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Visite au projet destiné aux occupants de Batimat Taliane: Un retard «compensé» par des appartements de qualité

par Houari Saaïdia

L'heureux dénouement est proche dans le feuilleton de «Batimat Taliane». La patience étant l'art d'espérer, les occupants de cette cité en préfabriqué, arrivée à péremption, auront droit sous peu à des habitations d'un standing hors du commun dans le segment du social. Au bel emplacement et les commodités intégrées, s'ajoute la qualité du bâti.

Le chantier de 1.252 logements LPL bat son plein. Le dispositif de réalisation de l'entreprise C2SS est porté à son maximum après les derniers réglages. Main-d'œuvre renforcée, approvisionnement soutenu, sous-traitance décuplée, cadence basculée au système 2x8, réserves levées à tire-d'aile... tout a été fait pour un strict respect du planning de redressement. Première cueillette de ce coup de boost : livraison de 3 blocs d'un total de 72 logements de type F3. Une première réception qui sera suivie à deux mois d'intervalle, fin février, par une deuxième livraison de 5 blocs, soit 117 unités de type F4. Deux mois plus tard, est programmé à la livraison un autre bon paquet : 120 logements de type F4 avec l'achèvement de 5 bâtiments, selon le calendrier sur lequel s'est engagé le premier responsable de la Sarl C2SS, Sadek Ahmed El-Amine Abdelkader. Un échéancier qui sera clôturé, fin avril, par la réception du plus important et ultime quota de 220 logements F3, répartis sur 6 blocs.

LIVRAISON DE TOUS LES BLOCS FIN AVRIL

Pour pouvoir honorer cet engagement, l'entreprise qui avait accepté dès le coup d'envoi des travaux de mobiliser des effectifs étrangers, des Chinois en l'occurrence, pour un contrat sans partie transférable, dans un projet contrarié sans cesse par des contraintes, a mis toutes voiles dehors en optimisant tous les paramètres du processus d'exécution. Ainsi, en réponse aux consignes du maître d'ouvrage, l'OPGI, à l'effet d'une activation du projet, l'entreprise de réalisation a mobilisé, carnet de chantier à l'appui, 280 ouvriers productifs sans compter l'encadrement technique (ingénieurs, architectes, techniciens, métreurs et conducteurs de travaux) ainsi que le personnel de manutention, soit un effectif de plus de 300 personnes. L'approvisionnement du chantier a été lui aussi amélioré pour accompagner le nouveau rythme de production. Le volet sous-traitance n'est pas en reste : le nombre de sous-traitants contractés par l'entreprise de réalisation et qui sont à l'œuvre a atteint la vingtaine, avec comme objectifs : une plus grande maîtrise de la qualité pour les différentes spécialités, des coûts et des délais d'exécution, un accroissement du volume de production ainsi qu'une réduction des risques de défaillances techniques. Sur le plan organisationnel, par ailleurs, le chantier s'est mis en mode de deux équipes qui se succèdent par roulement de huit heures consécutives pour assurer un fonctionnement durant les 16 h d'une journée, avec à la clé s'entend des autorisations de circulation exceptionnelle au-delà des horaires de confinement partiel au profit des employés concernés.

LANCEMENT DES VRD

En vue des travaux de VRD qui sont sur le point d'être lancés, l'entreprise est en train de dégager le terrain de part en part en procédant à l'évacuation de tous les obstacles et à la désinstallation de ses grues, bien que l'emplacement de ces engins de levage ait été étudié préalablement de sorte qu'ils ne gênent pas les actions de viabilisation du site. C'est peu dire que l'entreprise de réalisation a eu affaire dès les premiers coups de pioche à un projet à problèmes, à commencer par cette histoire d'un « terrain nu et libre » sur papier mais qui s'est avéré en réalité un champ de bataille bourré de plateformes mastodontes en béton et de superstructures en métal et autres vestiges et rebuts de l'unité désaffectée de Batior, jusqu'à cet épisode surréaliste avec cet ordre vertical de reconvertir -et en plein cours des gros œuvres- une partie des F3 de ce programme LPL en des F4. Saute d'humeur d'un haut commis de l'Etat et bon serviteur qui avait carte blanche dans sa chasse gardée, demi-mesure palliative sous la pression des ménages et leurs sous-ménages, décision autoritariste comme il était de coutume et de convenance sous l'ancien régime...? C'était rien de cela et un peu de tout cela à la fois. C'est selon ! Fait digne d'un «Carnaval fi dachra», le chef d'alors a, d'un claquement de doigts, modifié de fond en comble la typologie d'un programme d'habitat, au motif inavoué de la paix sociale au sein de ce microcosme hypersensible de la métropole. Et la facture, qui est-ce qui la paie ? Peu importe. Avec peu de formalités, la C2SS a eu ainsi à passer de 580 unités de type F3 à 529 unités de types F3 et F4 (précisément, 268 appartements de type F3 et 261 autres de type F4).

