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Recasées dans des centres de vacances depuis plus de deux décennies: Des familles sinistrées d'Aïn El Turck revendiquent le droit à un logement

par Rachid Boutlelis

  L'annonce de l'attribution prochaine de plus de 1.500 logements à travers les communes de la daïra d'Aïn El Turck n'a pas été sans susciter une lueur espoir pour les familles recasées au niveau des différents centres de vacances depuis plusieurs années.

A ce titre, de nombreuses familles ont appelé les responsables de la daïra et de la wilaya d'Oran, à consacrer un quota en faveur de ces familles qui attendent un relogement depuis plus de deux décennies. A l'instar de la semaine écoulée, de nombreuses familles sinistrées ont lancé un nouvel appel en direction du wali pour être intégrées dans la prochaine opération de relogement, a-t-on constaté au niveau de la commune d'Aïn El Turck. Comme chaque mardi, ces familles viennent aux nouvelles pour savoir si elles feront partie du quota des familles qui bénéficieront des logements sociaux prévus à la distribution. Une fois encore, ces familles sont rentrées bredouilles, puisqu'aucune information ne leur a été donnée. A ce titre, ces familles recasées dans divers centres de vacances et au niveau du théâtre de verdure de Trouville ont lancé un énième appel au wali d'Oran pour leur consacrer un quota de logements dans le cadre des opérations de lutte contre l'habitat précaire. Ces familles rencontrées près du siège de la commune d'Aïn El Turck, ont appelé les responsables locaux à prendre en charge leur cas en priorité, lors de l'attribution des programmes en cours de réalisation à travers la daïra d'Aïn El Turck., notamment le programme des 500 unités destiné aux habitants de la commune.

Recasées depuis plusieurs années dans différents lieux ne répondant nullement aux conditions élémentaires de vie, des dizaines de familles sinistrées se débattent dans des situations les plus exécrables, qui dépassent de loin tout entendement, en attendant un hypothétique relogement. Le cas de ces plus de 100 familles recasées entre un ancien camping de toile dans le village de Cap Falcon et un ex-centre de colonie de vacances dans la localité de Bouisseville censé être provisoire, qui semblent avoir perdu tout espoir quant à leur prise en charge et ce, en dépit de leurs multiples rassemblement de protestation et de leurs requêtes adressées aux responsables concernés. Ces familles qui ont été, comble de l'ironie, recensées à plusieurs reprises notamment à la veille de chaque scrutin, attendent depuis des années que les autorités honorent leurs engagements vis-à-vis d'elles. Selon des représentants des familles du centre de recasement du village de Cap Falcon, dépendant administrativement de la municipalité d'Aïn El-Turck, qui se sont rapprochés du Quotidien d'Oran, l'ancien camping de toile, transformé en centre de recasement, abrite 50 familles, recasées depuis les années 90, qui endurent depuis un calvaire innommable. « Nous avons plusieurs fois fait l'objet d'un recensement, mais jusqu'à ce jour nous n'avons rien vu venir et nous continuons à vivre dans des conditions de vie les plus déshonorantes ». Il y a lieu de signaler également qu'environ 70 autres familles vivent dans les mêmes conditions de vie, dans le centre de recasement de la localité de Bouiseville, sise dans ladite municipalité, sans électricité, ni gaz et contraintes d'aller puiser l'eau ailleurs. Notons que plus d'une cinquantaine de familles sont aussi durement confrontées à une situation de déliquescence similaire entre l'ancien boulodrome de Bouisseville et le théâtre de plein air de la localité de Trouville. « Nous avons été informés qu'il y aura bientôt l'attribution de plus de 200 logements dans la commune d'Aïn El-Turck, comme nous avons aussi appris que les responsables de notre commune aspirent à éradiquer définitivement ces centres de recasement. Nous espérons que les autorités se pencheront sérieusement sur notre cas en nous considérant comme familles prioritaires à reloger. Pour cela, nos espoirs reposent totalement sur nos responsables, notamment le wali et le maire de notre commune», ont fait remarquer les représentants de ces familles. Il importe de noter que seules une quarantaine de familles sinistrées ont été relogées depuis 2012 à Aïn El Turck. Ces familles avaient, rappelons-le, élu domicile dans l'ancien camping de toile de la localité de Claire-Fontaine, qui a été transformé en jardin public.