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Des mentalités à formater

par Zerzouri

Le nouveau code de l'investissement, adopté jeudi dernier en Conseil des ministres spécial, ne plaît pas à tout le monde. Si en Algérie des experts et des organisations patronales ont bien accueilli le nouveau texte, mettant en exergue ses avantages, d'autres expriment leur scepticisme. Non pas en avançant des arguments concrets, mais en ciblant un pays, l'Algérie. "Qu'est-ce qui va changer ?", s'interroge l'auteur d'un article consacré à cette loi par une revue étrangère.

En conclusion, il est relevé insidieusement, dans ce même article, "les obstacles et les limites" du nouveau code de l'investissement, comme pour déconseiller aux hommes d'affaires et aux opérateurs étrangers d'investir en Algérie. Les arguments avancés pour appuyer la conclusion en question, s'inspirent d'un rapport du Think tank Care, mis en ligne le 16 mai dernier, qui donne un avis anticipé sur le "nouveau code de l'investissement qui est en voie de finalisation" et non une réaction après l'adoption du code de l'investissement. Le rapport en question vise à lancer le débat sur ce nouveau code de l'investissement, estimant qu'il comprend plusieurs limites et qu'il contient plusieurs mesures antagonistes. Pratiquement tout le paragraphe du rapport, très critique mais constructif, a été repris dans la chute de l'article en question, sans signaler qu'il s'agissait d'un avis anticipé. Honnêteté intellectuelle, dites-vous ? Tout est bon quand il est question de ternir l'image de l'Algérie.

Le communiqué de la présidence, rendu public à l'issue du Conseil des ministres spécial, n'a pas caché que le débat a pris en considération des observations et des propositions qui ne sont pas portées sur le code de l'investissement adopté, ce qui laisse entendre que les autorités sont résolues à aller de l'avant dans ce nouveau texte, et le consolider à travers les textes d'application qui vont suivre, notamment le renforcement du système judiciaire pour protéger les investisseurs des abus bureaucratiques. Ainsi que lors des débats au niveau des deux chambres du Parlement, où il est quasi certain qu'on proposera des amendements qui versent dans le sens d'une meilleure efficacité. Tout en restant à l'écoute des préoccupations des investisseurs locaux et étrangers, avant l'approbation de ce nouveau texte par les deux chambres du Parlement. Et, ce qui est plus important encore, les représentations diplomatiques, qui ont investi tout récemment le créneau de la diplomatie économique, doivent assurer une communication efficace en direction des investisseurs et médias spécialisés étrangers pour mieux éclairer l'opinion. Et, bien évidemment, il serait capital d'axer les efforts sur le formatage des mentalités dans les rouages de l'administration.