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Corruption au Parlement européen: Un nouveau témoignage accable le Maroc

par A. Z.

L'ancienne députée portugaise du Parlement européen, Ana Gomes, qu'on présente dans son pays comme une championne infatigable de la lutte «anti-corruption», a confirmé les résultats de la longue enquête d'un site d'information français, liée à la fourniture de nouvelles preuves sur l'implication du régime marocain dans le versement de pots-de-vin aux membres du parlement européen afin de «légitimer» son occupation du Sahara occidental et le pillage de ses richesses.

Dans un enregistrement diffusé, hier lundi, par la Chaîne Une de la Radio nationale, l'ancienne députée portugaise a déclaré que l'ancien député italien Pier Antonio Panzeri, l'un des principaux accusés dans l'affaire du «Marocgate», en état d'arrestation, avait utilisé son intelligence lorsqu'il tentait de trouver des arguments pour étayer ses positions, car il ne se présentait pas comme un défenseur du makhzen de manière directe. Et ce, contrairement au représentant Gilles Pargneaux, dans le viseur des enquêteurs belges, qui n'était pas membre de la Commission des affaires étrangères, mais qui était présent, à chaque fois qu'on ouvrait la discussion sur la question sahraouie ou ce qui était lié au Maroc pour défendre le royaume sans vergogne. Il a aussi pris l'initiative, à plusieurs reprises, d'inviter des parlementaires pour une visite, tous frais payés, au Maroc et dans les villes d'El-Ayoun et de Dakhla. Selon le témoignage d'Ana Gomes, Pargneaux, qu'elle a décrit comme l'un des outils du Maroc pour courtiser les parlementaires européens, a tenté de gagner ses faveurs et de la persuader de faire ce voyage au Maroc, mais elle n'est pas tombée dans son piège et a refusé son offre.

L'ancienne représentante portugaise a conclu son témoignage en affirmant que «leur objectif était de faire obstacle à toute initiative critiquant le Maroc, en particulier ce qui concerne la situation des droits de l'homme au Maroc et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination».

Une longue enquête menée par un site d'information français a présenté de nouvelles preuves sur l'implication du régime marocain dans le versement de pots-de-vin aux membres du parlement européen afin de «légitimer» son occupation du Sahara occidental, de piller ses richesses et de fermer les yeux des parlementaires sur les violations des droits de l'homme. Soulignant que la volonté de Rabat d'annexer cette terre occupée depuis 1975, explique les cadeaux généreux qui ont été offerts aux parlementaires européens. Le site d'investigation «Off Investigation» a confirmé que le Royaume du Maroc a utilisé, pendant de nombreuses années, les deux anciens membres du Parlement européen, Antonio Panzeri et Gilles Pargneaux, visés par l'enquête du parquet belge sur le scandale de corruption du parlement européen dans lequel le Maroc est impliqué, afin de défendre sa proposition imaginaire concernant le Sahara occidental. Dans ce contexte, le site indique que «la volonté de Rabat d'annexer ce territoire occupé depuis 1975, peut expliquer les dons généreux de la monarchie marocaine dans les coulisses du parlement européen». Selon les investigations, le parquet de Bruxelles et les médias belges et italiens, et les récentes déclarations des services de renseignement belges, un groupe de parlementaires européens a travaillé pour les intérêts du Maroc en échange de grosses sommes d'argent versées en espèces secrètement.

Dans ce même contexte, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Ayachi, a indiqué qu'«un vent de panique extrême est en train de souffler sur le dispositif makhzenien». Lors d'une intervention, hier, à l'émission «L'invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, M. Ayachi a fait savoir que cette situation est due aux multiples échecs et scandales que le Maroc a collectionnés, ces dernières années. Pour faire un petit inventaire rapide, enchaîne-t-il, on peut citer l'affaire d'espionnage Pegasus et le scandale Marocgate, le bouillonnement interne sur le plan social, ajoutant à cela «les différentes gifles qu'il a reçues sur le plan diplomatique, notamment à l'échelle africaine». Donc, naturellement «c'est un bilan qui ne rassure pas du tout les dirigeants marocains, n'augurant rien de bon pour un avenir aussi bien immédiat que lointain», ajoute- t-il. Non sans déplorer, au sujet du dossier du Sahara occidental que le Maroc occupe illégalement, «le regard et le silence de la Communauté internationale, sans aucun rappel à l'ordre, sans aucune condamnation, sans aucune sanction de l'occupant marocain».