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Covid-19: Près de 16.000 inscrits pour se faire vacciner

par Abdelkrim Zerzouri

Plus de deux mois après le lancement de la campagne de vaccination, le 30 janvier 2021, et la plateforme numérique dédiée à l'inscription et la fixation des rendez-vous aux établissements publics de santé de proximité (EPSP), en fonction de la réception des doses, le ministère de la Santé a indiqué à l'APS avoir enregistré environ 16.000 citoyens, tous âges confondus, qui se sont inscrits pour bénéficier du vaccin contre le coronavirus (Covid-19). Relevant que sur les 15.910 personnes qui se sont inscrites pour bénéficier du vaccin via la plateforme numérique, jusqu'au 7 mars, 11.684 sont âgées de «50 ans et plus», soit 73%, dont 8.613 parmi cette même catégorie souffrent de différentes maladies chroniques (soit un taux de 70 %). On voit, ainsi, que la logique est respectée, d'elle-même, et que les catégories les plus vulnérables, après les personnels du secteur de la Santé, sont les premières à se faire inscrire pour bénéficier du vaccin anti-Covid19.

Le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du coronavirus, Dr Djamel Fourar a expliqué qu'après le lancement, ces citoyens seront convoqués «par ordre de priorité», par SMS, ou contactés par téléphone, pour recevoir leurs doses au niveau de ces établissements. Dr Fourar a rassuré que le nombre «important» des citoyens désirant se faire vacciner après leur inscription «bénéficieront tous de la vaccination au moment opportun et selon l'ordre de priorité». Concernant les citoyens qui se sont inscrits au niveau des EPSP pour bénéficier de la campagne de vaccination, le responsable a précisé que «ces derniers seront insérés sur la liste de la plateforme numérique, car cette opération a été lancée quelques jours après leur inscription». Toutefois, ils bénéficieront selon l'ordre de priorité de leurs doses de vaccin, chacun à son tour. S'agissant de la vaccination du personnel de la santé du secteur privé, Dr Fourar a affirmé «qu'il n'y a aucune différence entre les deux secteurs public et privé, appelant tout un chacun à s'inscrire sur la plateforme numérique en vue de bénéficier de cette opération qu'il a qualifiée de «souple et flexible». Précisant que toutes les doses des vaccins importés à ce jour ont été administrées, à l'exception de quantités du vaccin chinois. Par ailleurs, tous les spécialistes plaident en parallèle à cette campagne de vaccination pour le respect des mesures préventives pour réduire le nombre de contaminations à la Covid-19, comparativement aux pays voisins et européens, tout en avertissant que l'indiscipline constatée ces derniers jours chez certaines catégories sociales pourrait nous coûter très cher, notamment à l'ombre du risque très élevé de la propagation de la souche britannique suite aux quelques cas enregistrés en Algérie, vu sa contagiosité très élevée. La menace d'une nouvelle vague de ces variants, si les «gestes barrières ne sont pas respectés», est très présente. Dans ce contexte, les experts, interrogés par l'APS, insistent sur le maintien »des mesures préventives», notamment le port de masque, le lavage des mains et la distanciation physique, jugés comme «moyens efficaces pour endiguer la pandémie». Concernant les cas atteints par les variants du virus, le chef du service du laboratoire des analyses biologiques à l'Etablissement hospitalier public (EHP) à Rouiba, Pr Kamel Djenouhat, a recommandé l'»isolement de tous les patients, en les gardant au niveau des hôpitaux, afin de rompre la chaîne de contamination et d'éviter ainsi une nouvelle vague de cette souche». S'agissant des nouveaux vaccins, M. Djenouhat a affirmé que le citoyen algérien était le seul à «remettre en cause leur efficacité», contrairement aux autres citoyens de par le monde, ajoutant que l'efficacité des vaccins commercialisés «varie entre 70 et 95%». Même ceux dont l'efficacité est inférieur à 70% pourraient atteindre les 100% chez les cas graves, a-t-il expliqué, citant certaines études ayant démontré l'innocuité de ces vaccins qui n'ont aucun effet secondaire grave.

Et pour rompre la chaîne de contamination, l'immunologue a insisté sur la vaccination massive de manière graduelle en fonction des doses reçues afin d'atteindre 70% de la population.

De son côté, le membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du coronavirus, Pr. Riad Mahiaoui, a fait savoir que le respect des gestes barrières et la vaccination d'un grand nombre de la population étaient deux «moyens indissociables» pour freiner le virus qui désormais «coexiste avec nous». Et, à la veille du Ramadhan, le même spécialiste a indiqué que la société doit faire preuve d'un haut sens des responsabilités, tant collectivement qu'individuellement, lors de l'accomplissement de la prière de «Tarawih», dans le but de faire face à la pandémie, en préservant la santé des fidèles et de leurs proches.

Notons que la situation est maîtrisée en Algérie où le plateau des nouvelles contaminations quotidiennes reste en dessous des 200 cas depuis plusieurs semaines, ainsi qu'un taux de décès très faible, mais cela n'est pas une raison pour baisser la garde. Tout relâchement dans ce contexte pandémique se paie cash, car le virus ne circule pas tout seul, ce sont les personnes qui le font circuler en faisant fi des règles préventives.