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Prisonniers sahraouis: Une militante française en appelle à l'Etat français

par Khaled Boumediene

  La militante française des droits de l'homme, Claude Mangin, dont le mari, le militant sahraoui Naâma Asfari, croupit dans les geôles marocaines depuis 2013 a lancé un appel à l'Etat français, au droit international, au comité contre la torture et aux grandes organisations internationales, pour la libération de son époux et de tous les prisonniers politiques des territoires occupés comme l'exige le droit international et les conventions de Genève. « Ce sont des prisonniers de guerre et tous les pays qui sont signataires des conventions de Genève devront obliger le Maroc à libérer ces prisonniers politiques », a-t-elle indiqué.

Intervenant lors d'une journée de solidarité avec le peuple sahraoui organisée hier au palais de la culture de Tlemcen, en présence de la secrétaire générale de l'UNFA, Claude Mangin a demandé aux membres du Conseil de sécurité d'organiser le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui comme promis il y a 30 ans lors de la signature du cessez-le-feu. Elle a en outre précisé que « la position de la France est toujours la même, c'est-à-dire qu'elle demande un règlement qui respecte les deux parties en conflit, c'est insuffisant comme demande ». Par ailleurs, Claude Mangin a ajouté que « la situation des camps des réfugiés est de plus en plus difficile. L'aide internationale est devenue très insuffisante. Il y a de moins en moins de paniers alimentaires à distribuer à la population par le programme alimentaire mondial en raison de la crise économique internationale. Le panier de la ménagère sahraouie est devenu très bas. Il y a quand même l'union européenne à travers son organisme ECHO qui envoie le complément et bien sûr l'Algérie qui ne laissera jamais mourir les enfants sahraouis. Mais, les prix des marchandises pour compléter le panier alimentaire donné par le Croissant-Rouge sont devenus trop chers et donc la pauvreté s'est installée dans les camps pour longtemps, surtout si on rajoute les deux années de la crise sanitaire de Covid-19 où aucun argent de la diaspora n'a pu rentrer dans les comptes. Les Sahraouis connaissent le confinement depuis 48 ans ! Ils sont très résilients, ils résistent, ils savent pourquoi ils sont là et donc ils continuent évidemment de vivre et de construire leur Etat en exil ».

La militante française des droits de l'homme a également dénoncé le traitement réservé par les autorités marocaines à son égard. « Malgré les recours introduits devant le tribunal administratif de Rabat, les autorités judiciaires du Maroc considèrent malheureusement que je constitue un danger pour la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat du Maroc et me collent l'étiquette de personne qui trouble l'ordre public. J'attends une implication directe de la France pour m'accorder une autorisation de visite de mon mari que je n'ai plus revu depuis janvier 2019».