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Education: Un dialogue et des réserves

par M. Aziza

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a appelé le gouvernement à engager un dialogue avec les différents partenaires sociaux, et ce, pour apaiser la colère sociale. Mais force est de constater que certains syndicats notamment de l'éducation ont opté pour le boycott.

Après le retrait du Syndicat des directeurs des écoles primaires (SNADEP) de la rencontre du dialogue au niveau du ministère de l'Education, tenue le 03 mai dernier, c'est au tour du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA) qui a décidé de boycotter ces rencontres.

Dans un communiqué rendu public hier, le CELA a annoncé le boycott de la rencontre du dialogue qui devrait avoir lieu hier au niveau du ministère de l'Education. Un boycott justifié par la manière dont le dialogue est conçu. «Selon la correspondance que nous avons reçue le 3 mai, cette rencontre est plutôt formelle du moment qu'on a été invité pour exposer nos revendications qui datent, alors qu'on devait se rencontrer pour des négociations sur les solutions conformément à loi». Les rédacteurs du communiqué ont évoqué en outre l'absence de volonté pour résoudre les problèmes et pour répondre positivement aux revendications soulevées par le syndicat. «Sans parler des déclarations provocantes faites par le ministre de l'Education, notamment celles ayant trait à la possibilité de recourir aux ponctions sur salaire». Le syndicat a dénoncé le retard accusé quant à l'envoi des commissions d'enquête à travers les différentes wilayas du pays pour s'enquérir de la réalité du terrain dans le secteur.

«Nous avons refusé de se rendre, car il s'agit en fait d'une d'une rencontre formelle qui se limite encore une fois à la présentation des revendications qui sont déjà connues par tout le monde, et ce , depuis des années», conclut le syndicat.

Pour rappel, le SNADEP s'est retiré de la rencontre du dialogue qui a eu lieu le 03 mai dernier, après avoir constaté l'absence du ministre de l'Education et de son secrétaire général. «On a été reçu par des représentants du ministère de l'Education qui nous ont demandé de présenter les revendications du syndicat», lit-on dans le communiqué rendu public mardi. Pour le syndicat des directeurs des écoles primaires, «cela nous laisse présager que la tutelle n'a pas de réponses concrètes à donner à ce stade, c'est ce qu'a motivé notre retrait», précisent les rédacteurs du communiqué.

A signaler que quatorze syndicats de l'éducation ont annoncé une grève et l'organisation des sit-in devant les directions de l'éducation les 9, 10 et 11 mai prochains. Reste à savoir maintenant si le ministère de l'Education arrivera à convaincre les syndicats du secteur à travers ces rencontres du dialogue qui se poursuivent à renoncer au mouvement de débrayage prévu. Sachant que le ministre de l'Education Mohamed Ouadjaout s'est déjà engagé, à travers de récentes déclarations, à prendre en charge toutes les préoccupations soulevées dans le secteur.