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Selon un audit de l'Observatoire du GAAN: «85% des sites Web institutionnels ne disposent pas de certificat»

par M. Mehdi

L'Observatoire numérique du Groupement algérien des Acteurs du numérique (GAAN) a publié hier, «les résultats de son audit consacré aux sites web institutionnels». Il s'agit, explique la publication du GAAN, du premier audit «d'une série d'études que l'Observatoire compte mener pour parachever son baromètre mesurant la digitalisation en Algérie».

L'audit a été mené sur «48 sites web institutionnels de ministères, d'institutions étatiques et d'organismes gouvernementaux». L'évaluation a été faite sur une échelle «de 100 points». Le but de l'étude est d'«attirer l'attention des administrateurs des sites web gouvernementaux à prendre en main, activement, l'entretien de leurs vitrines, celles-ci étant les principaux leviers de proximité avec le citoyen et le premier pas vers une démarche de E-gouvernement et de digitalisation des services publics». Selon le document du GAAN, «plusieurs paramètres» ont été observés dans l'étude des 48 sites institutionnels. Il s'agit du : «nom de domaine (.dz)», «lieu d'hébergement», «statut (en ligne)», «temps de chargement, «responsiveness», «multilingue», de la «sécurité» et de «l'ergonomie». L'étude constate que «75% des sites web gouvernementaux audités affichent un score mobile inférieur à 50 points sur un total de 100, selon le PageSpeed Insights de Google», alors que «plus de 70% des Algériens accédant à Internet le font via smartphone».

Le document estime nécessaire «pour un site web institutionnel, à fortiori gouvernemental, de disposer d'une interface adaptée aux appareils mobiles afin de faciliter la navigation des visiteurs sur le site, et améliorer leur «expérience utilisateur». Cependant, cela ne veut pas dire que les sites gouvernementaux sont mieux affichés en mode ordinateur de bureau.

A ce sujet, le GAAN écrit : «Si les résultats des sites Web gouvernementaux sont loin d'être satisfaisants sur mobile, leurs performances sur desktop, c'est-à-dire sur des navigateurs internet ouverts depuis des PC de bureau, ne sont pas réjouissantes non plus». Le document affirme que «43%, soit près de la moitié des sites Web audités, n'obtiennent pas plus de 50 points sur 100 en matière de performances desktop».

Un «.dz» et des dysfonctionnements

Si l'audit estime «rassurant» que «100% des sites Web analysés utilisent le «.dz» comme nom de domaine», il est cependant noté plusieurs dysfonctionnements. Ainsi, «8% des sites ne sont pas accessibles en tapant les 3 w avant le nom de domaine (www.nomdedomaine.dz)», alors que «49% sont inaccessibles sans les www». Le document du GAAN explique que la règle est que les «sites doivent être accessibles avec et sans les www», «car certains internautes tapent l'adresse du site avec le suffixe alors que d'autres le tapent sans le suffixe».

La «partie positive» de l'audit concerne «l'hébergement local» des sites gouvernementaux. Le document explique qu'«à l'ère d'une économie fondée sur la connaissance et le savoir, les données sont devenues un enjeu économique majeur» et que «bon nombre de pays» ont «adopté des règlements de protection de la souveraineté de leurs données». «Ce point représente, sans doute, la partie positive de l'audit réalisé par le GAAN puisque 95% des sites Web soumis à l'étude sont hébergés sur le territoire national et 100% d'entre eux disposent de domaines en «.dz»».

«L'enjeu de sécurité»

Parmi les différents critères d'évaluation de la sécurité d'une plateforme Web, l'étude du GAAN en a retenu une seule, le certificat SSL, dans cette première analyse. «Le certificat SSL constitue, sans doute, une des protections les plus indispensables à déployer sur un site web. Ce «certificat» garantit l'authenticité du site Web par rapport à son identité, et assure que les données transmises, vers et depuis ce dernier, sont chiffrées et sécurisées en cas d'interception par des tierces parties malveillantes». Résultat : «il s'avère que 85% des sites Web audités ne disposent pas de ce certificat», lit-on dans le document. Evoquant le classement des sites Web des sites analysés, l'Observatoire note que «seul le site Web du ministère de la Défense atteint un score de performances supérieur à 80%» (+80 points/100), alors que «plusieurs» autres ont «un score inférieur à 50 points».