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Yacine Merabi en visite au complexe Sorfert d'Arzew: Un modèle de réussite dans l'encadrement et l'intégration des stagiaires

par Houari Saaïdia

Le seuil minimal légal exigé à l'entreprise en matière d'encadrement des stagiaires issus des centres de formation professionnelle a été largement dépassé par la société Sorfert, avec à la clé un taux d'intégration maximal.

C'est l'un des éléments à la base du choix de cette société par actions, fruit d'un partenariat entre le groupe national Sonatrach (49%) et le groupe Orascom Construction (51%), comme modèle de réussite par le ministère de l'Enseignement et de la Formation professionnels. Tous les voyants du tableau de bord sont au vert pour Sorfert, l'une des entreprises pionnières productrices d'ammoniac et d'urée granulé, y compris dans le segment très important de la formation interne, et ce en s'appuyant à 100% sur ses propres ressources, en assurant la maîtrise d'œuvre et en définissant par elle-même les objectifs de l'action, son contenu et ses modalités pédagogiques. Une performance hors pair dans la mise en œuvre de l'accord de partenariat Sorfert/Formation professionnelle qui valait bien une visite à l'unité de production de cette entreprise par le premier responsable du département de l'Enseignement et de la Formation professionnels, Yacine Merabi, dans le but de s'enquérir de près des conditions de la mise en pratique de cette convention, d'en connaître avec plus de détails les résultats et les impacts, mais aussi et surtout y apporter un soutien et un engagement officiel pour l'avenir. Sur fond de « satisfaction partagée » quant aux « excellents résultats » réalisés depuis le début de cette expérience à ce jour, une cérémonie de remise de certificats de stage à des stagiaires ayant bouclé avec succès leur cycle de formation au sein de l'unité de production de Sorfert a été organisée en présence du ministre Yacine Merabi et du wali d'Oran, Saïd Sayoud.

UN PATENARIAT ?WIN-WIN' ENTRE SORFERT ET LE SECTEUR DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE

Chiffre très significatif : alors que sur le plan légal, il est requis à une entreprise industrielle publique de la taille de Sorfert, qui emploie actuellement 830 personnes dans des postes permanents d'encadrement et de corps de métiers ainsi que près de 700 autres à travers la sous-traitance, la prise en charge de 40 stagiaires par an, ce fleuron de l'industrie pétrochimique et de produits azotés a dépassé la barre en ayant encadré 65 éléments par an, et ce pour une période de 12 à 30 mois. C'est ce qui ressort du tableau synoptique présenté par Souad Abdallah, directrice générale adjointe de Sorfert, au préambule de la cérémonie de remise de certificats de stage. La formation dispensée en interne par les cadres supérieurs de Sorfert a permis, de 2018 à 2023, l'encadrement de 232 stagiaires, tous corps de métiers confondus, issus de 7 centres de formation professionnelle de la wilaya d'Oran. Et ce bilan aurait pu être bien plus élevé, la conjoncture liée au Covid-19 ayant considérablement abaissé la cadence durant deux années. Autre élément positif à mettre au crédit de Sorfert dans ce même registre : son encadrement couvre un large éventail de spécialités et de corps de métiers. « Sorfert regroupe toutes les disciplines dans divers domaines industriels tels que la chimie industrielle, la pétrochimie, la maintenance industrielle, la mécanique, l'instrumentation, l'électricité, l'automatisme, l'informatique, les ressources humaines, le génie civil et le laboratoire », a précisé Mme Souad Abdallah. Visionnant une vidéo documentaire sur l'encadrement des apprentis au sein de l'unité, la DG adjointe de Sorfert a souligné que l'entreprise « offre un environnement sûr qui garantit au stagiaire l'apprentissage, la sécurité, la stabilité, l'intégration et lui permet de développer les attitudes sociales nécessaires pour devenir un apprenti intégré dans la société et capable d'accomplir ses tâches à l'avenir».

CAPITALISATION DU SAVOIR-FAIRE ET ALGÉRIANISATION DU PERSONNEL : PARIS RELEVÉS

Dans la phase de démarrage, la société mixte algéro-égyptienne Sorfert comptait dans son effectif plus de 150 ressortissants étrangers dans différentes spécialités. Les accords d'association entre Sonatrach et OCI Orascom prévoyaient un transfert de technologie et de savoir-faire afin de parvenir à algérianiser le personnel selon un calendrier bien déterminé. Le personnel de Sorfert a relevé le défi par la capitalisation de son savoir-faire et la consolidation de ses ressources pour finaliser ce processus d'algérianisation en 2019 conformément aux orientations du top management de Sonatrach et en application des accords d'association. Implanté au niveau de la zone industrielle d'Arzew, le complexe pétrochimique de Sorfert est entré en production en 2013 et est composé de deux trains de production d'ammoniac d'une capacité de 2.200 tonnes/jour chacune et d'un train de production d'urée granulée 46% d'une capacité de 3.450 tonnes/jour. Le complexe occupe, dans sa partie principale, une superficie de 72 hectares et possède des installations sur trois autres sites épars dont deux au niveau du port de Béthioua où sont implantées la station de traitement d'eau de mer et les installations de stockage et de chargement des bateaux en ammoniac liquide, le troisième site étant situé au port d'Arzew et qui abrite les installations de chargement d'urée granulée 46%.

