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Face à la
forte flambée des prix des produits de consommation on s'étonne en criant au
scandale et dans la véhémence des griefs on continue à croire que le pays
navigue sur une rivière calme. Si l'on compatit au désarroi des consommateurs,
on a tort d'imputer cette véritable tragédie à la
seule malhonnêteté des spéculateurs car le mal est bien plus profond et ne
saurait être guéri par un durcissement des contrôles ni par une prière pour un
retour à l'honnêteté. Les prix continueront à prendre la tangente et vont
encore augmenter. C'est avant tout de la mésaventure du dinar algérien qu'il
s'agit et sa descente aux enfers n'est pas finie. On le constate, sa périclitation outrageante ne s'accompagne pas seulement de
la montée des prix des produits de large consommation, mais elle touche toutes
les gammes de nécessités quelles qu'en soient leurs petites ou grandes
utilités. L'infortunée sardine à plus de mille dinars le kilo n'est pas un
épiphénomène dû à la déraison des quais des ports mais la salinité de son coût
n'est seulement que le symbole de la moisissure qui tenaille de plus en plus la
monnaie.
Malgré leurs efforts et les assurances qu'elles prodiguent dans la quotidienneté, on sent que les autorités sont désarmées et n'arrivent pas à se démêler les pieds dans une pénible démarche économique où les crises sanitaire et sociale s'allient pour tisser des lendemains incertains. Dans l'incapacité de trouver tous leurs sens au labeur et au travail pour d'infinies causes, les Algériens courent le risque d'être happés dans un tunnel sombre dont on ignorera par où débouchera la sortie. L'Algérie n'est pas un territoire sur la planète Mars et elle est obligée de subir les contrecoups d'un naufrage économique mondial. Le peu de ressources dont elle disposait est tombé en désuétude ouvrant la porte à une possible malheureuse aventure identique à celles que vivent aujourd'hui le Venezuela, l'Argentine ou le Liban. La parade n'est certainement pas dans un gouvernement réactualisé mais dans une inflation monétaire que l'on ne pourra pas maîtriser et si d'aventure on est astreint à un retour à la vérité des prix, qui tôt ou tard devra s'installer dans les marchés, il est à craindre que le ciel soit totalement assombri. |
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