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Pièce de rechange automobile: La production locale «avance à petits pas»

par M. Aziza

L'industrialisation dans le domaine de la pièce de rechange progresse à petits pas en Algérie. Il y a tout de même une fabrication assez simple de pièces de rechange, mais utiles, pour notamment la filtration, le freinage, les batteries, les joints, les pneumatiques, les lubrifiants et les câbles qui sont produits dans notre pays. C'est ce qu'a affirmé au Quotidien d'Oran, Nabil Bey Boumezrag, organisateur de la 16ème édition de «Equip Auto Algeria», qui sera clôturée aujourd'hui au Palais des expositions SAFEX.

Idris Saci, directeur après-vente de Renault Algérie, représentant de la marque Motrio (une gamme de pièces de rechange multimarque), a affirmé que «ce salon est le rendez-vous de l'annonce du lancement des partenariats que nous avons conclus avec des producteurs algériens». Et d'affirmer que son groupe a noué des partenariats avec des producteurs algériens sérieux et «on est fier de travailler avec eux». Ces derniers qui produisent des gammes intéressantes, notamment certaines pièces, «filtres, bougies, batteries, liquides, balais essuie-glaces». «On a été déjà surpris de voir des producteurs algériens qui fabriquent des kits d'embrayage en CKD, qui est tout de même une technologie compliquée». M. Saci a affirmé que «nous allons commencer à travailler avec des producteurs locaux, à travers ces partenariats, dans le but d'échanger avec eux l'expertise du constructeur Renault ; nous allons ainsi badger ces produits sous la marque Motrio, et plus tard peut-être sous la marque Renault». Pour une première étape, dit-il, ces produits seront destinés au marché algérien, pour passer en deuxième étape à l'exportation. «On va essayer de placer ces produits ailleurs, sachant que Matrio est déjà demandée à travers 27 pays dans le monde. C'est une sorte d'intégration locale en après-vente, un produit local algérien qui sera badgé sous la marque Motrio, est un produit validé pour une filiale Renault Algérie, il sera aussi validé d'une filiale de l'autre côté, une chance pour que les produits algériens trouvent des acquéreurs au marché local et étranger», explique notre interlocuteur. Pour leur part, les responsables de l'entreprise algérienne Eurl Automotive Engineering and développement (EAED) ont affirmé que leur entreprise créée en 2005, dont l'expertise et le savoir-faire sont soutenus par des entreprises allemandes, ambitionne de devenir le principal fournisseur sur le marché algérien des pièces de rechange automobile. Rencontrée lors du salon, la responsable commerciale d'EAED, Mme Soraya Semda, a précisé au Quotidien d'Oran que son entreprise produit localement, en important à hauteur de 70% la matière première. Et de préciser que pour le moment «nous n'avons aucun problème pour l'importation de la matière première». Le chargé de la qualité au sein de cette entreprise a affirmé pour sa part que l'EAED produit localement «les essuie-glaces, les liquides de refroidissements des moteurs, lave-glace et différentes gammes de produits de filtration ; nous fabriquons également des kits des disques d'embrayage et plateaux d'embrayage», en précisant qu'il s'agit d'assemblage. Il dira que tous les procédés ont un niveau de complexité, mais avec la méthodologie, la maitrise des exigences de la qualité et la maitrise des techniques de procédés et respect du volet réglementaire, nous sommes arrivés à produire localement des produits de qualité. Et de souligner : «en 2010, notre système de management a été certifié par rapport à la norme ISO 9001. Étant donné qu'on active dans la fabrication de la pièce automobile, on cherche à répondre aux exigences de la norme IATF 16949 qui est le référentiel sectoriel d'application de l'ISO 9001 au secteur automobile. Il s'agit des exigences supplémentaires en plus des exigences de la base. On n'est pas encore certifié en IATF, mais c'est déjà inscrit dans nos futures démarches».

A noter que l'ensemble des intervenants au salon ont affirmé que la relance du secteur automobile et les dernières décisions prises par les pouvoirs publics relatives au secteur, ainsi que le nouveau code d'investissement boostera à coup sûr les investissements, notamment dans le domaine de la production locale des pièces de rechange dites «simples».