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Quand on perd l'espoir

par Boutaraa Farid

Quand on perd l'espoir, tout s'arrête et aucun élixir ne peut nous sauver de l'angoisse, le stress et du délire. En effet, le désespoir conduit au refus d'admettre ces atroces réalités qui désarment les âmes sensibles

et qui poussent les chagrins à demander les drogues et les vins pour juste dulcifier un peu l'état des esprits et des cœurs qui n'ont plus droit au bonheur.

Quand on est désemparé, rien ne peut nous divertir: ni les fraîches jeunes filles de Budapest, ni les matures dames de Paris. Quand on perd l'espoir, on cède devant l'assaut des idées noires. On laisse pousser la barbe, non pas parce que on veut paraître pieux, vieux, penseur ou artiste, mais c'est le fond qui ne colle plus avec la forme. C'est le cri invisible de l'âme qui ne peut faire face à toutes ces tracasseries du quotidien qui errent sans plan et sans lien. Et oui, quand perd l'espoir, rien ne fera plaisir aux cœurs qui ont souffert des trahisons et des coups bas. Des cœurs qui n'apprécient plus la bonté et des yeux qui savourent les charmes et les beautés.

Le monde extérieur se résumerait à une foire foraine où on loue des loups. Des marchés privés d'ordre et de loi. Tout laisse à désirer. Les principes ont été remplacés par de nouvelles pratiques que par déontologie et éthique du métier, il nous est impossible de dire plus sur ce nouveau monde qui s'affiche en faveur des menteurs, des trafiquants et ceux qui excellent en la triche. Et oui, on ne valorise que ceux qui ont des épaules larges et ceux qui ont vendu leur honneur. Quand le cœur redevient aveugle et l'esprit secrète le fiel, aucune logique ne raisonne la tête et aucune arme ne fera peur à la bête. Quand on perd l'espoir, tout redevient insipide et vide. Les discussions boiteuses et les images hideuses. Les rues se vident et les visages se taisent derrières les rides. Les cafés seront servis dans des verres en carton, semblables à ces amitiés nées non pas sur du gazon naturel, mais sur du tartan. Tout est en mode veilleuse: les sourires sur les visages, mais les intentions souvent sombres et hideuses. Quand le mensonge est partout: chez l'ami, le cousin et le voisin et que la seule distraction pour un grand nombre de citoyens ne dure que quelques secondes quand on lèche les vitrines des magasins. Tout est cher et si tu oses te plaindre on t'enlèvera la chair.

Il faut suivre les autres et ne jamais évoquer les mauvaises notes. Tout doit paraître parfait du moment que le présent ne peut prétendre égaler le couple: passé simple/imparfait. Et oui, quand on perd l'espoir, rien ne peut nous faire changer d'humeur, car la vraie vie commence souvent le soir. En effet, c'est avec la tombée de la nuit que commence la joie ou l'ennui. On s'aperçoit du froid et de la famine. On revoit les souffrances et les caprices. On revisite les sites où nos âmes déçues et tristes avaient été blessées et agressées. Ce n'est pas avec les matins que nous remarquons les occasions ratées quand nous étions heureux et gâtés. Et oui, quand on perd l'espoir, tout bêtement on redevient des traîtres. Des individus en plastique, ou en plâtre qui jonchent les coins des rues et qui craignent les vents, les pluies et les intempéries. Des personnes muettes et sourdes qui vagabondent au gré des saisons, loin des soins et chaleurs des tendres maisons. Ce n'est pas facile de remonter le pont et de retrouver le sentier de la joie.

Les fragiles cœurs ont subi d'affreuses blessures, mais les visages n'ont jamais trahi les pactes sincères. Les lestes corps gardent jalousement les soupirs et jamais les mains n'iront faire du mal à ceux qui ont tourné le dos et qui savourent les temporaires défaites. Non, la vie ne doit être qu'un long combat et la victoire finale ne peut être pour les disciples du mal. Le désespoir n'est qu'un test qui renforce les acquis et qui pousse l'être à mieux réagir pour ne pas blesser les autres. Le désespoir ne doit jamais freiner les bonnes intentions ainsi que les bonnes actions qui sèment la joie chez ceux qui n'ont ni toit, ni boulot. Le désespoir ne peut être qu'une étape qui forge l'esprit et renforce le moral pour vaincre sur les maux qui naissent dans les têtes et qui nous éloignent des fêtes. Non le désespoir n'est qu'une illusion née chez les faibles et qui les pousse à renier l'existence. Non, le désespoir ne doit jamais faire de nous des bouches sans dent, des terres sans graine et des ruches sans reine. Le désespoir ne peut être qu'une épreuve qui forge les braves et les forme pour mieux finir les jours qui vont venir.

Donc, il nous est possible de définir le désespoir comme une expérience qui nous éclaire les sentiers sombres des êtres qui nous entourent et qui nous montrent des sourires. Une expérience nécessaire pour une gestion positive de nos acquis et une préservation contre les autres qui guettent nos faux pas. Il faut garder le sourire moqueur contre ces faux amis qui aiment le chaos et l'anarchie. Non, la division et le désordre n'ont jamais été les atouts qui règlent les maux des sociétés. Le pardon est le seul savon qui soude les liens et tue les jalousies. Et si les peuples arabes se partagent les bas des échelles: c'est parce que les écoles ne forment plus le citoyen comme il faut. Et oui, quand on délaisse le système éducatif d'un Etat, il faut s'attendre à des catastrophes dans l'évolution des sociétés. Le respect de l'ordre et de la justice qui sont les deux piliers essentiels pour la mise en place d'un Etat de droit qui respecte les lois et qui les applique.

Pour achever, nous dirons que tout reste possible pour la sortie de la crise planétaire de ce mal qui a tout cassé sur son passage. Donc, il nous est possible de mettre en place des élections qui pourront relancer de nouvelles pratiques démocratiques. Une fermeture de l'APN et du sénat, ainsi que les APC et les APW dans les prochains jours et l'élaboration d'un plan qui mettra fin à la domination des ayants droit qui payent les têtes de liste. Nous voulons le départ des spécialistes de la fraude électorale et le retour des élites qui aiment voir la victoire du bien sur le mal. C'est possible avec l'émergence de ces amoureux de l'ordre et du respect des lois de la République qui ne peut avoir lieu qu'avec son public.

Nos vœux sont pour la naissance d'une nouvelle flamme qui enflamme les cœurs des jeunes pour une Algérie nouvelle au sens propre du mot. Un divorce total avec les anciennes pratiques. Nous voulons le départ de tous les visages qui avaient participé à la destruction du patrimoine national. Dieu merci, nous avons des ressources et des compétences. Et oui, tout reste à la portée de la main. Les jeunes ont assez d'expériences pour faire face aux multiples défis. Le virus corona touche à sa fin et ces troubles et carences dans la gestion de la crise économiques ne devraient en aucun cas ne priver de l'espoir de voir naître un pays qui se respecte. Un pays qui trace son chemin vers les libertés de la parole et du geste. Un pays où le chef écoute son peuple et l'aide à changer d'habitude. Un pays où le pauvre este un riche en justice et gagne son procès. Un pays qui valorise le savoir et qui ne badine pas avec les questions justes. Un pays où tous les citoyens adorent un Seul Dieu et où les jeunes assistent et aident les vieux. Un pays qui n'a pas de frontières et où ses occupants vivent comme des frères. Un pays qui s'ouvre sur toutes les langues et les civilisations et qui respecte les autres nations. Un pays riche par son passé, heureux de son présent et convaincu de la liesse de son futur.