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Ligue des champions d'Afrique: Le CRB tel qu'on l'aime

par Adjal Lahouari

Si l'on doit comparer les deux équipes maghrébines aux palmarès éloquents, qui ont foulé le gazon du stade 5-Juillet à 24 heures d'intervalle, on dira que l'ES Tunis nous a paru moins forte que le WAC sur tous les plans. Et ce n'est pas l'explication donnée par son entraîneur Chaâbani, évoquant « des erreurs individuelles », qui va nous faire changer d'avis. Il n'est pas question ici de déprécier la victoire du CRB, entièrement justifiée et méritée. Ceci dit, il faudrait croire que le MCA n'a pas la même rigueur que celle du CRB et que les joueurs belouizdadis ont fait preuve de plus de détermination, se montrant plus efficaces que leurs adversaires tunisiens, qui ont eu plus d'occasions, notamment en seconde mi-temps. Dans nos précédentes analyses, nous avons toujours signalé le manque d'efficacité de l'attaque, la défense étant le maillon fort du CRB. Cette fois, le Chabab a inscrit au bout de deux belles actions construites sur lesquelles les défenseurs tunisiens n'ont rien pu faire. Draoui a ouvert le score grâce au débordement et au centre en retrait de Selmi. Sur la seconde réalisation, on retrouve encore Draoui dont la belle remise en « une deux » a permis à Sayoud de prendre en défaut la défense de l'EST pourtant regroupée. A ce propos, il est surprenant que, même menée au score, l'équipe visiteuse a évolué avec quatre défenseurs en permanence. L'entraîneur Chaâbani, au lieu d'évoquer « les erreurs individuelles », serait bien aimable de nous expliquer cette attitude inappropriée, rendant plus délicate la tâche de ses attaquants, surtout face à la solide défense du CRB. Ceci revient à dire que l'ES Tunis n'a pas justifié son statut et sa réputation en coupes africaines, même si on ne peut mettre en doute la volonté de ses joueurs pour repartir avec un résultat honorable. D'ailleurs, ce match a été une véritable bataille physique, certaines actions virant à l'excès des deux côtés que l'arbitre Jean Jacques Ngambo, sous prétexte d'appliquer le principe de l'avantage, n'a pas sanctionnées. Ce referee a donc manqué à son obligation stipulée dans la loi V qui l'oblige à protéger les joueurs contre leurs propres excès. Son collègue éthiopien aura commis, lui aussi, deux bévues lors du match MCA-WAC, ce qui a poussé les dirigeants widadis à saisir la CAF, oubliant le penalty refusé au MCA. Pourtant, il s'agit de deux arbitres triés sur le volet faisant partie des plus crédibles du continent africain. En effet, et au-delà du résultat, ce genre de négligence laisse toujours des traces sur les organismes des joueurs. Par ailleurs, le nouvel entraîneur du CRB, Manojlovic, redoutait le milieu de terrain ainsi que les attaquants tunisois. En fait, ce milieu n'a pas été transcendant, alors que les attaquants n'ont pu se libérer du marquage des défenseurs du Chabab, intransigeants dans les duels et expéditifs lorsque le besoin se fait sentir. Dans cette belle victoire et une fois de plus, on mettra l'accent sur la « Sayoud-dépendance » au sein de cette formation belouizdadie dont il est à la fois le stratège et le buteur. Seule une possible indisponibilité pourrait révéler l'étendue de son influence sur le rendement de l'équipe. On peut affirmer que ce joueur est irremplaçable, ce qui explique le désir des dirigeants de prolonger son contrat. Cette précieuse option prise samedi soir, les Belouizdadis iront la défendre à Radès avec des chances de succès. En effet, la configuration tactique de cette seconde manche s'annonce plutôt favorable aux coéquipiers du capitaine Nessekh, car les Espérantistes sont contraints d'attaquer et de se découvrir, donc, des opportunités à saisir par nos représentants. Il reste la moitié du chemin à parcourir pour valider le billet de la demi-finale, une mission vraiment à la portée des gars du Chabab.