Des dizaines de citoyens campent depuis dimanche
devant le siège de la daïra pour réclamer l'affichage des listes des logements
sociaux. En effet, banderoles et autres écriteaux à la main, nombreux ont même
passé la nuit devant le siège de la daïra, bravant la pluie et un froid
glacial, avant d'être rejoints par d'autres groupes lundi matin. Les
protestataires, qui s'attendaient à l'affichage des listes des bénéficiaires de
logements sociaux dans les prochains jours, ont été surpris de voir les
autorités de la daïra leur réclamer d'actualiser leurs dossiers, certains plus
de 15 ans après leur première demande. Le « hic », c'est que certains
demandeurs ont déposé leurs dossiers il y plus de dix ans quand ils étaient au
chômage, et « aujourd'hui, après avoir trouvé un petit boulot à 22.000 DA/mois,
l'on me dit que je dois passer à la formule LSP », tempête Saïd qui se retrouve
dans ce cas. Pour le nouveau chef de daïra, la liste des 1.555 logements de
type social et locatif est fin prête et «ne sera pas retouchée», en attendant
la fin des travaux d'aménagement dans certaines nouvelles cités.
Autre problème qui met les autorités locales sur la
corde raide, celui des citoyens qui ont bénéficié de petites parcelles de
terrain à bâtir en auto-construction dans le cadre de la résorption de
l'habitat précaire, initiée au milieu des années quatre-vingt, du temps où
Abdelmadjid Tebboune était wali de Tiaret. Une
opération qui avait connu un grand succès, avec une aide de l'Etat de 700.000 dinars
accordée à quelque 5.000 bénéficiaires, pour leur permettre d'habiter dans des
conditions décentes. Mais à la grande surprise de ces habitants de la partie
sud de la ville de Tiaret, les autorités de la commune leur demandent de payer
le terrain près de 40 ans après. Et pourtant la loi 08-15 du 20 juillet 2008,
fixant les règles de mise en conformité des constructions et leur achèvement,
promulguée dans le but de mettre un terme à l'anarchie qui règne dans le
domaine de la construction et de l'urbanisme en Algérie, confère aux APC le
pouvoir de solutionner ces cas en leur délivrant un acte administratif, qui
sera transcrit en acte de propriété au niveau des Domaines.