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A propos de l'article intitulé : «Islamisme apatride et berbérisme, deux entités antinationales»

par Z. Chellal

J'adhère pour moitié à vos affirmations, je répondrai donc qu'aux points de désaccords.

1. Vous associez la modernité au «Capitalisme, industriel, urbain...»

Le capitalisme est une source de misère et cause d'inégalités. Nous assistons depuis quelque temps à un éveil pour protéger l'environnement. Le bilan environnemental du capitalisme est très mauvais : émissions de gaz à effet de serre, réchauffement climatique dévastateur tant pour la faune, la végétation que pour l'Homme. Avec de pareils résultats les jours du capitalisme sont comptés. Après sa victoire sur le communisme, le capitalisme apparaît dans toute sa nudité. La société de consommation le corollaire du capitalisme nous enterre chaque jour un peu plus dans nos déchets. La planète entière ne sera bientôt qu'un vaste dépotoir.

Le socialisme ne sait pas produire mais sait partager. Le capitalisme sait produire mais ne sait pas partager. Il faut trouver un système économique hybride entre les deux, qui sache produire et distribuer.

En 1962 à l'indépendance, l'Algérie n'a pas été prise en «tenaille par les forces d'obédiences arabo-islamiques et berbéristes en concurrence sur les questions identitaires». A l'indépendance le baathisme s'est imposé de force d'abord avec A. Ben Bella puis avec H. Boumedienne et enfin avec B. Chadli, en exclusivité. Ben Bella en 1962 cria à la face de H. Bourguiba médusé, venu l'accueillir à sa descente d'avion : «Nous sommes des Arabes, des Arabes, 10 millions d'Arabes!». Dans le discours du 5 juillet 1963, il dit «L'arabisation est nécessaire, car il n'y a pas de socialisme sans arabisation». L'arabisme d'Ahmed Ben Bella a pour origine un contentieux, ancien et lourd avec les chefs politico-militaires kabyles Hocine Ait-Ahmed et surtout Abane Ramdane, ses principaux rivaux qui ne partageaient pas son arabisme militant. C'est ce qui explique son anti-berbérisme primaire. Le comble c'est qu'il se disait Berbère, une fois sorti de prison en 1980. L'admiration d'A. Ben Bella pour Djamal Abdel Nasser était sans borne et frôlait l'adulation.

Sous la présidence de H. Boumedienne, la suppression des études d'ethnologie à l'université (taxée de «science coloniale») est suivie par la suppression de l'enseignement du berbère à l'université. Sous la présidence de B. Chadli, «la généralisation de l'utilisation de la langue arabe est un objectif stratégique»: «L'Algérie est un pays arabe, musulman. La question d'être arabe ou pas ne se pose pas. Notre langue est l'arabe, notre religion l'Islam. Le patrimoine culturel national n'est pas le monopole d'une région ou d'un groupe.» A. Ben Badis n'aurait pas dit mieux. B. Chadli a fait du successeur de A. Ben Badis son ministre des Affaires étrangères. B. Chadli pensait sérieusement que l'origine des Berbères, c'est le Yémen. Je dirai quant à moi pourquoi ce n'est pas l'inverse qui serait vrai ?

Le FLN a eu trois grandes étapes dans son cheminement. Baathiste pure et dure du début, de 1962 jusqu'au départ de B. Chadli de la présidence en janvier 1992. Puis Islamiste durant la décennie 90, le FLN ayant adopté les thèses du FIS et passe à l'opposition lui qui a toujours été le parti du pouvoir. Le FLN pensait récupérer les électeurs du FIS et se substituer à ce dernier. Cela n'a pas marché. L'entourloupe était flagrante, la ficelle trop grosse.

Le FLN s'est rabiboché par la ensuite avec le pouvoir sous A. Bouteflika, qui installa ce dernier non pas comme secrétaire général du parti comme cela se faisait habituellement, mais comme président d'honneur à partir de 2005, une forme de mépris et de vengeance de la part de A.Bouteflika très subtile et qui en a le secret.

