Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le président de l'UNOP: Ce qui arrive était prévisible

par M. M.

Dr. Abdelouahab Kerrar, président de l'Union nationale des opérateurs de pharmacie (UNOP), invité hier à la radio algérienne Chaîne 3, estime que les difficultés rencontrées dans les établissements de Santé publique dans la prise en charge des personnes atteintes de Covid-19, en cette période de hausse des contaminations, « étaient prévisibles ». « Notre système de Santé, avant la pandémie, était connu pour ses problèmes structurels.        

Des déclarations officielles le confirmaient. Donc ce qu'il arrive aujourd'hui était prévisible.

Notre pays essaye de contenir cette crise comme il peut. Nous avons la chance d'avoir une industrie pharmaceutique qui fabrique tous les médicaments utilisés pour traiter le Covid-19. Nous avons quatre fabricants d'oxygène (médical, ndlr), deux autres qui sont en train d'être agréés. Il y a, effectivement, des problèmes (d'alimentation, ndlr) en oxygène dans les hôpitaux, dus à des problèmes de gouvernance », affirme le président de l'UNOP. Selon lui, les problèmes d'alimentation en oxygène sont dus à un « problème structurel ». « Il y a plusieurs entreprises (de production d'oxygène médical, ndlr). Mais il n'y avait pas de coordination. Il y a des problèmes de transport, de stockage. Les capacités de production ont été multipliées par huit, au cours des dix dernières années. C'est donc un effort important. Et il faut dire que la demande a explosé. L'Algérie essaye comme elle peut de contenir cette crise. Il faut aussi voir ce qu'il s'est passé l'année dernière dans certains pays européens, dont le système de Santé était donné comme modèle.

Il faudrait aussi voir la situation dans les pays voisins où elle est beaucoup plus dramatique que la nôtre. Ce qui n'empêche pas de déplorer tous ces manquements constatés dans différents hôpitaux », a-t-il ajouté.

La nécessité d'un «chef d'orchestre»

Concernant la hausse fulgurante des produits d'urgence utilisée dans la lutte contre les effets du Covid-19, le président de l'UNOP estime qu'« il faut un chef d'orchestre qui définisse les produits qui relèvent de la souveraineté sanitaire» car la pandémie a fait flamber la consommation de certains médicaments. M. Kerrar a cité plusieurs exemples de produits très demandés à cause de la pandémie et pour lesquels, il faut parfois recourir à l'importation. « La consommation de l'enoxaparine [Lovenox, ndlr] a augmenté de 68% entre janvier et juillet 2021, par rapport à la même période en 2020. Pour les antibiotiques, l'augmentation est de 38%, et elle atteint 130% pour le céfixime, qui est un antibiotique connu », alors que la demande en « corticoïdes a augmenté de 42% », ajoute le président de l'UNOP. Pour l'intervenant, le temps viendra « où il faudra faire le bilan et tirer les leçons positives et négatives de cette crise ». « Nous pensons, à l'UNOP, qu'aujourd'hui, c'est le temps d'apporter des réponses concrètes à l'urgence, à la douleur et à la souffrance des patients. Viendra ensuite le temps où il faudra faire le bilan et tirer les leçons positives et négatives de cette crise ». Pour cela, « il faut un chef d'orchestre » pour « définir les produits qui relèvent de la souveraineté sanitaire.» Le président de l'UNOP estime que cette mission est actuellement prise en charge par le ministère de l'Industrie pharmaceutique. « Depuis que le ministère de l'Industrie pharmaceutique existe, l'enregistrement et la production ont repris, un cadre réglementaire a été mis en place en un temps record et il y a une Agence du médicament qui commence à travailler ». Pour M. Kerrar « il faut injecter des moyens humains et matériels dans l'Agence du médicament ». « C'est un investissement dont l'Algérie va récolter les fruits dans quelques années », affirme encore le président de l'UNOP.