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Les véhicules électriques : engagements et perspectives

par Mohamed Rachid Cheriti*

Les véhicules électriques sont actuellement inscrits dans l'agenda de plusieurs nations et constructeurs, sont utilisation est désormais augmente progressivement, en faveur de son effet presque neutre sur l'environnement, dès lors l'Algérie ne peut rester observateur devant cette transition.

L'effort mondial d'électrification s'accélère pour réduire les émissions de CO2, et atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre, les grands constructeurs automobiles sont les uns et les autres émergés dans l'industrie de l'électrique, En effet, le stock mondial des véhicules électriques a atteint 7,2 millions, représentant 2,6% des ventes mondiales et environ 1% du parc automobile mondial en 2019, la Chine revendiquant 47% de tous les véhicules électriques, contre seulement 8% en 2013. Entraînant une croissance annuelle mondiale des ventes de 14% en 2019, leurs ventes ont dépassé 2,1 millions dans le monde en 2019, augmentant de 6% par rapport à 2018, selon l'Association des constructeurs européens (ACEA). Quelque 538 772 voitures électriques et 507 059 voitures hybrides rechargeables ont été vendues en 2020 en Europe.

L'engagement des constructeurs automobiles:

Devant la pression des institutions mondiales sur la réduction des émissions de CO2, et la lutte contre le réchauffement climatique, les constructeurs sont confrontés aux ambitions de plusieurs états qui annoncent successivement la fin des ventes de motorisations thermiques classiques, et viennent de s'engager dans l'électrique pour répondre à ces éventualités. Le constructeur allemand Volkswagen a annoncé récemment qu'il allait fabriquer des voitures électriques à Barcelone en Espagne, où le groupe prévoit d'investir cinq milliards d'euros dans ce type de véhicules via le fabricant espagnol Seat.

Le géant américain de l'automobile General Motors (GM), qui a récemment engagé un tournant vers les véhicules électriques, a indiqué qu'il envisageait construire une seconde usine de cellules de batteries aux États-Unis avec son partenaire sud-coréen LG, et qui ambitionne de ne plus vendre de voitures diesel ou essence en 2035. Tesla, le grand constructeur laideur de l'électrique compte sur le démarrage en 2021 de la production dans ses usines en cours de construction à Berlin et au Texas, ainsi que sur l'accélération de la production dans sa nouvelle usine de Shanghai. Les laideurs des deux roues, les japonais Honda et Yamaha, l'autrichien KTM et l'italien Piaggio, ont annoncé une création prochaine d'un consortium visant à standardiser les normes des batteries des deux-roues électriques, pour les rendre interchangeables entre les différentes marques.

De son coté, Volta Trucks, une start-up suédo-britannique de camions tous électrique, a annoncé avoir choisi des batteries d'une société américaine (le californien Proterra) pour équiper ses véhicules qui seront lancés fin 2021.

Le constructeur des voitures de luxe Jaguar va devenir 100% électrique à partir de 2025.

Le constructeur britannique haut de gamme Jaguar-Land Rover a dévoilé une nouvelle stratégie verte afin d'être neutre en carbone d'ici

2039, il promet d'investir 2,5 milliards de livres (2,8 milliards d'euros) par an, en grande partie dans l'électrique, l'objectif est que tous leurs modèles soient disponibles en 100% électrique d'ici la fin de la décennie.

Land Rover, va lancer six modèles tout-électrique au cours des cinq prochaines années, le premier en 2024. Le groupe automobile japonais HONDA vise 100% de ventes de véhicules électriques en 2040. Les constructeurs hauts de gamme AUDI et BMW développent leurs offres 100 % électrique, avec sa gamme e-Tron (Audi) et SUV sportif iX (BMW). Ce qui concerne le constructeur français Renault, il a annoncé qu'il fabriquerait cinq nouveaux modèles de voitures hybrides en Espagne, la fabrication commencera entre 2022 et 2024. Les grands constructeurs comme Stellantis (Peugeot, Fiat, Chrysler), Hyundai-Kia, Geely (Volvo) ont lancés l'électrique depuis des années.

Les engagements des nations :

Plusieurs pays ont engagé à se débarrasser des véhicules à énergie fossiles. La Norvège, par exemple, s'est fixé l'objectif de 100 % de ventes de voitures sans émission à partir de 2025, la part de l'électrique a déjà dépassé les 50 % en 2020, et le gouvernement s'est engagé à ne plus acheter de véhicules thermiques.

La France prévoit l'arrêt de la commercialisation des véhicules essence, diesel et hybrides en 2040. Le gouvernement britannique a décidé l'interdiction de la vente d'essence et de diesel dès 2030, et l'interdiction des hybrides en 2035.

L'état grec prévoit d'engager six millions d'euros pour inciter au retrait des vieux véhicules, dont le gouvernement vient de signer un accord avec le groupe Volkswagen pour tenter de décarboner une petite île, vise à faire passer les voitures présentes sur l'île au tout électrique.

Saisir l'opportunité :

La roue tourne au profit de l'électrique, et les véhicules traditionnels à énergie fossile vont disparaitre par le temps de nos routes, des gouvernements ont saupoudré des milliards d'euros de subventions pour l'achat et la production des véhicules plus propres.

En revanche, les pays producteurs des véhicules à combustion vont chercher des solutions pour se libérer de l'industrie des véhicules à énergie fossile avec des conséquences minimes par, à titre d'exemple, sa délocalisation vers les pays sous-développés, le remède que l'Algérie devrait éviter à tout prix, en plus et vu la situation du marché automobiles en Algérie, le gouvernement devrait se propulser tôt et en plein fouet dans l'électrique afin d'un part maitriser la technologie et diversifier l'économie du pays, et d'autre part minimiser dorénavant la facture d'importation. %

*Ingénieur spécialisé dans le domaine énergétique