La Société de l'Eau et de l'Assainissement d'Oran (SEOR) a dû réadapter son programme de distribution d'eau potable consacré à la commune de Mers Kebir, dont une bonne partie des habitants, notamment ceux des zones situées en hauteur, subissent, selon les concernés, depuis une dizaine de jours, une crise d'eau «sans-précédent».

Ainsi, et suite à la grogne exprimée avant-hier par des dizaines de citoyens de cette localité qui ont manifesté leur colère en bloquant la route de la corniche à la circulation automobile pour plusieurs heures, la SEOR a entamé des discussions avec les représentants des comités de quartiers touchés par la crise sous la supervision du Chef de daïra d'Aïn El Turck.

A l'issue de cette réunion, la Société de l'eau a proposé aux citoyens de remplacer le programme d'alimentation d'«un jour sur deux» par un programme de «deux jours sur quatre». Un ajustement qui a le mérite, selon la SEOR, de régler le problème en permettant à l'eau d'avoir plus de temps pour parvenir aux quartiers situés dans les parties hautes de la localité, mais aussi de maintenir le principe de gestion rationnelle et équitable de la ressources dans le contexte de crise hydrique que traverse le pays.

Selon la SEOR, plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi le système d'un jour sur deux ne fonctionnait pas pour les quartiers de la partie haute de Mers El Kebir. D'abord, il y a le problème des «piquages illicites» qui réduit la pression et fausse complètement les paramètres de mesures et de contrôle. Un facteur qui s'ajoute à une contrainte technique, celle ayant trait au fait que ces quartiers soient situés en hauteur, ce qui veut dire que l'eau a besoin de plus de temps pour arriver aux robinets des abonnés, et ce en dépit des quatre stations de pompage utilisées pour faciliter cette ascension.

La SEOR explique qu'«il y a un temps nécessaire pour le remplissage des conduites des réseaux auquel s'ajoute le temps nécessaire à l'eau pour monter jusqu'à la partie haute et un autre temps nécessaire à l'eau pour parvenir à l'ensemble des abonnés de cette zone. L'addition de tous ces temps est souvent, a souligné la SEOR, supérieure ou égale à une journée entière. C'est ce qui explique qu'un système de distribution basé sur une alimentation d'un jour sur deux ne peut être efficace, car le temps que l'eau arrive à destination, on est déjà arrivé à la journée off, où l'eau est coupée pour alimenter une autre zone. La parade trouvée par la SEOR est donc simple. Elle repose sur le principe d'allonger la durée d'alimentation à deux jours de telle sorte à donner plus de temps à l'eau pour parvenir aux robinets de l'ensemble des abonnés de la partie haute, d'où le nouveau système d'une alimentation de deux jours sur quatre au lieu d'un jour sur deux.

Après ce réaménagement du programme de distribution, "la SEOR restera attentive à l'évolution de la situation sur le terrain en maintenant un contact permanent avec les représentants des comités de quartiers», a assuré, à ce propos, la chargée de communication de l'entreprise.