De mémoire de pécheur, jamais la mer n'a été aussi moins généreuse que cette année, contrairement à l'année passée et aux autres années, où les prises de poissons étaient conséquentes et où chacun trouvait son compte, tant du côté des équipages des armateurs, des sardiniers ou des rainettes, sans oublier les acheteurs et friands des produits de pêche qui pouvaient acheter le poisson à bon prix. Pour la saison actelle, les choses ont tourné au cauchemar pour les embarcations de pêche qui ne ramènent pas grand-chose des entrailles de la mer, avare comme elle ne l'a jamais été. En effet, rien que une nuit, Yacine un marin pécheur qui embarque à bord d'un sardinier nous a confié qu'après plusieurs cales qu'en tout et pour tout, ils ont rempli dix casiers de sarouels et pas de sardine dont les prises même durant la journée se sont raréfiées. Du coup, le kilo de ce poisson bleu, a atteint allègrement les 800 DA le kg et le sarouel 500 DA. De quoi, décourager bien des bourses. Concernant le poisson blanc, communément appelé ?Bon'par les connaisseurs, c'est encore pire.

Rien que pour la sortie d'avant-hier, le président de la Chambre de la Pêche Mécherfi Nacer nous a déclaré que son chalutier, n'a ramené qu'à peine 2 casiers de poissons, rouget et merlan. Une prise très minime et désuète à considérer les frais et les revenus pour l'équipage qui ne vont se contenter non pas de miettes mais presque de rien. Notre interlocuteur, ajoutera, que c'est la providence, tout en espérant que les mois à venir seront meilleurs pour la pêche.

D'autre marins ont invoqué les courants et que cette situation n'affecte pas seulement la côte d'El Kala mais tout le pourtour méditerranéen. A cela, s'ajoutent la surpêche, le non respect du repos biologique et d'autres aléas comme la destruction des milieux marins par les bateaux usines et la pêche illicite du corail qui constituent, en quelque sorte le poumon de la mer.