L'art des tréteaux s'éveille dans la ville d'Ali Maâchi, et cela ne peut que mettre un
bonne dose de baume au cœur. Avec leur seule volonté en bandoulière et
pratiquement rien comme moyens, un petit groupe d'amoureux de la chose
culturelle ont décidé de prendre sur propre compte, de dépoussiérer les
planches pour faire revivre le théâtre, ce « père des arts ».
Le quatrième art, connu pour être le violon d'Ingres
pour de nombreux Tiarétiens, est remonté sur les
tréteaux à la faveur de quelques pièces produites, ces derniers temps, par de
jeunes comédiens pétris de talents, au plus grand bonheur des amoureux de l'art
des planches. Après la pièce « Zaïl El Mhabil », donnée il y a une vingtaine de jours à la salle Sersou (ex-Casino), un monodrame, magistralement interprété
par le jeune Med Djelouat, une autre pièce a été
donnée cette semaine, à deux reprises, pour rendre hommage aux trois comédiens
disparus dans un tragique accident de la circulation à Sidi Bel Abbès, il y a déjà douze ans. La pièce intitulée « le
retour de Lamiss », capé magistralement par une jeune
équipe de comédiens à l'instar de Zendak Mohamed
Kamel, Brahim Bouazza, Khaled Belarbi
ou encore Zerrouki Abdelaziz, dépeint un tableau sans complaisance de la
société actuelle, minée par la bureaucratie, le népotisme et la faillite des
élus, avec en toile de fond le rôle du journaliste à révéler la vérité et
s'imposer comme une sorte d'éveilleur des consciences. Cette pièce, jouée
samedi et jeudi de la semaine dernière à la salle « Sersou
», a rendu un hommage comme il se doit à trois jeunes comédiens, parmi les plus
actifs de la scène culturelle locale, disparus tragiquement, il y a 12 ans,
lors d'un accident de la circulation à Sfisef, dans
la wilaya de Sidi Bel-Abbès. Mohammedi
Med, AEK Hadj Messaoud et Mihoubi Saïd, trois jeunes
comédiens férus du théâtre se rendaient dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès pour déposer leur dossier en vue de la participation
à la prochaine édition du Festival national de théâtre amateur lorsque la
faucheuse les attendait à la sortie de la ville de Sfisef.
Promis à un avenir radieux, le jeune Mohammedi Med
était un comédien au talent immense et préparait plusieurs travaux qui devaient
certainement faire honneur à la ville qui l'a vu naître, reconnaissent en
sanglots ses amis les plus proches.