Récemment depuis le 15 mars 2020 le slogan en gros caractères rouges et verts «Badissia-Novembria «est apparu lors des marches du Hirak, d'un seul coup sur l'ensemble du territoire national, comme par magie. Un autre coup tordu du FLN ou des Services pour maintenir vivante l'idéologie «islamo-baathiste». L'ironie ou alors faut-il s'en arracher les cheveux, c'est que l'Association des Oulémas musulmans d'Algérie (AOMA) n'avait aucune l'ambition de luttes pour l'indépendance, du moins au début de la révolution. Le repositionnement des Oulémas en faveur du FLN ne fut pris qu'en 1956, soit deux ans après le déclenchement du 1er Novembre 54.

Le cheikh Bachir El Ibrahimi a été condamné à mort, suite à son périple au Moyen-Orient demandant aux états du Golfe de ne pas aider la révolution naissante. Tout comme Ferhat Abbas d'ailleurs, sur qui on a tiré plusieurs balles mais qui tuèrent son neveu. Les deux furent récupérés par Abane Ramdane qui leva leurs condamnations à mort à la condition de rejoindre le combat libérateur avec leurs organisations respectives mais à titre individuel et non collectif. Il en fut de même pour le parti communiste. Seul Messali Hadj résista à l'appel de la Révolution pour d'obscures raisons. Il créa le MNA qui fit la guerre à l'ALN.

Après l'indépendance les anciens Oulémas investissent en masse les deux champs de leur prédilection : les affaires religieuses et l'éducation nationale, leur credo : la défense de la personnalité arabe et musulmane de l'Algérie. Ce n'est pas un hasard si le fils du cheikh Bachir El Ibrahimi se retrouva ministre de l'Education de 1965 à 1970. Ahmed Taleb Ibrahimi a dit un jour : «...Il faut également que dans quelques-unes de nos universités, il y ait des centres d'études berbères et que l'on encourage aussi l'étude, par quelques Algériens, de langues comme le grec, le latin, le persan ou le turc. Il a mis l'étude du berbère en Algérie au même niveau que le grec ou le persan. Comme foutage de gueule méprisant on ne peut faire mieux.

2. Origine du mouvement berbère

Les principaux dirigeants kabyles de l'ENA, Amar Imache, secrétaire général de l'ENA (Etoile Nord-Africaine) et rédacteur en chef du journal «El-Ouma», Mohammed Arezki Kehal, trésorier général, Si Djilani, Belkacem Radjef, Ahmed Yahyaoui, Rabah Moussaoui étaient tous fondateur de l'ENA. Initialement, en 1924 l'ENA était un syndicat d'ouvriers dénommé «Le Congrès des ouvriers nord-africains de la Région parisienne «qui deviendra en 1926 un patri politique, défendant la lutte pour le progrès social des travailleurs. La majorité des militants de l'ENA sont Kabyles mais élisent Messali Hadj, un «Arabe», comme président et Amar Imache comme secrétaire général.

Amar Imache, grand homme, militait bien avant l'heure, bien avant Messali Hadj ou même l'émir Khaled .Ce dernier a créé le mouvement des Jeunes Algériens en 1924 parti assimilationniste, pas indépendantiste au début tout comme l'UDMA d'ailleurs de Ferhat Abbas. C'est Amar Imache qui a amené Messali Hadj à rejoindre l'Etoile Nord-Africaine.

Amar Imache n'a pas reçu la reconnaissance qu'il mérite hélas ! Tous ne furent pas préoccupés par le problème d'identité ni par la langue berbère. Leur principal souci était le bien être social des ouvriers. Par contre la «Nouvelle Génération» : Ait Amrane, Ali Laimèche, Hocine Ait Ahmed, etc., âgés d'une vingtaine d'années manifestent ouvertement leur intérêt pour l'étude et la réhabilitation du «berbère». Mohand Amokrane Khelifati, militant de l'ex-ENA et du PPA, lettré en français et en arabe, homme de religion très pieux et grand admirateur de H. Messali introduit l'alphabet berbère original qu'il enseigna à la prison du camp Djenien Bourezg (Naama), 1940-1943. Cela a provoqué l'hostilité des détenus arabophones. C'est le début d'un différend qui va perdurer et qui perdure encore.

