Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le ministre de l'Industrie: Des administrateurs pour les groupes industriels privés

par El-Houari Dilmi

«Pour éviter leur faillite et la perte de leurs actifs, le gouvernement travaille à désigner prochainement des administrateurs spécialisés à la tête des groupes industriels dont les propriétaires sont poursuivis devant la justice», a déclaré hier au Forum d'Echaab, le ministre de l'Industrie Ferhat Aït Ali.

Expliquant que la «gestion de ces groupes industriels dont les propriétaires sont poursuivis devant la justice (ou en prison) ne peut continuer avec les commissaires aux comptes», le ministre a ajouté «que ces groupes, qui disposent d'actifs et de marchés, ont besoin d'administrateurs spécialisés, issus du secteur public dans une première étape, en attendant les décisions de la justice», a-t-il précisé. Au sujet du nouveau cahier des charges relatif au montage automobile en Algérie, Ferhat Aït Ali a indiqué qu'il «ne contenait aucune condition rédhibitoire, comme le prétendent certains», mais qu'il a été élaboré «pour préserver les intérêts du pays» a-t-il dit. «Il est révolu le temps des importations sous couvert d'assemblage de véhicules, juste pour bénéficier des exonérations et autres avantages en matière douanière ; et c'est justement ce que veulent ceux qui critiquent le nouveau cahier des charges», a-t-il martelé. «La nouvelle vision du gouvernement vise justement à créer une véritable industrie pour mettre fin à l'importation des produits semi-finis», critiquant la démarche de ceux «par pur égoïsme veulent aller à contresens de l'intérêt économique du pays et de ce qu'exige la situation actuelle du pays», a-t-il déclaré. «Une relance effective de la machine économique ne peut s'opérer sans l'économie de la connaissance et l'Algérie dispose de compétences avérées dans ce domaine justement», a encore plaidé l'invité du Forum d'Echaab. A ce titre, Ferhat Aït Ali a expliqué que «des instructions ont été adressées aux différents groupes et entreprises publics pour passer des conventions avec les centres de recherche et les universités, avant de penser à faire appel à d'autres parties», ajoutant que «de grandes facilitations sont accordées aux opérateurs dans le domaine de l'industrie de transformation, même si le secteur public dispose d'une certaine maîtrise dans ce domaine précis, comparé au secteur privé», a-t-il affirmé.

Au sujet du complexe sidérurgique d'El Hadjar, le ministre de l'Industrie a démenti les allégations selon lesquelles des milliards de dinars ont été engloutis dans le plan de relance du complexe, précisant que «la moitié seulement de l'enveloppe a été consommée, soit 50 milliards de dinars». «Le complexe d'El Hadjar connaît des difficultés liées aux crédits d'exploitation qu'il peut surmonter s'il arrive à une production de 2 millions de tonnes/an», a encore indiqué le ministre, révélant que ce pan stratégique de l'industrie nationale est «le seul auquel on interdit l'importation, l'obligeant à s'approvisionner du minerai de fer d'El Ouenza alors que les gisements d'approvisionnement du pays n'ont pas été mis à niveau depuis plus de 30 ans», a-t-il affirmé. «Le complexe sidérurgique d'El Hadjar a été victime d'un plan méthodique de destruction de la part du partenaire étranger, qui a travaillé à ralentir la cadence de production plutôt que de la relancer», a encore révélé Ferhat Aït Ali, ajoutant que certains groupes privés «ont consommé jusqu'à dix fois plus d'argent que celui consacré à la restructuration du complexe sidérurgique». «Les pouvoirs publics accompagneront ce complexe dans les négociations avec les banques et l'acquisition des équipements nécessaires pour lui permettre de sortir de la situation difficile à laquelle il fait face et de se concentrer sur la réalisation des objectifs économiques fixés», a conclu l'invité du Forum d'Echaab.