200 pour l'après-vente». Ainsi, est-il, «les prix ont été soigneusement étudiés, ils sont compétitifs, ils sont équivalents ou inférieurs à ceux pratiqués dans d'autres pays pour les mêmes véhicules, avec les mêmes technologies ». Avec toutefois la promesse qu'«ils seront plus compétitifs en fonction du développement de l'industrie en Algérie ».

« Fiat, l'esprit de la Dolcevita Algérie »

L'importation sera pour un début de 50 000 véhicules par an et «sera ajustée en fonction de la demande, le marché est certes difficile pour importer ce qu'il faut», est-il reconnu.

Olivier François, DG de Fiat qualifie pour sa part cette première opération de commercialisation de la marque italienne de «début d'un parcours fait d'amitiés nouvelles(?), il s'agit de business ». Fraternité-Joie-Optimisme sont, dit-il « au cœur de la marque Fiat, c'est la marque du sourire aux couleurs vives, nous partageons les mêmes valeurs, celles de la Méditerranée, un esprit de famille, la réunion d'une famille très longtemps séparée, Fiat en Algérie pour un avenir meilleur, l'usine d'Oran est en cours, les recrutements, les formations suivent, un avenir optimiste créateur de jobs, c'est l'esprit de la Dolcevita Algérie, une petite chose mais une grande chose économique ». Il estime que la marque Fiat est «abordable et accessible au plus grand nombre, pour les vrais besoins, les vraies attentes, nous sommes ici pour conclure pour devenir vos vrais partenaires ». Le DG de Fiat a précisé que « le choix de la Fiat 500 -la plus Fiat de toutes les Fiat, celle qui porte l'ADN italien- est un choix du président de la république en personne, elle est l'ambassadrice de l'Italie dans le monde, elle est la star des villes, la plus vendue en Europe». Il souligne que « la Fiat 500 hybride, la première voiture électrique en Algérien est une bouffée d'air pur». Il indique que « la première phase de sa construction se fera en décembre prochain à Oran, nous produirons d'autres marques en plus de la 500, c'est une page d'histoire qui s'écrit, il faut faire de cette opportunité un succès».

Le constructeur italien Fiat a, selon Samir Cherfan, DG Stellantis Mena, mis dans la cagnotte « 200 millions d'euros pour la produire en Algérie à partir de décembre prochain sur le site Tafraoui d'Oran à raison de 350 000 à 400 000 véhicules/an)» avec l'engagement « à l'horizon 2026, de produire quatre autres modèles incluant la 5OO, la création de 2000 emplois, le développement d'un tissu local privé de pièces de rechange, atteindre une intégration locale de plus de 30% dont l'emboutissage caisse, l'assemblage caisse, la peinture?, d'autres le seront dans 3 ans, et d'ici 2026 au delà de 40% ».

Les promesses du constructeur

Il assure que « l'année prochaine, une partie des composants sera produite en Algérie, le reste sera importé bien sûr » et avoue qu' « il faut du temps pour construire un tissu fournisseur, ça prendra des années ». Il annonce toutefois dans ce sens, la conclusion d'un partenariat avec le ministère de la formation professionnelle et celui de l'enseignement supérieur. Le volet exportation, est-il assuré par ailleurs, est prévu « dans quelques années ».

Avant ces intervenants, le directeur central chargé du dossier «qui a suivi tout le processus de l'installation de Fiat en Algérie », a déclaré que « dans les prochains jours, d'autres agréments seront délivrés à d'autres concessionnaires. « 73 demandes ont été enregistrées au niveau de la plate-forme dont 19 spécialisés dans les véhicules travaux publics et le reste dans les véhicules particuliers », a noté Ahmed Ziad Salim. Il est avancé dans les milieux des concessionnaires qu'en plus de Fiat, des agréments ont été délivrés le 6 mars dernier à « Halil Commerce and Industries » pour la commercialisation de l'Opel l'allemande et à « Emin Auto » pour Jac la chinoise. Le DG central du ministère de l'industrie a lui, fait savoir que « 35 agréments ont été délivrés à titre provisoires, 3 définitifs et 11 attendent de l'obtenir». Le site de Tafraoui à Oran, se prépare pour l'assemblage des véhicules d'ici, a-t-il dit, « novembre-décembre ». Le groupe de travail 1er ministère-ministère de l'Industrie est selon lui, « actuellement en discussion avec Fiat pour la production de ses modèles par assemblage à Tafraoui avec l'objectif d'atteindre une intégration locale et une industrie complémentaire et ce, en dépassant les objectifs arrêtés jusqu'à présent ». L'intégration locale interne et mécanique dans la production de Fiat se fera «en association avec les opérateurs et sous-traitants », a-t-il dit non sans appeler « les investisseurs et les opérateurs nationaux pour la réussite de cette industrie ».

«Approvisionner le marché national en véhicules neufs»

Notons que c'est Ali Aoun, ministre de l'Industrie et des industries pharmaceutiques qui a prononcé l'allocution d'ouverture de cette cérémonie. «Le lancement de la commercialisation de la première voiture Fiat en Algérie vient couronner la politique du secteur visant à approvisionner le marché national en véhicules neufs à travers la vente et la fabrication", a-t-il dit. Cette opération marque pour lui "le début d'une nouvelle étape qui consacre la détermination de l'Etat, en application des instructions du président de la république, à permettre au citoyen l'acquisition d'un véhicule neuf". Aoun estime que "le plus important pour le gouvernement est la fabrication qui se fera à Tafraoui à Oran, et entrera en phase de production avant la fin de 2023". L'ambassadeur d'Italie en Algérie, Giovanni Pugliese, a lui aussi pris la parole pour indiquer que "les relations entre l'Italie et l'Algérie sont d'un niveau très positif, la présence de Fiat en Algérie est stratégique, un accord obtenu en peu de temps après la signature de l'accord-cadre en octobre dernier". Pour lui, "l'usine d'Oran de "stratégique pour la construction d'une voiture propre et abordable, elle structure notre relation pour un partenariat mutuellement bénéfique". Il affirme que "l'Italie sera toujours aux côtés de l'Algérie". L'ambassadeur d'Algérie en Italie, Abdelkrim Touahria, a relevé que "Fiat est l'un des projets les plus importants pour l'Algérie (...) et le choix du 19 mars marquant l'indépendance de l'Algérie, n'est pas fortuit".