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44 ans après sa mort, Houari Boumediène serait-il toujours vivant ?

par Amar Tou

En élevant cette année au rang officiel la commémoration du décès du Président Houari Boumediene, les esprits en veille et les plumes intelligentes sont interpellés pour revisiter le modèle économique et d'industrialisation massive qui semble ressusciter, de plus belle, l'Homme.

Nous essaierons d'y apporter, par la présente contribution, notre lecture en réponse aux critiques du « Boumediénisme » économique et de développement..

A priori, un fait énigmatique mérite d'être soulevé : la vision planificatrice du Président Boumediene en 1966, ne prévoit pas, formellement, de projections de développement au delà de 1977. Probablement pour attendre les résultats des Plans de développement projetés: le Plan Triennal 1967-1969; le quadriennal 1970-1973 et le quadriennal 1974-1977, avant de se fixer, de manière formelle et précise, d'autres horizons sur la base des résultats réels qui seront enregistrés par la mise en œuvre de ces Plans. Mais Boumediene décéda le 28 décembre 1978 à l'âge de 46 ans.

L''investiture de son successeur Chadli Bendjedid fut organisée le 9 février 1979. Celui-ci devint, en même temps, statutairement, Président du FLN, le Parti Unique à l'époque, à l'instar des pays socialistes à Parti Unique du moment.

Derrière lui, Boumediene laissa opérationnel, un tissu industriel de base lourde constitué de complexes gigantesques et de grandes usines, couvrant la totalité des filières connues à l'époque ; y compris les programmes qui étaient en cours de réalisation à la fin de l'année 1977, à l'exception des industries pétrochimiques qui demeurent, à ce jour, une énigme déconcertante. Mais, logique à cette époque, est l'absence, dans ce tissu, des filières, dites actuellement, industries de pointe et/ou industries d'avenir ou de technologies avancées, ou industries numériques et sa nouvelle version « Intelligence artificielle ».

Ce tissu est complété par un tissu industriel de moyennes unités d'industries manufacturières localisées sur tout le territoire national et prolongeant la base lourde pour assurer une intégration productrice de valeurs ajoutées conséquentes (1). Une manière, aussi, de traduire dans les faits, le principe cardinal d'«équilibre régional».

Les années 1978 et 1979 ont été, de fait, des années « blanches » en matière de planification. D'aucuns y voient une pause rendue impérative pour effectuer la première évaluation critique officielle des résultats de la planification.

Les nouvelles autorités dirigeantes du pays profitèrent, en effet, pour faire établir une évaluation dite «synthèse économique et sociale», présentant un bilan négatif sur les résultats du modèle de développement exécuté jusqu'alors, et dont nous remettrons en cause, plus bas, dans la présente contribution, fondements, conclusions et sanctions prononcées, nous paraissant subjectifs; chiffres et analyses à l'appui. Par conséquent et en application des résolutions du Comité Central du Parti (FLN-Parti Unique à l'époque) de décembre 1979 et celles de son Congrès Extraordinaire de juin 1980, sur la base d'une esquisse « zéro, » un Plan dit « quinquennal » de transition pour la période 1980-1984, fut adopté, dans le cadre d'une vision décennale 1980-1990. Ce Plan est destiné, dans le discours politique officiel, à rattraper les « restes à réaliser (RAR), » devenus, depuis, « programme en cours » (ou PEC par abréviation). Mais il s'inscrit, déclarait-on, dans la continuité de la vision planificatrice mise en œuvre à compter de 1967 par, notamment, le complément à apporter à la base industrielle lourde et par la poursuite du renforcement du tissu de l'industrie de transformation (manufacturière).

Celui-ci venant, pour ce même, dans le prolongement de la base industrielle lourde qui avait été construite durant les années 1970, conformément à la vision de base «Boumédiéniste» de 1966. D'autres commentateurs parlent, plutôt, d'intuition « Boumedieniste » au sujet des incapacités d'une équipe jeune et inexpérimentée au contact, pour la première fois, avec une planification jugée trop ambitieuse et exigeante, nécessitant, objectivement, du temps et du savoir-faire bien assis, pour rattraper des retards prévisibles pour la réalisation de projets lourds et complexes qui étaient inscrits dans le Plan 1974-1977; notamment les projets qui ne seront lancés, en réalisation, qu'en dernière année ou, même durant l'avant- dernière année de ce Plan.

