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Formation professionnelle: Les ingénieurs-enseignants paralysent les instituts spécialisés

par Abdelkrim Zerzouri

  Les ingénieurs-enseignants de la formation professionnelle, affiliés au Syndicat national des professeurs spécialisés du secteur de la Formation et l'Enseignement professionnels (SNAPEF), qui a reçu son agrément en 2019, ont paralysé, hier, les instituts spécialisés à travers le territoire national en déclenchant « une grève d'une journée reconductible », en signe de protestation contre les dures conditions socioprofessionnelles, notamment l'absence totale d'une gestion de carrière digne de ce nom. « Nous sommes des ingénieurs-enseignants, nous formons des cadres de niveau 5, soit des techniciens supérieurs, mais nous sommes classés au bas de l'échelle, à la 13, sans aucune possibilité d'évolution jusqu'à la fin de carrière », s'insurge le coordinateur national du SNAPEF, Guerfi Safouane.

Ce dernier, joint par nos soins au téléphone, précisera qu'un enseignant du cycle primaire a plus de considération que les ingénieurs-enseignants du secteur de la Formation professionnelle, tant sur le plan salarial que les possibilités offertes par voie d'avancement dans le grade. «Grave injustice qui touche cette catégorie de personnel qui part en retraite avec le même grade de recrutement !» lâchera-t-il.

Nos revendications principales concernent des points liés à la consolidation des grades de classement et la révision du statut particulier des enseignants spécialisés détenteurs de diplômes universitaires, indique encore notre interlocuteur. Non sans souligner que le Conseil national du syndicat a préféré alerter les autorités avant d'en arriver à l'ultime recours, la grève, à travers l'organisation de sit-in quotidiens de 2h sur les lieux de travail, du 6 au 14 janvier, hélas sans aucun écho positif. Des rencontres ont bien eu lieu entre les syndicalistes et les responsables du ministère de tutelle, mais sans arriver à désamorcer le conflit. Non seulement ces rencontres n'ont abouti à rien, mais leur issue a plus encore démoralisé et désespéré les travailleurs et leurs représentants. Le coordinateur national rappelle dans ce sillage que « de précédentes actions de protestation ont été initiées depuis 2010, sans aucun résultat positif, mais nous avons toujours espoir que notre voix soit entendue par les plus hautes autorités ».

Tant le cas des ingénieurs-enseignants est unique dans le corps de la formation professionnelle, et qu'il est grand temps de mettre fin à cette injustice qui ne peut que décourager, démobiliser et porter atteinte à la mission noble de la formation professionnelle, clamera-t-il. Malgré l'indifférence qui accentue leur désarroi, les grévistes sont déterminés à aller jusqu'au bout pour satisfaire leur revendication, tout en gardant les portes ouvertes au dialogue et à la concertation.