LE SAVOIR-FAIRE FAIT OUBLIER TOUT

Au lieu donc de construire 6 blocs en R+9 et 15 blocs en R+5, elle devait revoir sa typologie, avec toutes les circonvolutions et les acrobaties que cela induisait, et mettre en place 6 blocs en R+9 et 13 blocs en R+5. Ce n'est là pourtant qu'une contrainte, à la limite du kafkaïen et du farfelu celle-là, parmi tant d'autres ayant généré par strates une situation très difficile dont a hérité le réalisateur du projet, un cumul d'absurdes actes de gestion qui ne devront plus avoir droit de cité dans la nouvelle Algérie. Mais ce qu'a perdu, malgré lui, le constructeur C2SS en termes de temps l'a gagné en termes de qualité, avec au final un produit de bâtiment d'habitation collectif (BHC) dont le degré de satisfaction est nettement supérieur à celui recommandé dans le cadre de la réglementation, en particulier celle du logement public locatif (LPL). Les 19 édifices mis en place ont été réalisés selon les règles de l'art de la construction, en ce qu'ils doivent protéger la vie humaine et lui assurer santé et confort, répondant aux exigences de protection et d'assurance du bien-être, d'appropriation spatiale, d'apparence et d'aspect, de confort thermique, de ventilation, d'ensoleillement, d'éclairage, de confort acoustique, et d'hygiène et d'équipements. Les blocs sont bien espacés les uns par rapport aux autres, judicieusement disposés, sécurisés par des portes d'entrée en fer forgé, avec des halls spacieux au rez-de-chaussée et dans tous les paliers d'étages, des soubassements de murs revêtus en faïence de «1er choix», marches et contremarches d'escaliers en marbre, garde-corps et rambarde métalliques de qualité.

LA FINITION AU RENDEZ-VOUS

Les logements sont d'une surface habitable conforme aux normes, comprenant séjour donnant sur une loggia, deux à trois chambres (selon le type F3 ou F4) dont l'une, la salle des invités en l'occurrence, est prolongée d'une loggia, une cuisine avec séchoir, une salle de bains, un cabinet d'aisance, des dégagements constitués par une entrée et un long couloir sur lequel s'articulent toutes les pièces et les sanitaires, assortis de grands placards encastrés. Dans la cage d'escalier de l'immeuble et à chaque palier d'étage, il existe des gaines techniques comportant des colonnes montantes d'eau, d'électricité, de gaz et de télécommunications. Les revêtements des murs de la cuisine, de la salle de bains et des toilettes sont en partie en faïence. Les soubassements des murs intérieurs sont revêtus en plinthes. La cuisine est dotée d'un bloc évier avec robinetterie mélangeuse. La porte palière de l'appartement est blindée, les fenêtres sont en PVC, les portes intérieures en bois de bonne qualité. Les revêtements muraux des sanitaires, de la cuisine et ceux du sol sont d'une qualité convenable et leurs finitions sont bien exécutées. La salle de bains, assez spacieuse, est équipée d'une baignoire et d'un lavabo avec robinetterie mélangeuse et les toilettes ont un siège à l'anglaise avec chasse d'eau. Le logement est équipé de tout le nécessaire pour le lavage, tels que baignoire et lavabo, évier et paillasse, cuvette et chasse d'eau. Les dessertes indispensables pour l'alimentation en eau froide et chaude, gaz et électricité ainsi que celles des évacuations sont toutes présentes.