Si l'année 1978 fut, ainsi, l'année d'attente, l'année 1979 fut celle d'un nouvel ordre qui ne fut pas l'ordre de la continuité, à tout point de vue. Car le Plan quinquennal 1980-1984 marque, plutôt, un tournant qui renferme les ingrédients de la casse industrielle que connaitra le processus de développement de l'Algérie indépendante de 1980 à 1998. La réparation de cette casse constituera une problématique ardue à résoudre, des décennies durant. En effet, même attendu par les sources averties, le décès de Houari Boumédiène, architecte de cette vision de développement, allait fondamentalement, tout remettre en cause; même si, sur le plan sémantique, ce Plan énonce les mêmes optiques visionnaires que celles que la planification avait fixés, à l'origine, en 1966 et qu'elle avait prévu mettre en œuvre à partir de 1967.

Le Plan quinquennal (1980-1984) paraît, par conséquent, comme destiné, sincèrement, à rattraper les ratés et les restes à réaliser sur les Plans de développement précédents et qui n'ont pu être rattrapés durant les années 1978 et 1979; et même durant l'année 1980 qui fait partie de l'horizon de planification projeté en réalisation à partir de 1967.

De ce fait, les objectifs ratés à fin 1977 et qui ne furent pas rattrapés pendant les années 1978 et 1979, furent, tout simplement, au delà de la sémantique et dans les faits, carrément abandonnés ou, tout au plus, profondément amoindris ou, dans le meilleur des cas, renvoyés aux calandres grecques ou, dans une optique optimiste, renvoyés d'une dizaine ou vingtaine d'années.

Les exemples n'en manquent pas, dans tous les domaines. De raisonnable, le mobile de l'évaluation officielle (synthèse économique et sociale) sus-évoquée, dite critique, des résultats du modèle algérien de développement « déséquilibré » pour la période (1967-1977), prêterait, plutôt, à équivoque. De ce fait, le Plan 1980-1984 ne paraît constituer qu'un leurre destiné à couvrir une réorientation, à 180°, de la vision de développement définie en 1966, mais sans courage politique pour l'annoncer haut et fort et de manière transparente, par les nouvelles autorités du pays succédant à l'équipe «Boumediene » ou par intelligence soutenable voulant éviter tout empêchement de cette réorientation visionnaire.

En vérité, l'Algérie aborda, à partir de 1980, son tournant le plus dangereux en matière de politique économique et de politique de développement industriel.

Le danger durera jusqu'à 1998, au moins, et ne verra, alors, la planification reprendre qu'imparfaitement sa place. Mais, malheureusement, qu'à titre indicatif, sous forme de programmation sectorielle qui ne garantit pas la vision d'ensemble, la cohérence et la rigueur que requièrent une économie et une industrie. Celles-ci, en effet, allaient se disloquer sous l'effet de la longue épreuve d'endurance durant les années (1979-1986), principalement.

Ce Plan (1980-1984) était, par conséquent, théoriquement orienté vers la couverture satisfaisante des besoins sociaux, l'élargissement et la diversification soutenus de la production nationale, son adaptation à l'évolution des besoins réels et des conditions concrètes de maîtrise du développement.

Sur le volet des ressources affectées à ce Plan: 560,60 milliards de DA (ou 140 milliards de dollars courants) environ à la parité officielle du moment (un dollar = 3,9 à 4,1 dinars), lui furent consacrés et dont 210 milliards de DA (ou 52,50 milliards de dollars) furent réservés à l'industrie. La part de l'industrie y recule, ainsi, de 53,93%, en moyenne durant les plans précédents, à, seulement, 37,77% durant ce Plan (1980-1984).(2)

Jusqu'ici dissimulées, les vraies intentions, quant à l'orientation à donner à l'économie et à l'industrie algériennes, sont, ainsi, étalées au grand jour. Cette orientation marque une tendance assez nette qui suscita beaucoup de questionnements auxquels nous tenterons de répondre plus loin.

