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C'est sans
doute maintenant que le virage qui doit être pris par le pays et annoncé jeudi
par le président de la République va être sérieux. Si certains voient dans la
lourde annonce faite par le chef de l'Etat une manœuvre politique à la vieille
de l'anniversaire du hirak, on ne peut lui dénier sa
fidélité à son engagement et nul besoin de bercer encore dans de plates
supputations pour toujours laisser croire que l'homme est
enclin à la roublardise politicienne. Bien que le moment soit difficile et les
obstacles de différentes natures, le dernier discours à la nation a effacé de
nombreuses convictions et a démontré qu'Abdelmadjid Tebboune
ne tient pas à marcher sur des œufs.
Les parlementaires actuels seront renvoyés chez eux et l'action gouvernementale est soumise de revoir sa copie en se délestant des membres qui n'ont pu suivre la cadence et le rythme que les grands problèmes de l'heure et à venir exigeaient. Des élections législatives anticipées sont retenues pour que l'Algérie dispose d'un nouveau Parlement censé être aligné sur les préoccupations du peuple et voulu en conformité avec une vision nouvelle, débarrassée des tares multiples vécues avec douleurs jusqu'ici. Nul n'en connaît encore la couleur malgré les contours circonspects que les récentes législations lui attribueront. Il faudra encore attendre de quoi elles accoucheront. Il est déjà de bon augure que l'essentiel soit accordé à la nécessaire fraîcheur de la future représentation populaire et qu'un barrage ait été édifié contre les opportunismes de tous bords et que l'odeur de l'argent soit honnie. C'est un début. Important avec la promesse déclarée d'une révolution dans l'exercice politique pour aboutir à une Algérie nouvelle telle que préconisée par le chef de l'Etat. Sensible, ardue, cette articulation à l'énoncé salvateur n'offre pas, à elle seule cependant, une parfaite garantie pour que le pays se remette debout à tout jamais et pour que la crise multiforme qu'il vit aujourd'hui soit mise aux oubliettes. Il s'agira aussi et surtout de dégripper la chaîne actuellement sérieusement rouillée entre la base populaire et le sommet de l'Etat. C'est là l'œuvre la plus difficile pour que s'installe une nouvelle culture politique garante d'une harmonie dans les rapports quotidiens entre la population et ses dirigeants. L'armada est lourde et le médiateur de la République vient de livrer avec franchise les failles d'une machine en panne et ce qui contrarie sa mise en route. Sans cette indispensable accommodation, le président de la République n'aura fait que prêcher dans le désert. |
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