Plus tard, les Kabyles internés à la prison Djenien Bourezg demandent à quelqu'un qui a étudié pendant 7 ans à l'Université islamique d'El Azhar d'être leur imam. Le sermon (khotba) prononcé en arabe classique ne fut pas compris et ils demandèrent à M. A. Khelifati d'expliquer les «paroles divines» dans leur parler kabyle. Le cheikh ne comprenant pas à son tour se mit en colère et les traita de faux musulmans et menaça : «quand il y aura un gouvernement musulman des têtes tomberont».

C'est suite à ce ridicule malentendu, ridicule parce que insignifiant, entre d'un côté l'intolérance arabo-islamisme et de l'autre l'affirmation de l'identité culturelle berbère que fut créée la «République du Djurdjura». Cette prise de conscience débouche sur la volonté chez certains militants kabyles de clarifier politiquement la question de la dimension berbère de l'Algérie.

Comment l'intégrer dans le mouvement nationaliste qui n'a pour idéologie que l'arabo-islamisme. C'était déjà dans les années 1940. Messali Hadj et ses partisans disaient : «L'Algérie est un pays arabe. Elle doit se tourner vers les pays du Proche-Orient et doit être une composante de la nation arabe». Il persistera dans cette ligne idéologique dans le mémorandum de 1948 qu'il adressa à l'ONU. Ce mémorandum d'une cinquantaine de pages fixe le cadre identitaire de l'Algérie où il précise que»l'Algérie est une nation arabe et musulmane depuis des siècles».

Cette idéologie est venue de l'extérieur, instillée et dictée par Azzam Pacha le ministre des Affaires religieuses d'Egypte puis premier secrétaire général de la Ligue arabe, et Chakib Arslan fervent adepte de l'Empire ottoman et de l'islamisme. Chakib Arslan voulait une réforme de l'Islam comme préalable à la renaissance de l'Empire ottoman. C. Arslan a énormément influencé Messali Hadj. Il y a aussi du Arslan chez le président turc Recep Tayyip Erdogan.

La crise berbériste de 1949 a été provoquée donc par une falsification de l'Histoire, par la direction du PPA-MTLD et par Messali Hadj vers la fin de 1948. «A. Ben Badis et l'Association des Ouléma affirmait péremptoirement en 1940 à peu près au même moment la même chose : «Quiconque s'éloigne de la langue arabe s'écarte du même coup de l'adoration de Dieu, et quiconque s'écarte de l'adoration de Dieu encourt de sa part un terrible supplice».

La reine Elizabeth II du Royaume-Uni dans son discours à l'APN lors de sa visite en Algérie en 1980 a dit dans son préambule :» Londres est plus proche d'Alger que Tamanrasset», sous-entendu que le Moyen-Orient était plutôt éloigné et que nous n'avons rien à fichtre avec eux. Tout nous sépare : l'Histoire, la façon de se nourrir, la façon de s'habiller, etc. Dans les années 90 au plus fort de la montée du FIS Abassi Madani s'est mis en tête de changer nos habitudes alimentaires et notre façon de s'habiller pour ressembler de plus près aux monarchies du Golfe. Le programme de Tripoli (1962) et la Charte d'Alger (1964) définissent l'Algérie comme arabo-islamique et comme un fait admis et allant de soi. Messali Hadj peut aller se rhabiller !

Tous les problèmes que nous avons rencontrés et que nous rencontrons encore aujourd'hui viennent de cette région. La décennie terrible des années 90 c'est l'Arabie. Elle a fait de même à l'Irak de Saddam, à la Libye de Kadhafi à la Syrie de Bachar et au Yémen. Cela ne plaira pas, sans aucun doute à beaucoup. Arrêtons l'autocensure et disons la vérité, quitte à perdre des amis très chers. Parfois la passion l'emporte sur la raison et je m'en excuse.