Sachant que le volume des investissements inscrits dans le Plan (1980-1984) incluent les restes à réaliser- (ou projets en cours de réalisation) sur les Plans de développement antérieurs et qui (les RAR) s'élèvent à 196,90 milliards de dinars algériens (ou 50,00 milliards de dollars) environ, sur un total de 560,60 milliards de dinars (140 milliards de dollars) inscrits dans tout le Plan quinquennal comme nous l'avons, ci-dessus, rapporté. Ce qui équivaut à un poids relatif de 35%. C'est, par conséquent, une capacité d'absorption des investissements diminuée, au stade même de la programmation, à seulement 65%. Théoriquement, ce Plan s'articule, en matière de politique industrielle, sur deux axes principaux:

1- le renforcement et l'élargissement de la base matérielle industrielle et,

2- l'amélioration nécessaire de la gestion de l'appareil de production installé.

Le premier axe s'appuie sur trois objectifs complémentaires:

a- la priorité dans les actions nouvelles ira au renforcement de l'outil de production existant, à sa valorisation et à la création, à tous les niveaux, de capacités nouvelles de réalisation (machines-outils, étape technique ultime de l'industrialisation).

b- la mise en œuvre de programmes et de projets à délais de maturation rapide, en vue d'atténuer les tensions sociales les plus vives et de corriger, graduellement, les déséquilibres dans le fonctionnement de l'économie,

c-l'achèvement des projets en chantier et le lancement, en parallèle, des grands programmes d'investissement destinés à mettre en place les conditions de préparation de l'avenir dans tous les domaines stratégiques. Quant au deuxième axe, il y est, plus que jamais, mis en relief le cadre global de la recherche d'une meilleure efficacité générale de l'économie et de sa capacité à générer les ressources suffisantes pour garantir, durablement, sa croissance.

Ces deux axes s'insèrent, tout naturellement, dans le cadre des orientations, à long terme, en matière d'articulation des Plans et des priorités arrêtées en 1966 par la politique économique de l'Algérie.

Ainsi, la politique industrielle, vue sous l'angle de ces deux axes, devra-t-elle servir un développement orienté sur:

-le soutien aux secteurs prioritaires: habitat, agriculture, hydraulique, infrastructure économique et sociale,

- la valorisation de l'emploi,

-la satisfaction des besoins du marché en biens industriels,

- le développement des capacités d'accumulation,

- l'intégration du marché national dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire.

Mais aucune réorientation fondamentale n'y est clairement énoncée par rapport aux objectifs à long terme assignés à l'industrialisation, tout au début de l'ère de la planification en 1966. Cependant, et en dépit de ces lectures, ce Plan quinquennal (1980-1984) comme le programme décennal (1980-1990), comportent bien maintes intentions, aussi subreptices que contradictoires, s'attribuant des objectifs qui se situaient, déjà, dans la lignée butoir des objectifs stratégiques des Plans antérieurs, ou s'inspirant de l'évaluation (synthèse économique et sociale) susvisée.

Sur le plan méthodologique, le recours à une étude-diagnostic pour une meilleure prise en mains des affaires d'un pays lors de l'arrivée d'une nouvelle équipe aux commandes du pays, si, toutefois, les résultants de cette étude-diagnostic ne sont pas remis en cause par des résultats contradictoires, se situant fondamentalement à l'opposé.

En effet, des études universitaires académiques et autres, dès 1982 notamment, remirent en cause, dans la forme et dans le fond, les résultats, conclusions et sanctions de cette évaluation (synthèse économique et sociale).

Mais, les nouvelles autorités publiques du pays, installées en 1979, fortes des résultats de cette évaluation, s'offrirent subtilement, en tous les cas, la brèche assassine qui leur permit de remettre en cause la lignée originale de la planification définie et adoptée en 1966. Les faits le confirmeront par la suite. Il importe de préciser que, malgré le désavantage comparatif d'expérience qu'avaient les cadres des « sociétés nationales socialistes» (Entreprises Publiques Economiques) pendant la période (1967-1977), les taux de réalisation des plans quadriennaux (1970-1973) et (1974-1977) étaient, de loin, meilleurs à ceux qui seront enregistrés pour les plans quinquennaux (2005-2009) et (2010-2014).

Quant à la comparaison avec les taux de réalisation des projets industriels pendant la période 1987-1998, il importe de faire remarquer que pendant cette période, il n'y eut, tout simplement pas, de lancement de nouveaux projets industriels en réalisation. Car notre blé fut, malheureusement, mangé en herbe, durant la période 1980-1986. La valeur ajoutée, créée par l'industrie manufacturière, entre 1970 et 1986 et qui représente, quant à elle, 3,5 fois (3) plus que celle d'avant.

