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Education: Des contractuels inquiets

par M. Aziza

  De nombreux établissements scolaires recrutent des contractuels ou des universitaires qui figurent sur des listes de réserve du concours de recrutement des enseignants, pour combler le déficit faute de postes budgétaires.

La précarité d'une telle alternative a poussé un bon nombre d'entre eux à manifester, à plusieurs reprises pour demander carrément une intégration dans le secteur de l'Education. Justement, les universitaires ayant réussi au concours de recrutement, durant les années précédentes (2017-2018) ont, à travers une lettre ouverte adressée au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, réclamé un prolongement ou plutôt « une revalidation » des listes de réserve pour le concours des enseignants jusqu'au 31 décembre 2021. Ils ont réclamé la redynamisation et l'exploitation de la « plate-forme numérique» pour recruter les candidats concernés.

Les rédacteurs de la lettre sollicitent l'intervention du président de la République, après avoir interpellé différentes institutions concernées par ce dossier, à savoir : le ministère de l'Education et la Fonction publique. Mais, selon leurs propos, aucune réponse claire et précise n'a été apportée jusqu'au jour d'aujourd'hui.

Faut-il le rappeler, le ministère de l'Education nationale a adressé, en juillet 2020, une correspondance aux directions de l'Education des wilayas, autorisant le recours aux listes d'attente du concours de recrutement des enseignants organisé au titre de l'année scolaire 2017-2018. Et ce, afin d'assurer l'encadrement pédagogique nécessaire et occuper les postes budgétaires dans la limite du besoin pédagogique de toutes les matières d'enseignement. Si certains ont pu rejoindre les établissements, d'autres qui ont réussi au concours de l'année 2017-2018 attendent toujours un coup de fil de la part des directions de l'Education pour un éventuel recrutement. Ils ont affirmé à travers la lettre en question qu'ils « sont prêts à travailler en dehors de leurs wilayas respectives sans conditions ni restrictions, répondant ainsi aux besoins des wilayas qui ont épuisé leurs réserves et ceux qui n'ont pas de listes de réserve ».

Parallèlement, les contractuels ont élevé la voix en organisant des rassemblements devant les directions de l'Education pour revendiquer une intégration, sans conditions. Ils veulent ainsi rejoindre la Fonction publique sans passer par un concours de recrutement. Les protestataires ont précisé qu'une loi qui interdit de recruter des enseignants contractuels dont certains ont passé une dizaine d'années dans le secteur doit être abrogée. Pour les contractuels, il faut calculer le nombre d'années d'activité des diplômés universitaires, en prenant en compte leur compétence et leur expérience en tant qu'employés dans le secteur de l'Education «loin du favoritisme du concours».

Contacté par nos soins, le porte-parole de l'UNPEF, Abdelouahab Lamri Zegar a affirmé que la priorité revient aux enseignants qualifiés, c'est-à-dire ceux qui ont bénéficié d'une formation spécialisée dans l'Enseignement. Autrement dit, les diplômés de l'Ecole normale supérieure des enseignants (ENS). Maintenant, dit-il, si le secteur n'arrive pas à combler les besoins, il n'a qu'à faire appel aux universitaires ayant réussi au concours et qui figurent sur les listes de réserve et aux contractuels avec une intégration pour ceux qui répondent aux conditions, notamment l'expérience et la compétence.

Pour le porte-parole du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA), Zoubir Rouina, la priorité, aujourd'hui, est d'assurer une intégration aux enseignants contractuels qui ont passé des années dans le secteur de l'Education, notamment ceux qui ont requis une certaine compétence et une certaine expérience. Pour puiser après, dit-il, dans les listes de réserves et recruter dans le cadre du pré-emploi.