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Pièces de rechange automobile: Trouver des solutions aux problèmes de rupture

par M. Aziza

Le secteur de l'automobile en Algérie a été sérieusement impacté par la rupture des pièces de rechange l'an dernier. Bien que certaines pièces soient toujours indisponibles sur le marché pour cette année encore, le marché commence tout de même à connaître une certaine dynamique et à se libérer davantage de certaines contraintes liées à l'approvisionnement. C'est ce qu'a affirmé, Saïd Mansour, président du groupe « Si EMSG », lors d'une conférence de presse tenue en marge de l'ouverture, hier, de la 16e édition de « Equip Auto Algeria », le carrefour référent des acteurs du marché de l'après-vente automobile et des services pour la mobilité en Afrique du Nord, au palais des expositions SAFEX.

M. Mansour a affirmé, lors de son intervention, que la rupture de certaines pièces détachées est « maîtrisable pour le moment » en mettant l'accent sur la nécessité de trouver des solutions afin d'éviter de se retrouver dans des situations inextricables.

En précisant qu'aujourd'hui, les importateurs « professionnels » ayant déjà développé une stratégie de gestion de stock arrivent à résister. « Parfois, on cherche d'une wilaya à une autre des pièces de rechange manquantes et qui sont disponibles dans certaines wilayas du pays », dit-il. Pour régler cette situation au plus vite, M. Mansour a affirmé que l'association des importateurs de pièces de rechange relevant de la commission « aftermarket du club économique algérien », qui est actuellement sous sa présidence, travaille déjà avec le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, pour trouver ensemble des solutions pérennes aux problèmes de rupture. Et pour également entreprendre ensemble des actions qui visent à réorganiser davantage le secteur de la pièce de rechange, répondre aux besoins des automobilistes à hauteur de 90% et à protéger le consommateur. Sur les raisons de cette rupture, les intervenants ont affirmé que la crise sanitaire due au Covid avait sérieusement impacté le secteur. Suivi par la régulation et les mesures prises à l'importation en général. Et de souligner que cette régulation était la bienvenue puisqu'elle a permis d'assainir le secteur des pseudo-professionnels de l'après-vente et à trier les professionnels du secteur.

Un autre facteur, celui-ci technique, serait aussi derrière ces ruptures parfois, selon Sadek Khenteur, gérant des deux sociétés Khenteur Composants Automobiles et Khenteur Electric. « La majorité des importateurs sont toujours coincés dans l'importation de pièces de rechange anciennes, alors que le marché algérien a connu d'énormes mutations ». Il explique que 50% du parc automobile algérien dépasse les 20 ans, mais les 50% restants sont des véhicules neufs. Il rappelle que l'importation des véhicules a connu un boom de 2010 à 2019. «Quatre millions de véhicules neufs commencent aujourd'hui à consommer des pièces de rechange nouvelles, loin des consommables», dit-il en regrettant le fait qu'il y ait beaucoup d'importateurs qui n'arrivent pas à suivre l'évolution du marché. Un marché qui a besoin de nouvelles références et de nouvelles pièces. Autrement dit, dit-il, les importateurs ont du mal à anticiper les besoins de demain.

«C'est l'année de l'automobile»

Nabi Bey Boumezrag, commissaire général du salon, s'est montré optimiste pour l'avenir du secteur automobile en Algérie. Dans une déclaration au Quotidien d'Oran, il précise : « On sent qu'il y a une relance de l'activité de la filière automobile en Algérie que ce soit pour la pièce de rechange ou pour l'importation, avec bien évidemment la production locale prévue dans quelque temps ». Il souligne que « le secteur redémarre après quelques années de léthargie au profit des consommateurs algériens et les professionnels du secteur ». Des outils ont été déjà mis en place, notamment le nouveau code des investissements, ce qui va certainement booster les investissements. « Cette année sera l'année de l'automobile.

Il y a quelques jours, on a annoncé la réouverture des importations des véhicules pour trois marques, les autres vont suivre certainement. Je pense qu'en 2024, ce sera le décollage du secteur ». Notons que cette 16e édition a réuni cette année près de 200 entreprises et marques représentées dans tous les secteurs du marché de la pièce de rechange et de l'équipement automobile, de la réparation-maintenance, des services et des activités complémentaires, avec près de 70% d'exposants étrangers issus d'une dizaine de pays.

Il est à noter que pour la première fois, neuf organismes sous la tutelle du ministère de l'Industrie sont présents sur l'espace dédié au ministère de l'Industrie, auxquels s'ajoute la participation de l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (AAPI). Une convention a été signée entre le ministère de la Formation professionnelle (la direction de formation professionnelle de la wilaya d'Alger) et le Centre de formation « Automotive Académie » agréé par l'Etat pour la création d'un centre d'excellence de formation aux métiers de l'industrie et des services de l'automobile et la mobilité, en marge du salon qui se poursuivra jusqu'au 16 mars.