L'industrie de transformation ou industrie manufacturière créée entre 1970 et 1986 couvre toutes les usines publiques lancées en réalisation au titre des plans de développement quadriennaux 1070-1973 et 1974-1977, réceptionnées durant ces deux périodes et les « restes à réaliser » et « programmes en cours de réalisation » réceptionnés durant la période suivante (1978-1986) et même plus tard, pour les raisons que nous avons exposées ci-haut.

S'agissant des taux d'utilisation des capacités industrielles installées, à 1978/1979 et en intégrant le passage obligé par une montée en cadence ordinaire dans de lourdes capacités de production, complexes technologiquement de surcroît, un taux moyen d'utilisation des principales industries installées de ces capacités, fut de 77,092 % ; exception faite du machinisme agricole et de l'électronique du grand public encore au tout début de la montée en cadence et de l'unique usine de « machine-outil » dont l'acquisition était de portée prospective d'une ambition qui n'était encore qu'au stade de la « symbolique », nullement représentative d'une bonne ou mauvaise utilisation des capacités de production.

Le taux moyen d'utilisation des capacités industrielles installées, atteindra d'ailleurs, dans cette logique, le niveau de 83,38 % en 1980/1981. (5)

Quant au taux d'intégration, la performance est aussi bien significative. Le volume et la diversité des fournitures de produits industriels, dans le bilan établi à 1978 par rapport à 1967, à l'agriculture, aux travaux publics et aux transports, en constituent l'illustration édifiante et forcent la fierté d'une industrie qui marchait pour atteindre les objectifs stratégiques qui lui avaient été fixés en 1966. (6)

L'intégration, dans la même branche industrielle ou dans la même usine, traduisait, clairement, les grandes ambitions à viser, à terme : une indépendance confortable dans le processus industriel et, partant, dans l'économie toute entière. Les indicateurs, à cet égard, drôlement occultés dans le bilan «synthèse économique et sociale» sus-évoqué, tranchent fondamentalement avec la dépendance totale en inputs importés qui caractériseront structurellement pendant longtemps, l'économie algérienne, après l'avortement de la « vision Boumediene » à compter de 1979. La production industrielle depuis, s'est plutôt spécialisée, dans la dernière phase d'industrialisation, dans l'emballage, l'encapsulation, la mise en boîtes, etc. ; des produits importés complètement finis (7). Le taux de 90 % est annoncé à 2019 pour traduire le pourcentage des inputs importés rentrant dans la fabrication industrielle de beaucoup de branches industrielles.

En effet, l'industrie électronique à Sidi Bel-Abbès (télévisions), l'industrie du machinisme agricole à Sidi Bel-Abbés (moissonneuses-batteuses) et à Constantine (moteurs-tracteurs), l'industrie électrotechnique à Tizi Ouzou (électroménagers), l'industrie mécanique à Rouiba-Alger (Bus et camions tous tonnages), plateaux de semi-remorques à Tiaret, etc., dépassaient des taux d'intégration industrielle allant de 60 à 70%. Toutes les usines de mécanique et d'électroménager utilisant des tôles tous types, étaient dotées de leur forge spécifique (four) pour le coulage et le moulage des parties maîtresses rentrant dans la fabrication de leurs produits. L'erreur ne devrait pas être, alors, commise en voulant attribuer, à tort, la performance de la période (1970-1986), en matière de création de valeur, ajoutée, à un quelconque « plus » de production à la gestion des années 1979-1986. La contre-performance en production industrielle de la période subséquente (1987-1998) a enregistré une chute de 25,7% par rapport à celle de la période (1970-1986) (3). L'indice de production industrielle, quant à lui, chute à 69,00 en 1998 pour un indice de référence de (100) en 1989 (4). Le niveau de 1989 ne sera retrouvé qu'en 2017 (101,7) pour dépasser le seuil de 108 actuellement. (8)

Sans être prévues dans le Plan quinquennal (1980-1984), des politiques qui rompent singulièrement avec les fondements du modèle de développement « déséquilibré » en pratique jusqu'alors, furent mises en œuvre pendant la même période. Ces politiques dévoilent, subrepticement, les vraies intentions de l'orientation politique des nouvelles autorités du pays installées à compter de 1979, jusque là, non intégrées, formellement, au plan quinquennal (1980-1984).

