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Vigilance aux abords des établissements scolaires: Pour des campagnes de sensibilisation avec «des objectifs»

par M. Aziza

La recrudescence de la violence dans et aux abords des écoles, notamment dans les grandes villes, est devenue préoccupante, voire une source d'angoisse. Après les rixes et les scènes de violence quasi quotidiennes aux abords des établissements, le phénomène «mystérieux» de piqûres à la seringue des enfants devant les écoles est venu apporter sans grain de sel. Les responsables du ministère de l'Education ont décidé d'agir en impliquant différents intervenants pour y remédier, afin de permettre aux élèves de progresser dans un climat sain et sécurisé. Le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belaabed, a, lors d'une réunion de coordination avec les responsables des associations nationales des parents d'élèves, des corps de sécurité, et des ministères de l'Intérieur et de la Justice, appelé au renforcement des mesures de vigilance aux abords des établissements éducatifs.

Il a ainsi précisé, dans une déclaration à la presse en marge de cette rencontre, qu'outre «les procédures actuellement en vigueur, de nouvelles mesures seront également prises en coordination avec les corps de sécurité, aux abords et à proximité des établissements scolaires, dans le but d'assurer la sécurité des élèves et garantir une scolarité dans de bonnes conditions», soulignant «le rôle important des parents d'élèves» en tant que partenaires actifs de la vie scolaire. Le ministère de l'Education nationale a instruit les directeurs des établissements scolaires et les inspecteurs du cycle primaire, de mettre en œuvre toutes les mesures de vigilance aux abords des établissements éducatifs pour accompagner et soutenir les efforts consentis par les autorités publiques et sécuritaires visant à maintenir la paix et la quiétude aux abords de ces établissements. Les responsables du département de Belaabed ont mis l'accent sur l'impératif de «signaler immédiatement aux services de sécurité et la direction de l'Education tout incident ou agression, et de ne pas laisser des élèves attendre hors des établissements, soulignant qu'il faut les autoriser à attendre à l'intérieur pour assurer leur sécurité». Le ministère a également instruit d'engager une campagne de sensibilisation des élèves et de leurs parents «pour préserver la sécurité de nos enfants, et d'adhérer à une approche globale permettant aux parents d'être un partenaire actif dans la sécurité des écoliers». Contacté par nos soins, le président du réseau Nada pour la défense des droits de l'enfant, Abderrahmane Arar, a affirmé que la démarche visant à renforcer les mesures de vigilance aux abords des établissements, décidée par le ministère de l'Education est bonne et si nécessaire.

En mettant en avant l'importance de définir l'approche et de définir les intervenants notamment ceux chargés de la sensibilisation et du «dialogue» entre les élèves, leurs parents et le personnel pédagogique, notamment les enseignants et les directeurs des écoles. M. Arar a insisté sur le choix des intervenants en précisant que ceux qui sont censés faire de la sensibilisation doivent être triés, «il faut faire appel aux psychologues, aux sociologues et ceux chargés de la médiation, notamment face au conflit». Pour ce qui est des campagnes de sensibilisation, le président du réseau Nada a mis l'accent sur la nécessité de former un personnel sur les techniques de communications et de dialogue et que la sensibilisation sera sa mission principale. En précisant que les campagnes menées actuellement sont des campagnes d'information dont l'impact n'est pas ressenti sur le terrain.

Il dira que son réseau plaide pour des campagnes de sensibilisation menées par des personnes spécialisées dans ce créneau, dont les résultats et l'impact seront évalués par la suite sur la base des objectifs tracés et les objectifs à vouloir atteindre. Autrement dit, «il faut arriver plus au moins à un certain degré de changement de comportement, après la tenue d'une série de campagnes de sensibilisations menées auprès des élèves et leurs parents ainsi qu'auprès des enseignants et le personnel éducatif». Pour ce qui est du renforcement des mesures sécuritaires près des établissements scolaires, M. Arar a estimé que celui-ci doit être accompagné par l'utilisation et le développement des technologies modernes. Et ce, pour surveiller l'espace virtuel qui est devenu menaçant, une arme à double tranchant, un espace qui piège souvent les victimes, notamment les enfants et les adolescents. Pour rappel, le ministère de l'Education a redynamisé l'accord, signé entre 2015 et 2016, prévoyant la mobilisation des patrouilles des éléments de sécurité, de la police et de la gendarmerie pour renforcer la sécurité des élèves aux abords des établissements scolaires. A noter qu'il a été également prévu d'installer des caméras de surveillance, pour justement contrer la violence aux alentours des établissements scolaires, une recommandation qui a été retenue, mais qui n'a pas encore été concrétisée.