3. En 1946, sur quelque 14.000 adhérents, qu'il y avait au PPA- MTLD, plus de dix mille venaient de Kabylie, sans compter les sympathisants. Le parti a pu survivre financièrement grâce à leurs contributions. Messali Hadj doit énormément aux Kabyles, son statut de Zaim. Pour résoudre la crise un compromis fut trouvé avec les berbéristes : «Oui aux revendications berbères mais pas de façon prématurée. Il faut d'abord obtenir l'indépendance». C'est comme cela que le mouvement identitaire initial fut mis de côté pour permettre de déclencher la Révolution de Novembre 54.

Apparemment c'est ce que vous demandez aux berbéristes, au nom d'une certaine modernité qui reste à définir, de faire comme en 40, c'est le cas de le dire. Surseoir encore une fois les revendications identitaires. On ne doit pas s'enfermer dans de perpétuels recommencements ! Nous devons crever l'abcès et s'attaquer aux racines du problème qui dure depuis trop longtemps et y mettre enfin une fin.

4. Quand vous parlez de «ces berbéristes, qui enjambent deux mille ans d'histoire en arrière pour s'empresser de puiser des modèles identitaires mythiques. De toute évidence, leur situation de retrait millénaire dans leurs montagnes inexpugnables dans un total isolat, leur a fait oublier le mouvement de l'histoire. Avec leur vision statique de l'histoire, ils ignorent ou feignent ignorer»... Vous me rappeler Ferhat Abbas qui disait : «Si j'avais découvert la «Nation Algérienne», je serais nationaliste et je n'en rougirais pas comme d'un crime. Les hommes morts pour l'idéal national sont journellement honorés et respectés. Ma vie ne vaut pas plus que la leur. Et cependant je ne ferai pas ce sacrifice. L'Algérie en tant que Patrie est un mythe. Je ne l'ai pas découverte. J'ai interrogé l'Histoire ; j'ai interrogé les morts et les vivants ; j'ai visité les cimetières : personne ne m'en a parlé. Sans doute ai-je trouvé «L'Empire Arabe», paru dans Entente Franco-Musulmane en février 1936. Il niait l'existence de toute trace de la nation algérienne. Et pourtant il a accepté d'en être le premier président dans le gouvernement provisoire (GPRA).

Beaucoup diront qu'il a évolué. Oui mais par opportunisme. Il a toujours réglé sa conduite selon les circonstances, par opportunisme, ne cherchant que ses intérêts au détriment des principes qu'il a voulu nous faire croire qu'il avait, après l'indépendance. Encore une autre escroquerie. Faut-il rire où pleurer ?

Quand vous dites : «Pas d'État. Mais une société archaïque fragmentée en de multiples tribus partiellement sédentarisées. Au reste, la vision identitaire du berbère antique ne dépassait pas sa famille, son clan, sa tribu, son village.

Il n'avait aucune conscience nationale, sentiment inexistant à l'époque. En outre, tous les rois berbères encensés par les contempteurs Imazigihen étaient majoritairement de culture romaine ou gréco-romaine. Plus proches par leur mode de vie des classes aristocratiques»... Je peux éventuellement, et à la limite, être d'accord avec vous, mais aujourd'hui la situation est autre. Il y a une revendication bien vraie et bien réelle de gens qui trépignent d'impatience, qui ne veulent plus attendre et qui ne peut être ignorée. Vous dites que «les rois berbères encensés par les contempteurs Imazigihen étaient majoritairement de culture romaine ou gréco-romaine»... Je répondrai que la majorité des nationalistes qui ont fait la guerre de libération étaient des francisants et que le premier président de l'Algérie indépendante était francisant et héros décoré à la bataille de Monté Casino durant la seconde guerre mondiale. Dans la charte de 1986, Massinissa est reconnu comme fondateur du premier État numide et comme premier artisan de l'unité nationale. Jugurtha, lui, est reconnu comme le leader de la résistance à l'impérialisme romain. Même l'idéologie dominante arabo-islamiste du pouvoir en place reconnait «les rois berbères encensés par les contempteurs» comme vous dites, comme des héros nationaux. Mais, bien sûr, le Printemps berbère de 1980 est passé par là. L'histoire de l'Algérie n'a commencé ni le premier novembre 54, ni depuis la conquête coloniale de 1830, ni à l'arrivée des Arabes au 7ième siècle, pas plus qu'elle n'a commencé avec la conquête romaine vers 200 av. J.C.