Nous pourrions résumer ces politiques dans les repères suivants:

En dépit (a) d'une industrie de base encore tout juste assise, (b) d'une industrie de transformation (ou industrie légère) dont l?industrie agro-alimentaire, encore à ses débuts et ce, pour les retards enregistrés sur les programmes planifiés, comme nous l'avons déjà fait remarquer, (c) d'un endettement extérieur sur investissement relativement lourd et dont les premières échéances de remboursement étaient de plus en plus proches, et (d) d'un niveau des réserves de change qui peinait à se constituer en raison d'importations effrénées, les nouvelles autorités algériennes, excessivement confiantes dans la conjoncture pétrolière favorable du moment, prirent quatre imprudentes décisions d'orientation économique, non prévues, non plus, dans le plan quinquennal (1980-1984) :

- (i) orienter l'Algérie vers une société de consommation,

- (ii) surévaluer, administrativement, la monnaie nationale,

- (iii) instaurer une allocation en devises fortes pour voyage touristique à l'étranger, alors que le pays était surendetté avec des remboursements proches et,

- (iv) restructurer organiquement, les sociétés nationales socialistes (devenues plus tard -en 1988 « Entreprises Publiques Economiques ?EPE »).

Les difficultés étaient celles d'un développement voulu ambitieux. C'est-à-dire de mise en place et de démarrage d'un potentiel industriel inhabituel, dans une économie et une société non préparées et dont il fallait bien vaincre les handicaps, au lieu d'un raccourci privilégiant, par manque d'ambition, la remise en cause d'une option, ô combien édificatrice d'une économie et d'une société à l'image des nations développées.

Et l'Algérie avait et en a bien le droit d'être ambitieuse. Le potentiel industriel ainsi bâti, demeure, à l'heure actuelle, même diminué vieillissant, presque l'unique référence et précieuse rampe de lancement industriel multiforme et d'association avec le capital, les technologies et les marchés extérieurs ; et ce, en dépit de très nombreux coups de boutoir qui lui furent portés à chaque tournant de l'histoire économique de l'Algérie depuis 1979.

Dans la vie des Nations et des Etats, il est de ces décisions qui hypothèquent leur devenir. Leur sort peut ne tenir qu'à un tournant, bien pris ou, par malencontre, dangereusement, raté et c'est l'irréparable!.

Pour toutes ces considérations, et:

- parce que les appréciations demeurent partagées au sujet des choix faits par l'Algérie durant la période (1979-1986) en matière économique en général, et en matière industrielle en particulier, sous l'angle des incidences à moyen et long termes, sur les plans de l'approche, de l'analyse et des sanctions prononcées,

- parce que les ondes de choc provoquées dans les domaines économique et industriel durant cette même période (1979-1986), continuent à se propager avec des portées de plus en plus longues, impactant même la vie actuelle des Algériens, - et parce que l'Algérie s'ingénie, en ce moment, à monter son nouveau modèle de développement économique et industriel, notamment, dans la ferme volonté d'assurer durablement un avenir meilleur à ses enfants, l'avortement de la dynamique de développement « Boumedieniste » des années (1967-1980) par les choix opposés de la période (1979-1986) dans les domaines économiques en général et industriels en particulier, et ce, en négation d'abondantes et prestigieuses réalisations industrielles durant la période qui la précède, continue (l'avortement) à produire, malheureusement, ses effets néfastes sur la vie des Algériens.

Cependant, l'espoir de reconstruire les parties détruites de l'édifice bâti pendant l'ère « Boumedieniste » reprend activement forme ce que traduit la dynamique en cours en matière de développement économique aux dimensions multiples. Nous y reviendrons ultérieurement si Dieu nous prête vie.

Notes

1- A. Tou : Belaid Abdessalem : Génie ou extravagance. Facebook du 28/06/2020 et Quotidien d'Oran du 08/07/2020.

2- . Synthèse économique et sociale. MPAT. 1980

3- Plan quinquennal 1980-1984 ; et Banque mondiale.

4- A. Bouyacoub. Quotidien d'Oran du 07/07/2020

5- A.Benachenhou. Planification et développement ; Tayeb Said Ameur. Le développement industriel de l'Algérie ;

6- Tayeb Said Ameur. Le développement industriel de l'Algérie.

7- Déclaration du ministre algérien de l'industrie à EL Hayat TV le 01 septembre 2020.

8- FMI, Réforme du secteur financier de l'Algérie, 17/09/2005. Et Banque d'Algérie.