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Covid-19: Fin officielle de l'épidémie en Algérie ?

par M. Bouchakour*

Avant de développer, il faut savoir que scientifiquement une épidémie ne peut être déclarée finie que quand il n'y a aucun nouveau cas pendant 20 jours consécutifs, définition de l'OMS.

Néanmoins et au vu de l'évolution de l'épidémie observée ces derniers mois, que nous avons déjà qualifiée de favorable, il y a quelques mois de cela, car prévisible et ceci depuis mars 2022 (Covid-19 : fin de la pandémie et retour à la vie normale - Le Quotidien d'Oran /17 mars 2022, par exemple), en affirmant sur la base d'analyses des indicateurs scientifiques qui étaient déjà au vert, à l'époque, et qui le sont toujours, que le virus s'atténuait progressivement et allait s'acclimater avec son nouvel environnement, une forme de cohabitation progressive avec l'être humain allait s'installer. Effectivement nous l'avons constaté et vécu durant cet été déjà caractérisé par un retour à une vie normale par l'ensemble de nos concitoyens, qui ont vaqué à leurs occupations, le plus normalement et sans insouciance, en ne respectant, ou en ne pensant même pas à, aucune mesure sanitaire quelconque (ni masque, ni lavage des mains, ni respect de la distance de sécurité ) durant leurs activités quotidiennes, leurs vacances, leur présence aux grands évènements familiaux, sportifs , culturels nationaux et internationaux organisés par notre pays, réceptions et autres séminaires et malgré tout cela il n'y a eu que 04 décès en 05 mois et une 5ème vague annoncée, par le Conseil scientifique de suivi de l'épidémie lui-même et qui s'est avérée être une simple « vaguelette » par rapport aux 04 premières au vu des chiffres insignifiants mais ô combient réconfortant pour nous tous (voir photo).

Tout ceci me paraît être corroboré par cette forme de désintérêt du sujet de la situation sanitaire due à la Covid-19 , par la presse de notre pays, les différents médias écrits ou audio-visuels, et même les réseaux sociaux, dans lesquels l'on ne voit plus, comme au début, ou au plus fort de l'épidémie, les « experts » s'exprimer sur les plateaux de télévision, mis à part les quelques communiqués laconiques quotidiens qui, eux aussi, ne sont plus diffusés à 17h00 précises comme nous nous étions habitués quotidiennement.

Pour cela, c'est avec une forme de satisfaction, que je considère que les deux dernières décisions officielles inhérentes aux rentrées scolaire et universitaire 2022-2023 représentent une forme d'officialisation feutrée, empreinte de prudence, cela va de soi, de la fin de l'épidémie et du retour à une vie normale dans notre pays améliorant davantage le plan psychologique de tous les Algériens, comme cela s'est fait dans de nombreux autres pays dans le monde dans lesquels la vie a repris son cours normal, les 02 dernières décisions officielles prises, dernièrement, par les deux ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur concernant les rentrées scolaire et universitaire 2022-2023 qui ont décidé le retour au système d'enseignement habituel c'est-à-dire avant l'épidémie de la Covid-19 pour la nouvelle année scolaire (2022-2023) dans tous les cycles d'enseignement et l'abandon du système exceptionnel concernant les 11 millions d'élèves qui vont rejoindre les bancs de leurs écoles au titre de cette nouvelle année scolaire, le tout empreint de prudence telle que la réactivation des mesures sanitaires devant le moindre signe d'aggravation !

Tandis que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a, de son côté, adressé une note à tous les recteurs des établissements universitaires et autres responsables des ?uvres universitaires en informant que la date de la rentrée universitaire a été fixée au 17 septembre 2022 » et insisté, lui aussi, sur le « retour au système habituel adopté avant la pandémie Covid-19 » et en précisant les modalités organisationnelles des activités pédagogiques en présentiel et celles en cas de réapparition du moindre signe de recrudescence.

La note du ministère a mis l'accent, en outre, sur la nécessité de dispenser des cours durant la journée du samedi, et de prolonger les horaires d'enseignement jusqu'à 18h00, comme cela était à notre époque, ainsi que de préserver l'acquis de l'expérience de l'enseignement en virtuel donc de consolider cette forme d'enseignement hybride !

Néanmoins, et étant donné que nous avons beaucoup appris avec cette épidémie qui a duré 02 ans et demi chez nous, nous sommes actuellement en train de vivre avec ce virus, et lui de vivre avec nous, et bien entendu devront rester vigilants comme nous l'avons toujours été depuis le début !

*Professeur - Retraité - Ex. Médecin chef de Service Neurochirurgie CHUO