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Amnesty International: «Une nette baisse des condamnations à mort en Algérie»

par M. M.

Dans son dernier rapport sur les condamnations à mort dans le monde, rendu public hier, Amnesty International Algérie a relevé une seule sentence à la peine capitale «recensée en Algérie en 2020», notant «une nette baisse des condamnations à mort» dans le pays.

«En 2015, l'organisation a recensé 62 condamnations, contre 50 en 2016, 27 en 2017, 01 en 2018 et 4 en 2019», indique le document. Citée dans le rapport, Hassina Oussedik, directrice d'Amnesty International Algérie, affirme la satisfaction de l'ONG pour «cette diminution significative qui confirme la tendance à la baisse des condamnations à mort, ces dernières années». Mais, ajoute-t-elle, «l'Algérie prône l'abolition de la peine de mort au niveau international mais ne s'engage pas à sa suppression pure et simple au niveau national».

La responsable regrette qu'en 2020 «l'occasion de la dernière révision de la Constitution n'a pas été saisie pour abolir ce châtiment cruel, injuste, inefficace et discriminatoire ». Amnesty International estime que l'article 38 de la nouvelle Constitution, qui stipule que «le droit à la vie est inhérent à la personne humaine et doit être protégé par la loi », ne «garantit pas pleinement le droit à la vie et permet, dans les faits, le recours à la peine de mort conformément au Code pénal».

Le rapport d'Amnesty rappelle que l'Algérie «n'a procédé à aucune exécution depuis 1993» (affaire de l'attentat de l'Aéroport, ndlr) et «a également parrainé et voté en faveur de la dernière résolution appelant à un moratoire en vue d'abolir définitivement la peine de mort, adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies, le 16 décembre 2020», mais «la loi algérienne prévoit toujours» le recours à la peine capitale, note le document. «C'est pourquoi nous appelons les autorités algériennes à franchir le dernier pas vers l'abolition définitive de la peine capitale afin d'être le premier pays abolitionniste de la région. Nous continuerons à nous mobiliser jusqu'à ce que l'Algérie abolisse définitivement la peine de mort », affirme Hassina Oussedik, citée dans le rapport d'Amnesty.