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Internet: Le débit minimum passe à 8 mégas

par R. N.

Dans un entretien accordé à l'APS, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar, a évoqué de nombreux sujets liés à son secteur, en particulier des promesses sur l'amélioration du débit Internet, la politique de serveurs cache des géants du Web pour réduire la consommation de la bande passante internationale, le projet de généralisation du FTTX, la portabilité des numéros mobiles et l'interconnexion entre les opérateurs.

A propos de bande passante internationale, M. Boumzar a fait savoir que le câble sous-marin de fibre optique Orval/Alval, reliant le réseau de télécommunications national, à partir d'Oran et d'Alger, au réseau européen, au niveau de la ville de Valence (Espagne), est en exploitation «effective» depuis le 31 décembre 2020. Ce câble a une capacité jusqu'à 40 Térabit/s). «Le test était concluant et nous avons commencé l'exploitation de ce système par une capacité initiale de quelques centaines de Gigas pour l'augmenter progressivement», a-t-il expliqué. Concernant le câble Medex, «opérationnel depuis 2019», le ministre a indiqué que sa capacité d'exploitation est «actuellement 400 Gigaoctets sur un total de 2 Téraoctets».

Selon lui, l'Algérie compte se doter de nouveaux câbles sous-marins, en plus des quatre liaisons sous-marines en exploitation, afin de sécuriser davantage le réseau de télécommunications du pays.

Internet : le débit minimum passe de 4 à 8 Mégas

Le ministre de la Poste et des Télécommunications a également assuré que le débit Internet minimum sera augmenté en Algérie et que l'objectif à court terme est d'arriver à un débit de 4 à 8 Mégas.

M. Boumzar a rappelé qu'en 2020, Algérie Télécom a baissé de 50% ses offres ADSL, mais estime que le débit minimum de 2 Mégas, inchangé depuis 2018, reste «insuffisant».

Le ministre a, en outre, indiqué que le citoyen accédait, par le passé, à des débits «non garantis» à un prix «onéreux», ce qui avait découragé, selon lui, l'abonné à choisir cette option. A propos de la lenteur constatée de la connexion, M. Boumzar a dit «comprendre les désagréments causés aux consommateurs», faisant savoir que tous les moyens ont été mobilisés pour améliorer le débit.

Le ministre a également affirmé que l'Algérie va «supprimer définitivement le système TDM (technologie utilisant le câble en cuivre), qu'il a qualifiée d'»archaïque» et responsable de plusieurs désagréments pour l'abonné ADSL comme les dérangements et la lenteur du débit internet.

Héberger les caches des géants de l'Internet

Le système TDM est remplacé, progressivement, par le FTTX (fibre jusqu'au domicile). «Nous avons, jusqu'au 31 décembre 2020, fait basculer vers le FTTX plus de 203.600 abonnés et nous allons accélérer la cadence en 2021 pour connecter le maximum de 700.00 d'abonnés restants vers la nouvelle technologie», a-t-il promis.

Toujours pour améliorer la connexion internet, le ministre a annoncé la mise en place d'»une politique du cache internet des géants du Web dont les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft)», pour «économiser la bande passante internationale et diminuer le temps de latence», en plus de l'encouragement du contenu local.

Pour rappel, l'Algérie dispose déjà de serveurs cache dédiés à Google, qui permettent d'héberger localement des vidéos visionnées par les internautes algériens.

Téléphonie mobile : un décret pour la portabilité des numéros

Dans le volet téléphonie mobile, le ministre a annoncé que le projet de décret, relatif à la portabilité qui permet à un abonné de conserver son numéro en changeant d'opérateur, est «en voie de finalisation». La première mouture est déjà soumise à l'appréciation du régulateur (Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques), puis elle sera transmise au SGG (Secrétariat général du gouvernement)», a précisé le ministre.

Concernant le volet relatif à l'itinérance nationale (partage des équipements entre opérateurs mobiles), le ministre a déclaré que «toutes les parties concernées» travaillent sur ce dossier, et qu'un appel a été lancé «aux associations de protection des consommateurs, aux patronats, aux opérateurs et experts et tous sont d'accord et ont plaidé pour la mise en œuvre de cette disposition» dont la mise en œuvre «incombe au régulateur», a-t-il soutenu.

Les trois opérateurs de téléphonie mobile «doivent être réunis pour mettre en place une convention les liant ainsi qu'un catalogue d'interconnexion conformément à la loi», a-t-il dit.

L'e-paiement boosté par la pandémie du coronavirus

Le ministre a également évoqué le paiement électronique (e-paiement) qui, selon lui, a enregistré «un saut qualitatif» en 2020, en raison de la pandémie du coronavirus qui «a eu pour effet positif de faire prendre conscience au citoyen de l'importance des nouvelles technologies de l'information et de la communication, notamment du e-paiement pour faciliter sa vie quotidienne».

Concernant la crise de liquidités, il a rappelé que ce problème enregistré au niveau des bureaux de poste s'explique par le fait qu'il y avait «moins de circulation d'argent». Les retraits «n'ont pas baissé de façon significative comparativement à 2019", atteignant «4.549 milliards de DA » à fin décembre 2020, «soit une diminution de seulement 2% en l'espace d'une année».

Le ministre a, toutefois, indiqué que les virements de compte à compte ont fait un «rebond», enregistrant «plus de 2,9 milliards de DA durant l'année 2020, soit une augmentation de 137% par rapport à 2019". «Des résultats encourageants ont été enregistrés» en matière de paiement en ligne via la carte Edhahabia qui «a enregistré près de 4 millions d'opérations en 2020, comparativement à 2019 où il était d'environ 670.000, soit une augmentation de 487% d'opérations en une année», a-t-il ajouté. Quant au service d'auto-paiement d'Algérie Poste, via l'application mobile Baridi Mob (permettant aux porteurs de cartes Edhahabia de programmer des virements de comptes à comptes CCP), il a enregistré une évolution de 557%, passant à 991.991 opérations en 2020 contre 150.992 opérations en 2019.

Pour les transactions sur les terminaux de paiement électronique (TPE), elles ont enregistré un taux de croissance de 773%, de même que pour les guichets automatiques bancaires (GAB), où l'on enregistre un montant des retraits de l'ordre de 956 milliards de DA, soit une évolution de 15% par rapport à l'exercice 2019.

Interrogé sur les GAB «hors services», M. Boumzar a conseillé les citoyens à signaler ces pannes en prenant une photo du GAB et en la publiant sur la page Facebook officielle du ministère de la Poste et des Télécommunications lancée en février dernier et suivie par 130.000 abonnés. Le ministre a également annoncé l'acquisition cette année de 1600 GAB en plus des 1405 en service.