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Tiaret- El Mekhatria : sans eau ni gaz, ni même une piste carrossable

par El-Houari Dilmi

A la sortie de la localité de Guertoufa, au nord-ouest de Tiaret, on bifurque à gauche pour se diriger vers le douar «El Mekhatria», sur la route de Tagdempt. Un chemin à peine carrossable, long de près de sept kilomètres, relie le monde de la civilisation à ce douar abandonné depuis des lustres, terre natale d'une centaine de chouhada dont le sacrifice est toujours vivace dans la mémoire collective des Tiarétiens. Composé d'un groupe d'habitations éparpillées sur un rayon de près d'un kilomètre, au beau milieu d'une nature vierge et luxuriante, le douar «El Mekhatria» est totalement isolé du monde moderne.

Privés des besoins essentiels pour une vie décente, les familles continuent à s'éclairer à la lueur des bougies, été comme hiver, sans eau ni gaz, ni même une piste carrossable qui puisse aider à désenclaver ce hameau, dont nombre de familles, installées à Tiaret-ville, sont originaires. «Je veux bien revenir m'installer ici, sur la terre des aïeux, mais les conditions les plus élémentaires pour une vie normale sont absentes», nous confie M. Azzouz, originaire de la région. «Ignorés par la société Sonelgaz, nous avons demandé à nous installer des panneaux solaires photovoltaïques pour pouvoir nous éclairer, mais nous attendons depuis des années sans que rien ne pointe à l'horizon bouché», soupire M. Azzouz.

Et ce qui a exacerbé le courroux de ces populations isolées, est l'ignorance totale de leurs revendications par l'APC de Guertoufa dont relève administrativement le douar, mais aussi les autorités de la wilaya. Mardi dernier, le wali s'est rendu pour une visite de travail dans la daïra de Rahouia, sans passer par le douar «El Mekhatria» qui reste toujours à l'écart du développement local.

Que ce soit au village de Temda ou des hameaux épars autour de la commune de Rahouia, les populations rurales ont bénéficié de l'eau potable, de l'électrification rurale, le gaz propane pour dix-neuf (19) familles des douars «Mechata» et «Kedadma», ou encore l'énergie solaire au profit de plusieurs familles éparpillées dans les douars relevant de la commune de Rahouia. A quand le tour du douar «El Mekhatria» ?