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Pr Rachid Belhadj: L'Algérie victime d'un vol caractérisé de ses cadres médicaux

par R. N.

Invité hier sur les ondes de la radio nationale Chaîne 1, le Pr Rachid Belhadj, Directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha Bacha et président du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU), a affirmé que depuis la pandémie de coronavirus, «chaque Algérien a senti l'importance du secteur de la santé, et que la sécurité sanitaire est tout aussi importante que la sécurité alimentaire et énergétique».

«Toutes les nations accordent de l'importance à ce secteur. Les données récentes montrent que certains pays tentent d'utiliser les ressources humaines (médicales) formées dans un autre pays. L'Algérie, qui dispose de 15 facultés de médecine, alors que dans les pays voisins elles ne dépassent pas le nombre des doigts d'une seule main, se fait malheureusement voler les cadres médicaux qu'elle forme. C'est un vol caractérisé. C'est pour cette raison que le président de la République a insisté que, dans le cadre de la réforme, les ressources humaines dans tous les secteurs, et en particulier dans la santé, restent dans le pays qui a besoin d'eux», ajoute l'intervenant. Concernant les ressources humaines dans le secteur de la santé, le Pr Belhadj affirme que «l'équation du secteur de la santé est composée de plusieurs inconnues qui ont rendu difficile sa gestion». «Nous ne maîtrisons pas toutes ces inconnues. Il y a des normes internationales, un développement technologique, une dépendance technologique, et le facteur humain. Le facteur humain, ce n'est pas uniquement le médecin. Ce sont tous les intervenants dans le domaine de la santé et d'autres domaines qui ont l'obligation d'aider le secteur de la santé (transports, université...), pour lui permettre de concrétiser sa renaissance dans le cadre de la nouvelle loi sanitaire», ajoute l'invité de la Chaîne 1. Parlant de l'aspect «gouvernance dans le secteur de la santé», évoqué par le président de la République, M. Belhadj reconnaît, «en tant que président du SNECHU», l'existence «d'aspects négatifs», citant, à ce titre, «des problèmes d'absentéisme, de mauvaise gestion, mais également le phénomène des gens (spécialistes, ndlr) qui travaillent dans le secteur de santé publique et chez le privé aussi». «En tant que syndicat, nous avons suggéré des solutions réalistes pour la réforme de ce secteur, pour davantage d'humanisation de la prise en charge des patients algériens. Car, malgré les sommes colossales dépensées par l'Algérie pour ce secteur, le citoyen continue à se plaindre de cet aspect. Et l'ensemble des acteurs du secteur de la santé ont la volonté d'améliorer la prise en charge, mais le fond du problème reste la prise en charge des ressources humaines», indique le président du SNECHU.

Le Pr Rachid Belhadj a aussi révélé, lors de la même émission, que des discussions sont en cours avec les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur «afin de revoir les textes de lois régissant les différentes catégories des employés du secteur de la santé» et dont les effets attendus auront des répercussions positives sur les plans professionnel, de formation et salarial». Par ailleurs, il a fait état de l'existence de «mécanismes de coordination» entre les secteurs public et privé «concernant la conduite de nombreuses chirurgies, telles que la chirurgie cardiaque et les maladies rénales», et «leur financement par la sécurité sociale».