5. «L'Algérien de Kabylie est libre de cultiver et de vivre librement son «amazighité», aussi bien au plan linguistique qu'au niveau culturel. De surcroît, la langue amazighe doit être librement enseignée dans les régions berbérophones»... La réponse à cela est toute simple, c'est que les Kabyles ne sont pas les uniques représentants Amazighs. Je vais lister un ensemble d'Amazighs sans être pour autant exhaustif : Chaouia des Aurès, Amazighs du M'zab, du Ruarha, de Suafa , de Boussemghoune de Bayadh et une partie de Ain Sefra, de Menacer qui sont présents à l'est de Mostaganem, en allant vers Beni Haoua (Chenoua et Tipasa ), et Chlef, puis Miliana et le nord de Médéa, Cherchell au Nord, et à l'ouest d'Alger, de Msirda près de Maghnia, Beni Snouss près de Tlemcen, de Gourara (Touat et Saoura), de Touggourt, Beni Salah de Blida, de Ouargla, et «last but not least «nos très chers Tamasheks du Hoggar. Ça c'est pour le côté algérien.

Pour le Maroc nous avons les Berbères Ishilhayn de Figuig, du Moyen Atlas, etc... Ils en existent également en Tunisie (Douiret, Jerba, Matmata, Sened, Tataouine), en Libye (Awjila, El Foqaha et Sokna, Djebel Nefousa, Zouara), les Zénaga en Mauritanie, Siwa en Egypte, etc.. Comme vous le savez, les Amazighs sont répartis partout sur l'ensemble du territoire algérien, mais aussi dans l'ensemble de l'Afrique du Nord, comprenant outre l'Algérie : le Maroc, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, les Iles Canaries, mais aussi au Niger, au Mali et même au Burkina Faso. Un très vaste ensemble.

Le berbère (Tamazight) doit être enseigné sur l'ensemble de ce territoire. Pour connaitre si l'origine d'une région ou d'une localité est berbère, il suffit de se référer à la toponymie des lieux c'est-à-dire l'étude du nom, l'évolution de ce nom, ainsi que sa relation avec la langue parlée.

Le leader fondateur du parti islamiste MSP (ex-Hamas) Mahfoud Nahnah en parlant de l'Algérie dit un jour : «El Djazair mine TA ila TA, Mine Tebessa ila Tlemsen oua mine Tizi Ouzou ila Tamanrasset». La marque du féminin en tamazight est la syllabe préfixe» TA». Boualem Benhamouda ministre de l'Intérieur entre 1980 et 1982 a mené une campagne «tambour battant» pour arabiser l'environnement (nom des localités, des rues des frontons des commerces, etc..) sous l'impulsion du président B.Chadli. Dans cette ferveur, vive et enthousiaste c'est surtout la toponymie berbère qui en pâtit. Vous ne pouvez cantonner les Berbères à la seule Kabylie. Tamesgha est un immense territoire et elle est généreuse. Elle n'a jamais était conquérante, son malheur vient de là. Elle est généreuse parce qu'elle a toujours était conquise.

Nous devons réagir tous, avant qu'une catastrophe ne s'abatte sur nous, que nous regretterons amèrement. Je suis certain que vous connaissez tout cela et que je ne vous apprends rien. L'idéologie est parfois aveugle. Il n'y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Si le Maghreb n'a pu être concrétisé à ce jour c'est que son identité fondamentale a été superbement ignorée. «Union du Maghreb Arabe», tu parles. Quelle plaisanterie !

Quelle supercherie ! Juste par sa formulation c'était déjà l'échec assuré d'avance. Pour qu'une maison soit solide, les fondations doivent être solides. Tous les maçons vous le diront.