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«Les start-up au cœur du programme du président»

par Mohamed Haichour*

Qui ne se souvient pas des premiers discours du Président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa campagne électorale ? Entre doute et espoir, il a mis les Start-ups au cœur de son programme économique qui rentre dans le cadre d'un vaste projet sociétal multidimensionnel. Faire de l'Algérie un «pôle de l'innovation en Afrique», c'est l'ambition affichée par le Président, dès son premier jour. Avec l'introduction de ce nouveau concept et mindset, le Président Tebboune Abdelamdjid vient de connecter notre pays au reste du monde.

ALGERIA DISRUPT 2020, LE DEPART

Un grand travail de fond a été fait par le ministre Yacine Oualid, le jeune ministre délégué chargé des Start-ups et de l'innovation. Nommé en janvier par le président, il est le plus jeune membre du gouvernement actuel. A, tout juste, 27ans son département est à l'origine d'Algeria Disrupt 2020, une Conférence nationale sur le sujet qui s'est tenue samedi 3 octobre 2020 où le premier fonds d'investissements a vu le jour. Il servira à financer ces start-up par la prise de participation dans le capital, impliquant un facteur de risque que les mécanismes de financement classiques ne supportent pas.

RENCONTRE «PLACE FINANCIERE ? START-UPS»

Une deuxième rencontre a eu lieu jeudi le 18 février 2021, au palais de la Culture, en collaboration avec la COSOB afin de relier l'ensemble des start-ups avec le monde des finances et le secteur bancaire. Cela pour l'ultime optique de faire émerger une nouvelle catégorie de start-ups «Fintech» spécialisées dans les finances où le «blockchain» est devenue la nouvelle technologie utilisée pour garantir le traçage de toute chaîne de production, de distribution et d'autres transactions. Cette rencontre permettra également à ces jeunes entrepreneurs en quête de financements d'acquérir des notions financières.

ALGERIE, PÔLE DE L'INNOVATION EN AFRIQUE

Il est plus que jamais temps d'expliquer aux Algériens qu'une course contre la montre a été enclenchée, du moins dans le continent africain, afin que ces pays se positionnent en tant que leaders en innovation et en numérique.

Le Kenya, le Nigeria, l'Afrique du Sud et l'Égypte sortent du lot et se distinguent en tant que « les BIG 4 » du numérique.

Une réalité qui s'applique désormais dans de nombreux pays du continent, et plus particulièrement au Kenya et au Nigeria. Nairobi et Lagos sont, en effet, les destinations les plus prisées en matière d'investissements en Afrique. Ce sont les deux pôles qui représentent plus de la moitié de toutes les transactions d'investissements conclues sur le continent (d'après le classement annuel de Start-up Blink).

LA CINQUIEME ERE DE LA SOCIETE HUMAINE

Nous sommes maintenant à l'aube de la cinquième ère de la société humaine.

Ce n'est pas une mince affaire. Comme tout changement d'ère de la société, celle-ci en est l'émergence de technologies révolutionnaires, similaires à celles de la quatrième révolution industrielle.

Des avancées marquantes dans les domaines de la biotechnologie, de l'intelligence artificielle (IA), de l'informatique quantique, de l'infonuagique (cloud computing) et infonébulique (fog computing), de l'Internet des objets, des systèmes cyber-physiques et de la nanotechnologie.

Nous passons de la technologie comme outil pour contrôler notre environnement, vers la technologie intégrée à notre environnement.

Le terme révolution sociale est tout à fait approprié. Plus que de lents progrès, nous assistons à une cascade d'innovations ainsi qu'à des avancées significatives en matière de science et de technologie. Cela signifie un changement systémique suffisamment puissant pour toucher profondément tous les aspects de notre société. À peu près la moitié des types d'emplois actuels seront remplacés par des emplois qui n'existent même pas encore.

La plupart des gouvernements se sont contentés de réagir aux problèmes actuels en offrant des solutions immédiates pour apaiser les Algériens.

Lorsqu'un gouvernement préfère entretenir artificiellement une entreprise qui n'a aucun espoir d'être compétitive ou de réaliser de nouveaux profits simplement pour «sauver des emplois» ou lorsqu'un gouvernement adopte de puissantes mesures restrictives parce qu'il ne sait pas vraiment comment gérer les technologies émergentes, il ne prépare pas sa société pour le futur.

L'Algérie doit faire face à ce qui va arriver et tenter d'incorporer ces changements de manière positive au sein de sa société. Cela peut se faire de manière proactive en travaillant avec des start-ups agiles et performantes, qui ont des visions futuristes dans le but de concevoir un avenir meilleur pour tous. La règlementation est inévitable, mais pour orienter plutôt que de bloquer. L'approche n'est pas encore parfaite, mais la volonté y est.

START-UPS AU SERVICE DU TOUT NUMERIQUE

Notre économie a besoin plus que jamais de cette dynamique et approche où les start-ups joueront un rôle déterminant dans le nouveau programme du Président Abdelmadjid Tebboune. Un des éléments clés consiste à mieux intégrer la technologie à notre environnement pour que celle-ci devienne transparente.

Le choix du tout numérique dans les démarches administratives, par sa détermination à en finir avec la «bureaucratie qui s'est enracinée dans nos administrations» et qui est «l'obstacle majeur qui a entrave l'aboutissement de nombreux projets».

Non seulement cette approche contribue à éliminer un important obstacle pour les segments de la population moins familiers avec la technologie en rendant celle-ci plus intelligible, mais en plus, éloignera le débat de la technologie elle-même pour se recentrer sur l'humain (IDH).

La plupart des discussions actuelles, ne concernent que le monde des affaires et les professionnels, mais l'Algérie nouvelle 5.0 est entièrement différente et devrait inclure la voix de visionnaires, philosophes, historiens, professionnels de la technologie, cols bleus, cols blancs, entrepreneurs et, plus encore. Les changements de société affectent tout le monde, il est donc naturel que nous soyons tous impliqués dans la discussion.

Les questions sont d'une simplicité trompeuse : À la lumière de ce que nous voyons arriver, notre pays est appelé à suivre cette nouvelle vague afin de se positionner parmi les pays leaders de demain. Le meilleur atout à prendre en considération c'est la jeunesse de la population algérienne, un environnement idoine pour une rapide transition du nouveau paradigme.

L'économie de connaissance, le nouveau concept introduit par le président qui servira comme modèle de croissance alternatif au model rentier, actuellement en place, basé sur les revenus en hydrocarbures. Cette nouvelle vision est en diapason avec la ressource humaine qui sera en mesure de s'insérer dans les chaînes de valeur mondiales, la bonne gouvernance et la résilience des institutions. Tel est le nouveau défi attendu dans la nouvelle ère technologique.

*Membre du Conseil scientifique de la COSOB