COUVERTURE 100% DU MARCHÉ NATIONAL ET EXPORTATIONS EN HAUSSE DE L'AMMONIAC ET L'URÉE

Les engrais sont devenus une matière stratégique et d'appui incontournable pour le secteur de l'agriculture pour améliorer le rendement de la production. Si, à l'export, Sorfert est parmi les entreprises pionnières productrices d'ammoniac et d'urée granulé 46%, sur le marché intérieur elle est leader dans la commercialisation d'urée 46% subventionné et contribue largement à la couverture des besoins de l'agriculture algérienne. Le complexe pétrochimique de Sorfert a produit pour l'année 2022 plus de 1,3 millions de tonnes d'urée 46% dont 10% ont été dirigées vers le marché agricole local et 90% à l'exportation vers plusieurs pays étrangers, notamment le marché européen qui constitue son « marché naturel » ainsi que le marché africain. Sous-produit du gaz naturel, l'ammoniac est le 2e produit chimique le plus fabriqué au monde, Sorfert en fabrique annuellement 1,6 millions de tonnes sous forme liquide (substance utilisée principalement par l'industrie pharmaceutique et pour la production cosmétique) dont plus de 800 mille tonnes sont destinées à l'exportation, essentiellement vers l'Europe. Etant l'un des plus grands producteurs d'engrais azotés en Afrique du Nord, Sorfert contribue au développement de l'outil de production local et crée de la valeur ajoutée et de la richesse à travers l'implication des petites et moyennes entreprises d'une partie de ces activités annexes. La réussite de ce partenariat entre le groupe Sonatrach et la société Orascom a motivé les deux actionnaires à envisager de nouveaux investissements afin d'augmenter les capacités de production du complexe.

DE GROS INVESTISSEMENTS DE RENFORCEMENT Á VENIR. L'AMMONIAC VERT ET L'URÉE VERTE EN PERSPECTIVE

Ainsi, l'entreprise compte augmenter la capacité de sa production grâce au projet de mise à niveau et d'augmentation des capacités de production « debottelnecking » pour un montant de 80 millions de dollars, ce qui lui permettra une augmentation de plus de 30% de sa capacité de production en 2025. En plus de cet investissement et devant la demande mondiale de plus en plus importante en urée 46%, Sorfert prévoit aussi d'engager de nouveaux investissements en réalisant une deuxième unité d'urée granulée 46% d'une capacité de 3.450 tonnes/jour. La société Sorfert ne compte pas s'arrêter en si bon chemin puisqu'elle compte également construire une unité pilote de production d'hydrogène vert et d'urée verte, ce qui lui permettrait à la fois de rationaliser l'utilisation de ses ressources de gaz naturel et de « décarboner » ses produits pour répondre aux nouvelles restrictions imposées par le marché international, notamment en matière de protection de l'environnement et réduction de l'empreinte carbone. Aujourd'hui, la production d'ammoniac contribue grandement aux émissions mondiales du dioxyde de carbone (CO2) en raison de sa forte dépendance aux combustibles fossiles et du retrait de tous les types de carbone sous forme de CO2. Le procédé de production d'hydrogène (H2) sur lequel se fonde la synthèse de l'ammoniac a d'importants besoins énergétiques et est responsable de la plupart des émissions de CO2. Par conséquent, l'ammoniac vert n'est réalisable que si la production de H2 repose entièrement sur des sources d'énergie renouvelables. Si cette condition est satisfaite, l'ammoniac devient un substitut sans carbone aux hydrocarbures et un médium de transport et de stockage d'énergie. Grâce aux technologies, aux politiques et à l'infrastructure auxquelles l'ammoniac est assujetti, ce produit est pratique et sécuritaire à transporter. De plus, la multiplication des recherches en efficacité énergétique accélère le développement de technologies de production d'ammoniac vert. Les domaines de recherche à venir sur la chaîne d'approvisionnement de H2 comprennent la réduction des coûts et l'amélioration du rendement des électrolyseurs, du stockage de H2 et des infrastructures de transport. C'est là en substance les défis principaux à relever par Sorfert dans le cadre de ses projets « verts ». Et elle en a, selon toute vraisemblance, largement les capacités.