«Les
clubs endettés sont strictement interdis de recrutement», dixit un membre du
Bureau fédéral. Ce qui signifie clairement que ces clubs ne pourront pas
qualifier leurs nouvelles recrues jusqu'à l'assainissement de leur situation
financière. Un vrai casse-tête. A présent, la dette globale des clubs de la
Ligue 2 s'élève à des dizaines de milliards de centimes, selon les rapports
exposés la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL). A un peu plus
d'un mois de la reprise officielle du championnat, la situation n'a pas évolué
d'un iota. Comme quoi, on est encore bien loin de la gestion professionnelle
pourtant imposée par les textes. Comment peut-on procéder au recrutement de
nouveaux joueurs alors que le club est criblé de dettes ? Les gestionnaires, ou
plutôt les présidents des clubs et leurs collaborateurs, ne se soucient guère
des conséquences que cela peut engendrer, alors que la FAF est, semble-t-il,
décidée à frapper de main de fer. Certaines sources avancent le chiffre de près
d'une centaine de milliards de centimes de dettes. Une chose est sûre : on ne
serait certainement pas là, si l'Etat avait pris la décision de contrôler les
deniers publics alloués aux clubs. Selon nos informations, l'USMAn,
la JSMB, l'ABS, le MCEE, le DRBT, le MCS, le MOB, l'USMH, l'ASMO, pour ne citer
que ceux-là, sont concernés par ces dettes, et risquent de ne pas bénéficier
des services des leurs nouveaux éléments recrutés durant l'inter-saison.
L'ampleur de ces dettes est aussi surprenante que choquante à la fois, alors
que les jeunes footballeurs algériens souffrent le martyr au sein des clubs et
ne bénéficient pas du strict minimum. Voilà comment sont gérés les clubs
professionnels algériens et comment est dilapidé l'argent des subventions
étatiques en l'absence totale de contrôle. Il fallait s'y attendre dans la
mesure où l'ancien système a toujours privilégié la paix sociale au détriment
du développement du football national. Aujourd'hui, la réalité, c'est que les
clubs algériens, toutes divisions confondues, croulent sous les dettes de
l'ordre de milliards de milliards, représentant des subventions de l'Etat qui,
« s'évaporent » sans aucun résultat. C'est le résultat d'une gestion anarchique
basée sur la médiocrité de certains présidents de clubs, qui ont toujours exploité
cette fameuse « souveraineté » de l'assemblée générale pour demeurer en poste
et ce, en dépit de leur gérance catastrophique sur tous les plans. La question
que l'on se pose, est que les clubs endettés vont-ils
pouvoir assainir leur situation ? C'est impossible puisque les dirigeants des
clubs ne possèdent pas cette culture de créer des mécanismes pour
l'autofinancement de leurs clubs. Ils ne sont là que pour préserver leur poste
de président et en tirer les avantages qui en découlent, au détriment de
l'avenir des jeunes et du processus de développement du football. Alors, à
quand le contrôle de l'Etat ? On n'en sait rien, mais une chose est sûre: l'élimination de ce phénomène des dettes cumulées est
indispensable pour mettre fin au gaspillage des deniers publics. A moins que
ces clubs seront, encore une fois, sauvés par cette histoire des droits de TV,
et vogue la galère !